There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson
PTA livre ici son chef d’œuvre englobant toute l’histoire de l’Amérique du capitalisme à la religion en passant par les valeurs politiques familiales, dans un bain de sang et de pétrole There Will Be blood marque son empreinte à grand coup de cris stridents, d’une musique lancinante, de paroisse enflammé et de filiation ambiguë.
Daniel Plainview est l’incarnation d’un capitalisme florissant sur le sol aride du premier pays producteur et consommateur de pétrole à l’aube du 20ème siècle. Daniel-Days Lewis amène toute sa fougue animale à un personnage primaire et individualiste qui a la compétition dans le sang prêt à tout pour conquérir le marche naissant de toute l’industrie moderne. Une soif pétrodollars afin d’acquérir la liberté de se reclure d’un monde composé d’homme dont il ne voit que la partie obscure.
I see the worst in people
Le noir, couleur d’une substance qui l’emporte sur toutes valeurs et sacralisé par une musique flamboyante. Dès les premières secondes le fils adoptif sera baptisé de cette encre lucrative signant un combat perpétuel envers un père qui tisse des liens de fascination et de répulsion. A la fois utilisé comme argument commercial et chéri au biberon alcoolisé, le fils prodige perdra un sens dans cette ascension, un jet majestueusement enflammé sera le point de non retour pour un fils accumulant une haine envers un père qui l’abandonne.
I'm a family man, I run a family business
There Will Be Blood narre l’ascension sanglante d’une nation prête à écarter le moindre danger dans la création de son empire. Ancré dans des valeurs familiales et pourtant prête à sacrifier frère et père, elle fait couler son propre sang afin d'atteindre les richesses enfouit dans les profondeurs. Pour exorciser ces péchés, elle se cache derrière un faux prophète qui à la croix au cou mais le verre de whisky à la main. Paul Thomas Anderson dénonce l'admiration d'une superstition déja abordé dans Magnolia, l’hypocrisie latente incluse des ces sermons spectacle si populairement sectaire sur le sol américain.
Say it louder : I am a sinner!
Ainsi l’homme d’affaire coupé de l’humanité et le prête imbu de soi-même devront partagé une communion fratricide se rendant coup pour coup dans un duel ou la rougeur des joues giflées s’associe à la montée en tension de discours exutoires. Les audaces formelles de PTA, de la trame sonore à la fluidité des plans séquences, portent un mariage forcé entre deux frères qui partagent les mêmes maux violence, cupidité et orgueil. Une ambiance suffocante qui trouve son point culminant dans un final déjanté et épique ou l’humiliation frontale révèle le vainqueur.
10/10