Alien de Ridley Scott
Un huis-clos spatial atmosphérique quintessence du survival horrifique.
Alien a pour essence une ambiance inégalé à la fois captivante et mystérieuse, de lents mouvements de caméra épousant les formes circulaires des décors, nous immerge dans les dédales d’un labyrinthe en orbite qui a la fâcheuse initiative d’effectuer un arrêt dans un système inconnu. Les changements de lumière orchestrent un balais intersidéral dans lequel un équipage réduit devra faire fasse à l’inconnu.
Au sein d’une technologie informatique dépassée, Ridley Scott constitue un univers tangible, on passe d’extérieurs énigmatiques à des intérieurs fourmillant de détails dans lesquels se mêle taches, bué, salissures, rayures. Un désordre palpable donnant vie à un univers de science-fiction, un modèle érodé qui devrait inspirer un genre bien souvent trop propre sur lui pour trouver une once de crédibilité.
Sortie d’une longue hibernation, les passagers léthargiques du Nostromo retrouvent leur sens en même temps que la routine du travail. En parallèle le vaisseau s’éveille, les pièces s’illuminent Mother prend soin d’attirer leur attention vers cette planète hostile. En pleine obscurité démarre une exploration forcée ou souffle des geysers de vapeur menant tout droit à un appareil Alien ou la vie semble s’être éteint.
Le design de l’environnement Alien fascine autant qu’il dégoute, créant de toute pièce une bête organique à connotation sexuelle. L’élément perturbateur fait son entré, se scotchant à la face de John Hurt, elle n’aura de cesse de surprendre. De sa forme arachnéenne au venin sulfurique, elle puisse l’énergie du corps humain pour se muer en un reptile prédateur, la créature attaque au moment ou l’on l’attend le moins.
La prouesse du film : établir une montée crescendo de tension sans jamais relâcher la pression. Insinuant le doute dans un équipage qui remet en question la responsabilité de chacun, Ridley Scott surprend en prenant pour héroïne une femme à l’attitude masculine. Le film vie à travers ce personnage, la caméra colle au basque de Ripley on découvre via des plans à la première personne toute l’horreur concentré dans cette créature dégoulinante.
On suffoque et angoisse aux côtés de Sigourney Weaver dans une pénombre ou le rythme cardiaque ne cesse d’augmenter rythmé par des flashes lumineux oppressants. Au fur et à mesure que le casting disparait dans le sang, la sueur et les cris, l’urgence de la situation est captée par une caméra qui accélère ces mouvements. L’héroïne flambeau à la main prend en charge un tête à tête ou l’omniprésence du danger happe les palpitations du spectateur.
10/10