Sunshine de Danny Boyle
Synopsis: En cette année 2057, le soleil se meurt, entraînant dans son déclin l'extinction de l'espèce humaine. Le vaisseau spatial ICARUS II avec à son bord un équipage de 7 hommes et femmes dirigé par le Capitaine Kaneda est le dernier espoir de l'humanité. Leur mission : faire exploser un engin nucléaire à la surface du soleil pour relancer l'activité solaire. Mais à l'approche du soleil, privés de tout contact radio avec la Terre, les astronautes perçoivent un signal de détresse en provenance d'ICARUS I, disparu sept ans auparavant. Un terrible accident les contraint à modifier leur trajectoire. Ils doivent désormais lutter pour rester en vie, ne pas sombrer dans la folie, mais avant tout pour mener à bien leur mission essentielle pour l'avenir de l'humanité.
Vendu comme un film catastrophe dans la directe lignée d'armageddon, il faut avouer que la surprise à la vision du film est de taille. C'est vrai que le pitch de départ n'est pas très excitant, rappelant le très mauvais the core. De film catastroph(iqu)e il n'en n'est finalement pas question. Non, sunshine, c'est de la science fiction pure, comme on en a plus vu depuis longtemps. Plus proche d'un 2001, ou de solaris, en plus couillu, avec des faux airs d'alien, le dernier film de Danny Boyle se veut un voyage métaphysique qui transportera le spectateur dans un trip d'une beauté à couper le souffle.
Le point de départ du film est donc simple, le soleil s'éteint, la terre et ses habitants sont menacés, alors une expédition est...euh expédiée pour "rallumer le soleil". Tout d'abord, le film a l'immense mérite de nous épargner une présentation interminable. Non, ici, il n'est pas question de commencer le film avec des évènements climatiques catastrophique, d'élaborer un plan de la dernière chance. Non, le film commence directement, on ne perd pas de temps, on gagne en efficacité. D'ailleurs, de cette terre menacée nous n'en apprendront pas grand chose, l'intégralité du film se déroulera dans l'espace. Bien sûr, les plans finaux montreront la terre, images qui se seront fait désirées tout le long du film, et dont l'impact n'en sera que plus grand.
Contemplatif, le film propose des scènes d'une beauté à couper le souffle. Celà n'empêche pas au film de distiller un suspense efficace, et de proposer des scènes d'actions qui le sont tout autant. Car oui, ça ressemble à du solaris, mais c'est tout de même nettement plus pechu. On reste dans le divertissement. Divertissement mature, intelligent. Le film surprends, notamment dans sa dernière demi-heure où le film prends un virage à 90° aussi inattendu qu'efficace. La fascination fait place au frisson, au stress. Une expérience unique. Alors oui, c'est un peu spécial. On s'éloigne des codes du genre, ça ne plaira pas à tout le monde. Mais quand on rentre dans le film, que c'est bon.
Les acteurs sont convaincants, leurs personnages tout autant. L'émotion prendra souvent le pas sur la fascination, tant le destin de ses personnages héroïques (attention, dans un autre genre qu'armageddon hein) nous prends aux tripes. Le casting est fabuleux, Cillian Murphy en tête.
Les effets spéciaux sont réussis, c'est beau, l'histoire réussit l'exploit d'être crédible. On s'en prends plein la gueule du début à la fin...mais...il y a malheureusement un mais. Ce "mais", c'est la fin justement. Compliquée, alambiquée, dépourvue ou presque de la moindre explication, il est possible d'avoir du mal à accrocher à cette expérience aussi torturée que métaphysique. Peut-être qu'une seconde vision s'impose alors. A croire que c'est une habitude de Boyle de partir en vrille pendant la dernière bobine. Heureusement, ça ne gâche en rien le plaisir qu'on peut éprouver dans ce magnifique film de science fiction, qui apporte un peu de nouveauté à un genre qui en avait bien besoin.
Pour conclure, un film grandiose, loin de l'image que l'on pouvait en avoir. A découvrir, assurément. Et en HD c'est encore meilleur.
9/10