The Yards James Gray - 2000
SPOIL !!
Un film qui s'apprécie mieuxà la revision ( comme beaucoup de journaliste faux cul a priori, car le film avait été hué lors de sa projo à Cannes et lorsqu'il est sorti 6 mois plus tard tout le monde aimait le film ), la première fois j'avais été surtout déçu de pas voir le film auquel je m'attendais, c'était trop sobre et pas assez lyrique, et la lenteur relative du film m'avait un peu ennuyé mais à la revoyure la sobriété apporte beaucoup au film et c'est pas si lent que ça (en fait l'histoire traine pas avec des sous intrigues ).
Gray plus qu'un polar noir livre une putain de tragédie sous fond de grosse magouilles financières ( 20 dernières minutes de folie ) avec un script sacrément soigné ( c'est loin d'être prévisible ) et une fois de plus tout ça se passe au sein d'une même famille mais aussi dans les hautes sphères municipales avec une corruption généralisée, ici c'est pas glamour ou lyrique et Gray l'a très bien compris donc il en fait pas des tonnes et film le tout très sobrement, d'ailleurs dans le film on a pas de Hitman, ici y a pas de tueur aguerri et les 3 tentatives de meurtres du film fleurent bon l'amateurisme ( Walhberg qui se chie dessus, Caan qui laisse son flingue dépassé et la scène de l'appart ).
Et pis quel putain de fin avec Caan qui essaye de recoller les morceaux mais Walhberg qui a rompus le code d'honneur du silence se retrouve seul, il a perdu la seule personne qu'il aimait et trahit sa famille, le dernier plan fait écho au premier, il se retrouve seul. Une fin toute en sobriété qui évite les dialogues inutiles, les images parlant d'elle même.
Gray a un vrai sens du cadre et livre quelques scènes tendu très réussit, la tension on sent qu'il maitrise ( y a pas mal de réal qui devrait en prendre de la graine ) : l'hopital, le face à face nocturne Caan/Wahlberg ( magnifique séquence superbement éclairé ) et le duel dans l'appartement :
, le clacsisisme le plus classe qui soit (ne pas confondre avec les mecs n''ayant aucune idée de mise en scène et se contente de faire du champ contre champ, pas de nom la liste est interminable).
Wahlberg trouve ici un de ses tout meilleurs rôle, il est génial en prolo qui parle très peu, garde la tête basse ( quand il va en boite il ne s'amuse même pas et passe son temps à mater sa cousine ) et sa seule préoccupation est de gagner de l'argent pour sa mère malade, il a un coté presque simplet et il est un peu à part dans la famille ( et on comprendra plus tard pourquoi ) mais il a des vraies valeurs c'est lui qui a fait de la taule pour tout le monde et quand il sort il ne demande pas de dédommagement et tout le monde le rabaisse sans cesse même Phoenix qui est son meilleur pote. Phoenix j'ai toujours un peu de mal avec lui ( et y joue toujours le même genre de perso ) mais il est bon et campe un personnage qui a du mal avec ses origines, on sent qu'il veut a tout prix réussir et que personne ne peut se mettre en travers de sa route ( et la place qu'il a dans la famille est vraiment importante à ses yeux ) et les scènes avec Theron sont des grands moment d'acting et pis il a un perso en or mi gentil mi méchant vraiment très bien écrit ( on sent qu'il aime son pote mais il est quand même prêt à tout pour sauver sa peau ), Charlize Theron une fois de plus se révèle très convaincante tout en faisant très peu. James Caan en patriarche qui rappelle forcément Brando ( l'ombre de Coppola plane sur tout le film ) trouve ici un putain de rôle et nous rappel quel grand acteur il est, mais ici il est loin d'être un patriarche écouté et reconnu par tous, sa belle fille le test sans arrêt ses amis politiciens sont prêt à le lâcher à la première embrouille, bon sinon y a aussi Faye Dunaway qui par miracle ( mais plus surement par le talent de directeur d'acteur de Gray ) joue bien, et pis quel plaisir de voir Tony Musante et Tomas Milian qui sont une preuve du bon gout de Gray .
Super partition de Shore qui se colle sur le film très sobre.
Bon je préfère encore We Own The Night mais The Yards est clairement un excellent film à la mélancolie ambiante qui mérite son petit statut de classique.
8,25/10