La guerre des mondes de Steven Spielberg
Synopsis: Ray Ferrier est un docker divorcé et un père rien moins que parfait, qui n'entretient plus que des relations épisodiques avec son fils Robbie, 17 ans, et sa fille Rachel, 11 ans. Quelques minutes après que son ex-femme et l'époux de cette dernière lui ont confié la garde des enfants, un puissant orage éclate. Ray assiste alors à un spectacle qui bouleversera à jamais sa vie...
30 après rencontres du 3ème type, et un peu moins longtemps après E.T., Spielberg revient enfin à ses 1ers amours, les extra-terrestres avec cette fois ci l'adaptation libre du roman de H.G. Wells - "la guerre des mondes". Changement de ton radical, qui démontre une fois de plus que le réalisateur a muri au fil des années. Moins naïf qu'auparavant , beaucoup plus pessimiste, Spielberg nous offre sa sombre vision de l'invasion extra terrestre fantasmée par H.G. Wells. Loin de tout clichés (c'est pas beau de montrer du doigt et de dénoncer mais bon: indenpendance day, signes), le film transcende le genre, non pas pour l'originalité toute relative de son scénario, mais par l'ingéniosité de sa mise en scène. Le réalisateur a toujours fait preuve d'un grand savoir faire, mais rarement celui ci n'a été aussi bien mise en valeur que dans ce film. Servi par un esthétisme oldies du plus bel effet, les effets spéciaux impressionnent tout autant que la mise en scène en question. C'est simple, on s'en prends plein les rétines, sans jamais pour autant voir le film sombrer dans la surenchère.
Une illustration inspirée par le roman, très proche de l'esthétisme du film.
L'esthétisme, oui parlons en. Très proche visuellement de l'idée de l'auteur du roman, le film aligne sans complexe des tableaux d'une beauté à tomber par terre. Merveilleuse réussite visuelle donc, la guerre des mondes, c'est bien plus que cela. C'est avant tout un drame humain aux allures de blockbuster au dessus duquel plane les souvenirs du 11 septembre, mais aussi de la shoah, thème une fois de plus cher au réalisateur , et qui trouve donc différents niveau de lecture, pour le spectateur le plus attentif. Il est même intéressant de souligner que le personnage de Tom Cruise, par un (mal)heureux hasard, est à l'image de la carrière de ce dernier. Dépassé par les évènements, le personnage, face à ses responsabilités, se trouvent au fond d'un trou dont il n'arrivera jamais à sortir (ce n'est pas pour rien que le personnage est souvent filmé au travers d'un...trou). Et ce n'est pas cette fausse happy end qui viendra prétendre le contraire. Fausse happy end où la musique inquiétante souligne bien le fait que la menace passée, le personnage (et non héros du film - le véritable héros au sens littéral du terme étant le fils) se retrouve seul au monde, face à ses pêchés auxquels il ne pourra jamais tourner le dos.
Un film dur et violent, qui réserve sans temps morts des scènes chocs (je pense notamment à la 1ère attaque mais aussi à la confrontation cruise/robins, sans compter le dernier 1/3 du film, où l'on découvre le sort réservé aux captifs) qui est en définitive une très grande réussite, dont la sincérité nous fera oublier les quelques incohérences qui se glisseront de ci de là.
10/10