La Route de John Hillcoat
Hillcoat a fait un sacré travail d'adaptation aidé par un Mortensen une nouvelle fois transformé retranscrivant parfaitement la puissance émotionnelle du chef d'œuvre de McCarthy.
Lorsqu'on a vu The Propositon sublime western sanglant et pouilleux, on se doutait que Hillcoat était l'homme de la situation pour mettre en scène un Viggo Mortensen clochardisé essayant de survivre avec son fils sur une route apocalyptique.
Visuellement le film est entièrement respectueux du matérielle d'origine, paysages dévastés au goût de cendres, on est saisit par ses différents tableaux ternes, mortifères et désespérés. On souffre avec les protagonistes de l'histoire qui accumule les couches de sac poubelles pour derniers habits.
Le seul ajout notable ce sont les flashback avec la mère interprété par une saisissante Charlize Theron, ces passages radieux contraste avec l'épreuve journalière pour au final ne faire qu'un de ce grand drame dans un scène de fuite en avant absolument boulversante.
Le véritable centre du film reste l'amour d'un père pour son fils qui lui permet de puiser maintes fois dans ses retranchements afin de survivre. Hillcoat capte l'essence du roman avec seulement quelques regards d'un Viggo Mortensen à bout de souffle et d'un jeune Kodi Smit-McPhee ébahie : l'alchimie du duo fonctionne.
L'unique regret viendrait peut être de moments de tensions plus ou moins réussit qui essayent de rythmer le métrage avec un incroyable casting de second rôles méconnaissables : Robert Duvall, Guy Pearce. Pour une fois un peu plus de contemplation n'aurait pas fait défaut.
9.5/10