Wolfman Joe Johnston - 2010
Un film qui se revoit toujours avec plaisir et dans le pauvre genre Garou ça se place directement derrière
le Loup Garou de Londres.
Et dès le départ c'était pas gagné, la production a été très chaotique avec un réalisateur de viré, un film qui aura mit 3 ans a être fini, un compositeur viré puis réengagé, un vrai bordel.
Et quel surprise de retrouvé Johnston derrière la caméra pour un tel film, alors c'est pas un mauvais réalisateur, loin de là mais il est plutôt spécialisé dans le spectacle tout public et là il se retrouve sur un vrai film classé R et un pur film de monstre comme on en voit plus.
Bon l'histoire se révèle très ( trop ) classique ( c'est le mythe lycanthrope basique ) et donc malheureusement sans surprise et c'est trop linéaire. On devine rapidement qui est le loup garou (cherchait il vraiment à le cacher ?), la fin est pas mal mais la phrase du genre "seul l'amour peut le sauver" n'a strictement aucune utilité et l'histoire d'amour est tout simplement pas écrite ( tant mieux ça évite des passages chiant mais du coup le final n'a pas l'impact voulu de même que le combat père/fils d'ailleurs ).
Même en version DC j'ai l'impression qu'il y a des coupes dans le film, ça va encore très vite et j'aurais aimé que certains séquences durent plus longtemps comme le passage dans le sanatorium.
Mais le film a le mérite d'être très premier degré, pas d'humour à la con, pas de sidekick, quand ça doit être violent c'est violent et jamais désamorcé par une réalisation "matuvu".
Le casting est moyen finalement Del Toro j'étais convaincu avant de voir le film et finalement je le trouve vraiment quelconque voir absent il donne jamais la dimension qui devrait à son personnage par contre c'est très agréable que sa transformation soit très sobre et pas comme dans Wolf avec Nicholson qui cabotine comme un goret pour montrer qu'il change, Emily Blunt pas doute elle fait très bien la beauté glaciale mais a coté de ça elle joue pas très bien ce qui est rare ( bon c'est vrai qu'elle est pas aidé par un personnage tout simplement pas écrit ), la surprise vient de Hopkins qui ne presque cabotine pas ( il fait son petit clin d'oeil habituel quand même ) dans un rôle ou il aurait pu se lâcher, par contre son perso est pas super bien écrit (gros soucis du film l'écriture des personnages qui ont des réactions pas toujours logique, ici ses motivations restent un peu obscur quand même). La relation qu'il entretient avec son fils rappelle grandement celle du Hulk de Ang Lee en malheureusement moins bien développé, Hugo Weaving est nickel en flic flegme britannique parfait ( sympa le petit clin d'oeil à
From Hell ), mais dommage que son personnage ne soit pas plus mis en avant, sa seule vrai scène de dialogue dans le vieux pub est vraiment excellente et on aurait aimé avoir un peu plus de bon mots de ce personnage, et finalement c'est le perso le plus intéressant du film. A noter que dans la version DC on a une scène avec le grand Max Von Sydow en personnage très énigmatique (et c'est peu dire).
Le gros atout du film c'est sa classe visuel (malgré une absence surprenante de scope pour un tel film) : les décors sont somptueux avec l’inquiétante et massive demeure victorienne qui a grave de la gueule, ça fait jamais toc, le coté hammer ( comme pour
Sleepy Hollow ) donne un vrai cachet, c'est vraiment beau et Johnson s'en sort très très bien et il se laisse même allez a une violence graphique jubilatoire ( un Garou ça fait pas dans la dentelle quoi ), les transformations ( élément important de ce genre de film ) sont moins convaincante que celles du Loup Garou de Londres, y a quelques CGI limite ( l'ours ) mais dans l'ensemble les CGI sont vraiment bon ( le Londres ici pique moins les yeux que celui de
Sherlock Holmes) mais on a du vrai sang qui tache et un "vrai" Loup Garou, ce qui a bien plus de gueule que les pseudo Lycans de
Underworld, par contre le fight final est pas génial (en étant gentil), ce climax final est une bonne grosse idée de merde, un truc plus sobre aurait été tellement meilleur.
Johnston s'en sort donc a merveille et livre un film sacrément chiadé, on sent qu'il avait toujours le soucis du beau plan ( bon on a encore le plan de la gargouille mais bon c'est toujours bien ce genre de plan ) avec notamment une conclusion qui est l'exact reflet de l'ouverture du film. Et le tout est magnifié par une photo brumeuse de toute beauté et une belle utilisation des sources de lumières.
La BO de Elfman est vraiment sympa ( par moment ça me fait penser au
Dracula de Coppola ).
Un film qui malgré pas mal de petit défauts reste malgré tout vraiment attachant.
Le genre de film a gros budget classé R qu'on aimerait voir plus souvent et qui montre que les remake c'est pas toujours une idée à la con.
7,5/10