Blindness Fernando Meirelles - 2008
Un gâchis dans les grandes largeurs, des fois (souvent) on a l'impression que les scénaristes se lance dans le concours de celui qui écrira le truc le plus con et là je dois dire que la barre est posée haute, c'est con parce ça commençait très bien et qu'on a un casting impliqué.
Ainsi la première demi heure est admirable de maitrise ( quoique on zappe le sujet zéro sans raison ), ça monte crescendo (et c'est le coup du pas un seul personnage n'a de nom), puis arrive le soucis du film et avec 1 heure complétement gogol impossible d'en faire abstraction. Le long passage dans l'hôpital c'est open bar en terme de connerie, le début est sympa, avec les victimes parquées comme du bétail ( bon c'est peut être un poil abusé que les gouvernements laissent d'emblée les victimes livrées à eux même et les militaires sont forcément tous très con ).
Mais voilà le manichéisme primaire pointe rapidement son nez : donc nos brave gens sont répartie en 3 groupes, les 2 premiers c'est les gentils et dans le 3 on retrouve tout les "méchants" ( oui je simplifie un peu le truc mais tant que ça ), elle a été super bien faite la répartition, on y croit vachement, et en plus pas de chance pour le groupe 3 en plus de regrouper tout les enculés, y a pas une seule femme dedans !! pourquoi ? bein c'est comme ça.
Que le groupe 3 devienne méchant à la rigueur pourquoi pas, on pourrait presque même dire que c'est amené (le sempiternel l'homme est un loup pour l'homme ) lors de la scène où Ruffalo qui va les voir pour leur dire de réduire leur part et toussa, la scène est réussi et les gars se rebellent mais putain y deviennent TOUS des méchants et dans le premier groupe TOUT le monde est gentil, faut pas abuser quand même, alors je veux bien croire à l'effet de groupe mais y a des limites, un peu plus de nuance n'aurait pas nuit au récit déjà qu'on se tape des caricatures de militaires ( tous des cons ) et d'homme politique. Et dans les 2 premiers groupes on a aussi viré l'option courage.
Passer ce premier soucis, y a un autre gros problème en la personne de Julianne Moore, elle est impeccable rien a redire la dessus mais putain son perso il a des réactions de merde, putain le groupe 1 y ont une arme de destruction massive par rapport au troisième quand même, le groupe 3 super y ont un aveugle avec un flingue ( lol quoi ) et un vrai aveugle qui se la pète ( mais le gars c'est ni Zatoichi ni Daredevil ) donc y a pas de répondant valable, pourquoi le perso de Moore ne réagit pas avant ? faut croire qu'elle avait envie de se faire violer, la passivité a des limites quand même et penser que c'est préférable d'éviter la confrontation ça presque un coté noble mais le point de non retour est atteint dès qu'ils confisquent la bouffe et encore plus lorsqu'ils demandent un paiement en nature. Mais non elle préfère faire le ménage (véridique). Et les répercussions du viol ? bein Osef bien sur.
Mais y a aucun subtilité, on se retrouve dans le monde animal avec des dominants et des dominés mais heureusement quand même les méchants meurt, les gentils survivent, toute en nuance quoi.
C'est dommage car d'un point de vue mise en scène c'est vraiment réussi avec une ambiance vraiment bien posé et un atmosphère lourd et sale, une photo blafarde magnifique, par moment on a même l'impression d'être nous même aveugle, ça joue sur les flous et les flash à merveille, quelques scènes qui restent en mémoire comme le viol éprouvant ( on voit rien mais on entend tout ) et la réplique " Lady, I won't forget your voice. / And I won't forget your face... " est vraiment excellente.
Le dernier acte court passage post apocalyptique qui rappelle 28 Days Later c'est du vu et revu et à ce moment là on a juste envie que le film se termine. La fin est sympa avec un coté poétique mais vu que les scènaristes c'est des neuneuxs y nous colle une voix off, au cas où on comprendrait les images.
Le casting fait le taf, personne est mauvais et personne ne sort une prestation de ouf.
Ce film c'est le manuel parfait de comment plomber une bonne idée de départ (même si on remplace juste les zombies par des aveugles en fait). Meirelles définitivement l'homme d'un seul film.
3/10