Le genou de Claire Eric Rohmer 1970 Jérôme jeune attaché d’ambassade en vacances en Juillet au bord du lac d’Annecy se marie dans un mois. Ce sont les dernières cartouches de la séduction avant la normalisation.
Aurora lui présente Laura jeune lycéenne de 16 ans intellectuellement très avancée mais instable dans la décision finale remettant en question chaque attaque sentimentale de Jérôme elle déstabilise celui-ci qui lassé jette son dévolu sur la sublime beauté architecturale que représente Claire sœur de Laura.
Cette apparition de rêve cache un cœur sans passion, léger volatile et stable se satisfaisant de l’air du temps que représentent ces jours de Juillet s’égrènant sans surprises et qu’ils faut meubler par des procédures standards rythmées de petits déjeuners au bord du lac et de parties banales de volley Ball.
Indifférente à l’extase d’un regard subjugué elle se contente d’un relationnel basique amoureux avec Gilles
Jérôme anéanti par ce modèle architectural hors du commun fait le pari avec Aurora de posséder symboliquement ce corps élaboré par la perfection divine en attribuant au genou de Claire le nom de Pole magnétique du désir. Il n’a qu’un seul but le caresser.
Cette œuvre est vivifiante, presque intolérante par son magnétisme. Les paysages sont somptueux, l’air est bon, les promenades de Laura et Jérôme dans la montagne sont une cure de jouvence, la parole et la tendresse communie avec une nature offerte à la contemplation. Les gestes contraints à la retenue valorisent les mots, la philosophie l’emporte sur la détermination d’un baiser furtif avorté.
Le contact des mains est une frontière délimitant le refus de l’autre. Impossible d'aller plus loin, les corps sont moraux et tremblent uniquement par le propos.
La lumière pureté première de ce site privilégié sublime la démarche somptueuse de Claire ondulant majestueusement le long du lac.
Claire est une œuvre d’art qu’il ne faut qu’effleurer. La possession de son corps ne sera que la longue caresse d’un genou offert temporairement sous une pluie de fin d’après-midi.
Jérôme satisfait s’en va. Les faiblesses sentimentales temporaires de Claire dues à son jeune age lui interdisent la perception d’un tel geste que seul Jérôme ressent dans une plénitude apaisée
10/10
Le zéro bipolaire. Le néant infini et son absolu infini. Une forme pleine dans une valeur nulle.