PiranhasPour son premier long-métrage, Joe Dante sème la panique avec des petites créatures vicieuses et mortelles ! Eh non il ne s’agit pas de gremlins, mais de Piranhas mutants !
Si en 1978, le film s’inspirait principalement du succès récent de Les Dents de la Mer, la mise en scène de Joe Dante qui évite souvent au film de basculer du côté obscur du nanar a de quoi impressionner pour un premier long avec quelques très bonnes et angoissantes idées (le son des piranhas, les plans hachés de la frénétique poiscaille s’agitant dans le sang de leurs victimes, etc).
Evidemment les personnages ne sont pas follement attachants (notamment celui de la gourde par qui le drame arrive) et les situations ne sont jamais totalement plausibles et par exemple on se demande pourquoi les adultes ne laissent que du sang et des os derrière le passage des piranhas alors que les enfants ne se font que picorer le bout des doigts de pied ! Un politiquement correct visuel rattrapé par le politiquement incorrect de la dénonciation des pouvoirs militaires et gouvernementaux qui sont ici sérieusement assaisonnés, comme il est d’acide coutume chez le très caustique Joe Dante.
Avec le recul le fan du cinéaste saura déceler beaucoup d’éléments phares de la carrière de Joe Dante, comme le goût des créatures étranges (cette bestiole dans le laboratoire qui ressemble à un gorgonite de Small Soldiers), la présence de l’inénarrable Dick Miller, l'omniprésence du cartoon, et son ton acerbe sur la société et ceux qui la dirigent.
On ne pourrait voir en Piranhas qu’une resucée opportuniste de Les Dents de la Mer, mais ce fut surtout pour l’un des plus grand réalisateurs à venir le moyen de se faire les dents sur son art et de se faire remarquer par Spielberg himself, qui lui offrira alors ses plus grands projets (Gremlins et L’Aventure Intérieure entre autres).
7/10