La Tête dans les NuagesMilly vient de perdre son père et emménage avec son petit frère et sa mère dans une banlieue plus modeste. Le passage de l’enfance à l’adulte, du rêve à la réalité, se fait pour cette jeune fille de 14 ans, de manière brutale. Elle doit tenir la maison, gérer la tristesse de sa mère et de son frère, tout en continuant d’aller dans un lycée dans lequel elle ne connaît personne.
Eric a lui aussi 14 ans et est autiste. Après avoir perdu ses deux parents dans un accident d’avion lorsqu’il était très jeune, il s’est renfermé sur lui-même. Il ne parle plus à personne, a toujours le regard vide et absent. Il est sous la garde de son oncle alcoolique, mais cette garde lui est bien souvent retirée au profit d’un établissement pour malades mentaux où Eric est parfois enfermé pendant des semaines sans vraiment comprendre ce qu’il lui arrive. Des légendes de quartier prétendent que le garçon a l'étrange pouvoir de voler, car il escalade fréquemment le sommet du toit de sa maison sans jamais être tombé.
Lorsque ces deux êtres (qu'apparemment tout sépare) se rencontrent, la magie opère. Eric s'ouvre lentement à Milly, comme jamais personne auparavant, et elle commence peu à peu à développer de puissants sentiments pour ce garçon égaré dans les méandres de son esprit plein de rêves.
Nick Castle a écrit un merveilleux film plein de cœur, de drame et d’humour.
Il y parle du douloureux passage de l’enfance à l’adulte, en plongeant des enfants rêveurs vivant leurs derniers moments d’enfance dans une réalité cruelle avant l’heure. Le film est porteur d’une grande sensibilité qui vient tant d’une photographie douce et pastel, d’un jeu d’acteurs touchant et même vibrant, que d’une musique au piano délicate et profondément émouvante.
Le charme innocent des années 80 bat son plein dans ce petit bijou qui nous fera croire jusqu’à la fin que dans cette réalité oppressante, quelque chose de magique peut toujours survenir, et que le rêve, la famille, l’amitié et l’amour peuvent nous aider plus que nous ne l’imaginons à franchir tous les obstacles.
Nick Castle touche, à la fin de son film, quelque chose de grandiose, d’universel, de puissant, quelque chose qui transcende, qui émeut plus que de raison. Le cinéma délivre ici, par son matériau absolument maîtrisé (narration, image, son) une vérité existentielle absolument bouleversante. Du drame il fait naître la magie.
Depuis des années, je revois souvent ce film car il a sur moi un effet incroyable. Il me redonne de l’espoir, me remplit de joie de vivre, apaise mon esprit et mon cœur. Merci Nick Castle pour avoir livré votre cœur sous cette forme filmique aussi pure et sincère.
Note : 10/10 (un chef d'oeuvre à mon très sincère avis)