Vorace Antonia Bird - 1998
If you die first, I am definitely going to eat you, but the question is, if I die, what are you going to do? Bon appétit... Eat or die. Vorace un film atypique croisement entre le western ( forcément ) du film d’horreur ( survival ), du film d'aventure, du conte fantastique et de la comédie noire.
On se demande vraiment comment la Fox a pu financer un projet aussi fou ( bon en même temps 12 millions c'est pas énorme pour eux ), complètement gore et totalement "politiquement incorrect" et laisser le final cut à la réalisatrice. C'est pas dans leurs habitudes
, d'ailleurs Bird était même pas à l'origine du projet, elle est arrivé en cours de route pour remplacer Milcho Manchevski ( inconnu au bataillon pour ma part ) qui s'était fait virer.
Sur le thème du cannibalisme ( et même plus précisément du vampirisme ici ), Bird livre un film surprenant tant il est impossible de prévoir les rebondissements à l'avance ( souvent dans ce genre de film on est en avance sur les persos et bein ici pas une seule seconde et les 2 twists du film fonctionne du feux de dieu ), on sent vraiment un gros travail d'écriture tant le script est vraiment soigné et rien n'est laissé au hasard et la présentation des personnages est d'une efficacité redoutable ( en 2 plans et 2 phrases chaque perso est clairement définit ) et puis c'est vraiment du film intelligent alors bien entendu la nature humaine c'est du déjà traiter mais là c'est vraiment bien fichu avec un bad guy qui sait très bien ce qu'il est devenu et un autre qui lutte pour ne pas devenir comme lui.
Le sous texte homo décelable est pas lourdingue. Après si je devrais chipoter un peu, je dirais que la seconde partie du film est un peu moins efficace que la première.
Antonia Bird livre une réal sans esbroufe mais pas pour autant neutre, les grandes scènes du film sont ainsi vraiment réussit et plus particulièrement celle de la découverte de la grotte où la monté du suspens est une grande réussite d'une efficacité redoutable ( super montage, zic bien barré et un Carlyle habité ) et puis cette séquence est suivit d'une autre tout aussi réussit, celle où le film bascule définitivement dans le fantastique ( traité sans lourdeur ), bon après j'ai un peu de réserve sur le climax final qui en terme de réal n'atteint pas des sommets, y a quelques mouvements de caméra sympa mais c'est tout et je suis pas fan du coté slapstick de ce climax ( mais bon le plan final déglingue et pis le dernier dialogue aussi
That was very... sneaky ).
L'aspect neigeux font qu'on peut penser au Grand Silence mais je pense pas que ce quoi une influence pour Bird, perso j'y vois plus du Anthony Mann, y a la même façon de filmé la nature ( le film a été tournée en Europe de L'est mais on se croit vraiment aux States et les décors ont vraiment de la gueule et font jamais toc ), d'ailleurs je sais pas vraiment qu'elles sont ses influences car elle n'est pas fan des films horrifique auquel le film fait forcément pensé.
Le casting est très bon : Guy Pearce en lâche est très convaincant ( comme souvent, sauf quand il joue dans Animal Kingdom en fait ) et pis c'est pas souvent qu'on a un vrai lâche en perso principal, car c'est même pas un anti héros mais bel et bien un lâche, et j'aime bien comment son personnage passe de transparent à très expressif mais bon la prestation la plus marquante est sans aucun doute celle de Robert Carlyle qui ici pour moi trouve le rôle de sa vie ( il avait déjà joué dans un film de Bird :
Face et c'est lui ici qui a fait venir Bird sur le film ), il est à la fois totalement excentrique ( sans jamais tomber dans le cabotinage ) et super classe ( et il est très bien aussi quand il fait le gars sobre ), mais surtout il fait véritablement peur ( bien plus que tout les boogeyman réunis ) et il a même un coté méphistophélès, dans les rôles secondaires on retrouve Jeffrey Jones, Jeremy Davies, David Arquette ou encore Neal McDonough, donc autant dire que c'est du solide.
La bande son est magistral, unique, décalé, signé par le duo Michael Nyman/Damon Albarn (Blur et Gorillaz et qui a fait l'acteur dans Face ), c'est le genre de BO atypique qui fait plaisir ( et pas une daube à la Chemical Brothers ou Daft Punk, au choix ).
Un film vraiment attachant servit par un cast magnifique, une très belle photo, un script intelligent, un mis en scène sans esbroufe et nickel ( réalisé par l'inconnue Antonia Bird ) et une bande son parfaite.
Bide monumentale à sa sortie ( faut dire qu'il a été tellement bien vendu, faut voir l'affiche française complétement à la ramasse ), ce film a malheureusement marqué l'arrêt de la carrière de Bird.
8/10