Buried de Rodrigo Cortès
Huis-clos concept dans une pure veine hitchcockienne ou le métrage claustrophobique par excellence
Buried amorce sa longue descente dans le noir par le souffle et les cris de Ryan Reynolds qui annoncent sa situation : enfermé dans un cercueil il aura 1h30 pour s’en sortir. Par un travail son bien pensé on est tout de suite projeté dans le pire cauchemar qui puisse arriver : être enterré vivant tout en faisant miroiter une possible sortie.
Allumé au zippo la photo du film trouve toujours un moyen d’éclairer le cercueil d’une nouvelle manière, à l’image du scénario un rebondissement ou nouvel élément viendra régulièrement renouveler l’intérêt du film. Buried passe du bleu, rouge, vert tout en filmant son acteur sous tous les angles possibles démontrant l’inventivité de la mise en scène de Rodrigo Cortès qui exploite les moindres recoins de sa boîte tout en se permettant des travellings ingénieux.
Au vu de son concept on aurait pu croire que le film tournerait vite à vide, le scénario n’est pas parfait exploitant quelques grosses ficelles pour faire avancer son suspense mais l’ensemble est d’une solidité exemplaire. Le temps passe comme l’éclair au fur et à mesure que l’on s’attache à un personnage qui recherche désespérément de l’aide au bout du fil.
Buried ne serait rien sans la prestation étouffante de Ryan Reynolds trouvant ici son meilleur rôle fini la constante exposition de tablette de chocolat, une fois enfermé tout passe dans le regard et l’intonation, l’acteur tout en sueur passe du rire aux larmes, d’une détresse profonde à l’espoir retrouvé, une large palette d’émotion permettant une adhésion totale au métrage.
Finalement, Rodrigo Cortès ne pêche que par le manque de profondeur de son histoire irakienne, les échanges cellulaires étant trop vite écourté, l’initiateur de la situation se révèle être un simple accent terroriste désirant de l’argent alors qu’on aurait pu s’attendre à un psychopathe plus retors qui aurait pu pousser le film dans la folie même si le réalisateur se permet une pirouette finale inattendue.
Un exercice de style parfaitement exécuté manquant d’un brin de folie pour être un grand film.
8/10