I Saw The Devil de Kim Jee-Woon
Le dernier film de Kim Jee Woon porte bien son nom, I Saw The Devil explore la noirceur de l’âme humaine celle qui pousse à commettre les actes les plus abominables. Démarrant dans un lancinant plan séquence, les ailes d’un ange illuminent l’intérieur d’une voiture entouré d’une aura enneigé, le réalisateur n’épargnera aucune seconde d’une violence extrême et graphique.
I Saw The Devil représente le meilleur rôle de Lee Byung-Hun qui pour sa troisième collaboration avec le réalisateur capte en quelques secondes tout l’attachement de son personnage envers sa femme à travers une scène ou il essaye d’obtenir un peu d’intimité lyrique, le deuil n’en saura que plus grand et la vengeance plus douloureuse.
Kim Jee Woon aborde la violence de manière frontale, exposant une agressivité viscérale par le biais d’un serial Killer tordu interprété de manière glaciale par Choi Min-Sik. Sans développer le moindre background, le réalisateur parvient à montrer l’instabilité du personnage qui en un clic entre dans une rage folle d’autant plus lorsqu’il se fait prendre à son propre jeu pervers.
Comme lors de ses précédents essais Kim Jee Woon entre dans un genre, ici le thriller, en poussant les éléments qui le constitue à leur paroxysme. Le réalisateur sud- coréen applique un savoir faire technique indéniable créent de toute pièces des scènes aussi belle de part leur cadre et photographie que brut par leur essence mettant en valeur un crescendo de torture. Le reproche à souligner dans son propos minimaliste martelé à plusieurs reprises le film s’avère totalement vain.
Cette plongé du diable se résume à une succession de scènes choc, le réalisateur s’amuse à mettre en place une course poursuite infernale ou les deux protagonistes clope incandescente au bec se consument à petit feux. Une mécanique de représailles jusqu'au-boutiste qui tourne à vide dans un cercle vicieux sans véritable vainqueur, chacun voulant prolonger indéfiniment la souffrance de l’autre.
8/10