[Jipi] Mes critiques en 2009

Modérateur: Dunandan

Nuit sur Terre (Une) - 8/10

Messagepar Jipi » Mar 01 Déc 2009, 10:55

Une nuit sur terre de Jim Jarmusch 1991

"La nuit tous les chats sont gris"

Cinq histoires démarrent simultanément de nuit en cinq endroits de la planète d’Ouest en Est de Los Angeles à Helsinki en passant par New York, Paris et Rome.

L’outil thématique de ces cinq sites aux antipodes d’une luminosité touristique est identique. Un taxi au bord de l’effondrement transporte dans des lieux insolites une clientèle pour la plupart marginalisée.

Ces cinq parcours délivrent un message similaire. Une brève rencontre entre marginaux tisse quelques moments drôles et chaleureux. Tous ces personnages surgit de nulle part livrent le temps d’une course quelques parcelles de confessions atypiques avec comme toile de fond des rues tristes et enneigées.

De nuit visuellement la planète est à l’unisson, ceci dans quatre langages différents. La course vers le soleil levant ne délivre qu’une uniformité.

Etre pauvre à New York ou à Helsinki n’engendre que les mêmes états d’âmes.

La chaleur humaine est à l’intérieur des voitures, le rire est loin d’être rare, c’est un miracle tant l’aspect extérieur est à l’abandon. Une communication calquée à l’image de gens simples s’illumine grâce à la force de mots orduriers rapprochant bizarrement ces êtres pauvres mais sans contraintes.

On rentre dans son quartier insalubre ou l’on se fait déposer le long d’un canal. Tout est surprenant, inattendu. Les premiers contacts peu engageants se clôturent par un encouragement à entretenir sa marginalité.

Peu importe l’essentiel est de vivre à l’instar d’un système quelques contacts, de créer un fil conducteur conversationnel de base entre protagonistes de ces brefs moments passés en commun.

Chacun impose ses limites intellectuelles, apprend à se connaître en se quittant bons amis sauf dans certains cas ou malgré une conclusion dramatique l’humour l’emporte sur le tragique.

« Une nuit sur terre » est un ingénieux film concept sur cinq horloges terrestres n’activant qu’un seul message. La liberté d’être différent.

Une survie déconnectée d’un contexte diurne politiquement correct interdisant tout décalage.

8/10
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District 9 - 9/10

Messagepar Jipi » Jeu 03 Déc 2009, 16:41

District 9 de Neill Blomkamp 2009

Ce concept expérimental tourné comme un reportage en live sur un site poubelle est saisissant. C’est dingue, quelles images ! Quels effets spéciaux ! Du jamais vu le tout dans un constat époustouflant.

Le soi-disant low budget de l’opus n’est jamais perceptible. On ne voit que du bon travail devenant par sa perfection et son ampleur un produit indigeste.

A travers les conséquences d’un vaisseau spatial faisant de l’ombre à une contrée continuellement baignée de soleil un état des lieux déplorable est remarquablement dénoncé.

Les taudis ne se contentent plus d’accueillir les humains. Des crevettes de l’espace à l’image du pire des cauchemars de Lovecraft ou de Kafka y sont parquées également.

Gérés comme de la matière de Cambronne elles font renaitre les procédures d’un douloureux apartheid que l’on croyait disparu.

Tout est sale, repoussant, l’humain dans le pire des états est un tyran, les traits creusés, le visage blême il crève lentement sur des sites nauséabonds d’une crasse grandiose noyés sous les câblages et les processeurs informatiques obsolètes devenus l’égal d’un papier peint.

Ces latrines extérieures pestilentielles bénéficiant de la protection d’un ciel bleu azur en permanence détiennent le pire des échecs communicatifs. Une créature de l’espace rudoyée, parquée, pestiférée réduite au trafic engloutit de la bouffe à chats en faisant les poubelles tout en espérant retourner chez elle.

L’extra terrestre nous rend visite et se retrouve contraint d’adopter devant un accueil aussi agressif qu’indifférent le comportement des plus démunis.

La terre est l’espace ne font qu’un mais dans le pire des registres, L’exclusion.

La ville de Johannesburg n’a pas bonne réputation. Ce bourbier innommable enfonce le clou par des images violentes tutoyant le documentaire. Il ne fait vraiment pas bon vivre dans le coin.

Génétiquement à l’image d’un Alien séquestré, un homme désespéré, traqué se retrouve contraint de collaborer avec une entité des étoiles aux abois filmée dans un premier temps comme un bête curieuse réduite au bidonville.

« District 9 » réquisitoire implacable sur une planète en perdition dérivant physiquement et intellectuellement dans l’espace dénonce les contorsions extrêmes encore localisées d'un site à l'agonie dont l’extension sur tout un territoire ne semble plus faire aucun doute.

Un film hautement remarquable. Le fond et la forme dans un même écrin répugnant. Une fusion irréversible entre l’homme et la bête sur une contrée extasiée par ses débordements.

9/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Ven 04 Déc 2009, 11:04

:super: Tout est dit :super:
zack_
 

Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Jipi » Ven 04 Déc 2009, 13:32

Ce film est sidérant. C'est la première que je ressens en parallèle passion et dégout devant de telles images.
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Ven 04 Déc 2009, 22:03

C'est vrai :D
J'ai déjà hâte de le revoir en bluray
zack_
 

Arthur et la Vengeance de Maltazard - 6/10

Messagepar Jipi » Lun 07 Déc 2009, 11:02

Arthur et la vengeance de Maltazard Luc Besson 2009

Image

« Je grandis vite mais je suis toujours plus petit que vous »

Le produit prend de l’ampleur en se dirigeant irrémédiablement vers une overdose d’images risquant fortement de pénaliser le contenu dans sa sensibilité.

« Arthur est la vengeance de Maltazard » possède le gout amer de la manipulation dans un abattage visuel frisant l’épreuve.

L’œil se fatigue à consommer des tonnes d’images axées essentiellement sur l’action. Pendant ce temps la belle princesse Sélenia tente d’insérer quelques parcelles émotives dans un contenu favorisant les faits et gestes de créatures aux traits dévoilant l’avenir inquiétant d’une enseigne lentement avalée par ses délires.

Le racolage est malsain, l’opus relativement court ayant tiré toutes ses cartouches s’arrête subitement avec la mention « à suivre » invitant les escarcelles à se mobiliser afin de subir un troisième jet.

On le prend comme on veut mais tout ça respire un climat insalubre récupérateur que de nombreux spectateurs décontenancés par cette coupure brutale expriment une fois la lumière revenue.

Sélénia attendant patiemment son prince charmant devant le télescope offre une belle image émotionnelle donnant presque envie de pardonner un choix de coupure intempestive remettant en question la perception première d’un travail désintéressé ne prenant pas en considération la contrainte du chiffre.

A corriger lors des prochains tirs.

6/10 pour le mauvais esprit certainement dissimulé dans la coupure brutale du film.

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Jipi » Lun 07 Déc 2009, 11:08

Je l'ai vu au grand Rex Samedi Matin avec mon petit fils puis nous avons visité les coulisses du cinéma.

Plus d'info ICI et LA
Le zéro bipolaire. Le néant infini et son absolu infini. Une forme pleine dans une valeur nulle.
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Mer 09 Déc 2009, 12:36

Jipi garde son âme d'enfant c'est mignon
Mieux que le 1?
zack_
 

Alamo - 10/10

Messagepar Jipi » Ven 11 Déc 2009, 18:35

Alamo John Wayne 1960

« Alamo » est une fresque exceptionnelle, un Massada tragique paradoxalement bénéfique formatant dans un lieu clos tout un processus humain enfin transcendé par la volonté de s’investir intégralement pour une cause.

Aucune continuité n’est perceptible au delà de ses murs contenant les derniers instants d’un patriote à l’état pur prêt à donner sa vie en alternant détente, héroïsme et dévouement sur un site condamné à disparaître.

Ce film est magnifique, son processus inexorable n’empêche nullement tous ces sacrifiés en puissance de vivre leurs derniers jours en se chamaillant ou faisant la fête avant d’en découdre dans un affrontement final digne d’Homère.

La montée en puissance de l’œuvre est pathétique. Ses derniers instants drainent en surface quelques larmes difficilement comprimées.

Avec un peu plus de courage on aimerait presque se tenir à l’intérieur de ces murs pour enfin montrer que l’on possède au fond de soi une valeur endormie, un instinct de sacrifice menant nos corps et nos âmes vers une dimension inconnue. Mais pour cela il faut tout abandonner.

10/10
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Jipi » Ven 11 Déc 2009, 18:39

Mieux que le 1?
De plus en plus délirant. Le produit risque de perdre sa sensibilité de suite en suite. Le choix des récits sera déteminant.
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10,000 - 7/10

Messagepar Jipi » Ven 18 Déc 2009, 12:36

10 000 BC Roland Emmerich 2007

Roland Emmerich rénove les papiers peints de Stargate en y rajoutant décors somptueux et numériques flamboyants dans des vues frisant parfois l’esprit Ushuaia.

Ce que Stargate a entamé 10 000 BC le poursuit brillamment en respectant l’ensoleillement et le sable d’une œuvre antérieure ayant permis à l’homme de percevoir un premier contact avec sa propre destinée en brisant à l’aide d’une refonte d’esprit la domination de faux Dieux.

Le siècle des lumières fait une apparition anachronique en ces temps reculés ou l’homme croule sous les superstitions et les prophéties.

C’est l’heure de la révolte sous fond d’élaboration de Pyramides rabaissant encore plus des consciences sans raisonnements manipulées par de fausses divinités cachées sous les voiles.

Roland Emmerich nous a habitué à des contenus plus aérés que prises de têtes « 10 000» n’échappe pas à l’architecture d’un concept de divertissement diamanté d’effets spéciaux spectaculaires à couper le souffle.

Les scènes de Pyramides sont extraordinaires, Une chasse au Mammouth par son réaliste défie une virtualité technologique. La vision de telles images parait incroyable. Comment peut-on réaliser de pareilles choses ? Un contexte fabriqué numériquement adopte par sa perfection le statut de situation véridique. On s’y croirait.

Le tout se délecte sans ennui si l’on ne cogite pas sur le basic d’un récit éprouvé, enfantin. L’intérêt s’entretient par la contemplation de ces contrées sans fins vues du ciel, foulées par l’homme et la bête minuscules grains de sable tentant de conquérir leurs libertés sur des sites surchauffés ou la domination n’est qu’une ombre architecturale gigantesque écrasant par sa hauteur toute envie de s’éveiller.

7/10
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Homme est passé (Un) - 9/10

Messagepar Jipi » Jeu 31 Déc 2009, 10:46

Un homme est passé John Sturges 1954

Un nid de vipères sévit la ou il n’y presque rien. Quelques embusqués scénarisent méfiance et racisme en traquant le parachuté et le Japonais local. La noirceur du site est révélée par les investigations d’un reconnaissant surgit de nulle part chapeau et costume sombre débarqué d’un train ne contemplant en temps ordinaires ces lieux désolés qu’à grande vitesse.

« Bad day At Black Rock» décrit les désastres d’un isolement permettant à des reclus de se réaliser par la dominance et la soumission. Cette parcelle de sol Martien à peine distinguée d’une lorgnette civilisée indifférente trop éloignée entretient par la lâcheté et la peur quelques petites frappes bannies d’un conflit mondial.

Black Rock au fond du trou à l’immense chance de pouvoir renaître en vingt quatre heures grâce à une pierre angulaire de passage. Le challenge consiste à reconstruire les valeurs morales d’un site entre le passage de deux trains. Les remords de quelques pénitents remontent en surfaces en retrouvant le marché d’un courage enseveli.

Sous un cinémascope profond luminosité d’un non évolutif de pierre John J. Macreedy manchot équilibré, serein et intuitif sert de parcours rédempteur à quelques entités redevenues lucides grâce à la prise de conscience d’un état délabré.

John Sturges préfère valoriser par un paysage désolé la perception pour un moraliste d’une autre planète ou rien de bon ne pousse. John J. Macreedy cosmonaute fragilisé sur un sol hostile contemple le négatif d’une contrée presque à évangéliser managée par des Aliens locaux particulièrement dangereux.

La victoire s’obtient grâce à une confrontation soutenue appuyée d’un désir de retrouver une identité même au bout du monde.

La scène de la pompe à essence ou Robert Ryan livre quelques révélations sur un comportement raciste percu en interne comme indispensable et salutaire est exemplaire en monstruosité.

9/10
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Jipi » Jeu 31 Déc 2009, 19:34

Bonne et heureuse année 2010 à tous
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Ven 01 Jan 2010, 13:54

A toi aussi Jipi : Bonne année
Ton topic 2009 est référencé dans sa totalité!
Le voilà dans la partie Archive!
Bonne critique 2010
zack_
 

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