Antichrist Lars Von Trier 2009
« L’enfant nait et meurt du plaisir »
Le personnage de Charlotte Gainsbourg ressemble fortement à une synthèse féminine contenant depuis l’aube des temps tout un processus dégradé par toutes les bassesses et contraintes religieuses imposées à un être devant sans cesse se plier au devoir et au plaisir de l’homme en mettant au pilon les fantasmes d’une réelle existence.
Au seizième siècle la femme mourrait uniquement parce qu’elle était femme. Tous ces siècles de souffrances se retrouvent emmagasinés dans un seul composant dépositaire de toute la détresse féminine au fil du temps dont la vengeance se révèle puis se déchaine dans une nature violente à l’image de l’église de Satan.
Après un prologue éblouissant malgré son aspect dramatique « Antichrist » s’enlise dans une suite de scènes dépotoirs dont les motivations réelles restent douteuses.
Malgré ces gratuités l’ensemble tout en étant parfois nauséabond reproduit parfaitement dans ces meilleurs moments l’emprise maléfique d’une forêt sur un couple dépendant mais exposant subitement des comportements antinomiques dans des crises de plus en plus démentes.
Sous prétexte de se ressourcer tout en effectuant de la thérapie en plein air la nature mécanisme de naissance et de mort devient un modèle d’autodestruction dans une suite de rapports charnels bestiaux rapidement annihilés par la férocité de deux êtres récupérés par un site implacable alternant naissance et mort naturelle dans l’anonymat le plus complet.
Dans un tel contexte l’homme et la femme deviennent un assemblage de plaisir temporaire instinctif toujours au bord de la rupture.
5/10
Le zéro bipolaire. Le néant infini et son absolu infini. Une forme pleine dans une valeur nulle.