L'opinion publique de Charlie Chaplin 1923Charlie Chaplin met les choses au point des le départ par un petit message d'information, il n'apparaît pas dans « l'opinion publique ».
Des la première image, on perçoit de suite l'atmosphère pesante d'un logis de province triste, noir et embrumé. Marie Saint Clair est séquestrée par un visage paternel de cire.
Jean Millet son amant ne peut imposer une union à un père obtu. La grisonnante chevelure d'un géniteur dépassé est synonyme de conflits de générations et d'hostilité envers un couple désargenté mais désirant se stabiliser par le mariage.
Devant de telles pressions paternelles, la fuite est inévitable mais Marie par un concours de circonstances défavorables l'exécute seule. Dans la capitale, la beauté aidant l'ascension devient rapide, Marie côtoie les fumets, les liqueurs et les champagnes, Jean est archivé, Pierre Revel son nouvel amant riche brille de mille feux.
L'ambiance est Balzacienne, Grandeurs et misères des courtisanes avec entre ces deux extrémités une réflexion de la belle sur l'intérêt de l'existence, la caresse de son collier par Pierre lui donne une vision du milieu.
Les débauches parisiennes sont récurrentes, les dîners deviennent ennuyeux et Pierre ne reste jamais.
L'impact de la gaudriole semble un moment indélébile, les paillettes sont grisantes, les amies enjouées. Jean devenu artiste peintre refait surface, l'environnement protecteur est reconsidéré par une sensibilité, la morale reprend le dessus, Marie élabore un avenir avec son premier amour même dans le dénuement.
Il faut attendre la conclusion pour savourer la douceur d'un retour aux sources impératif pour un équilibre. L'intérêt pour des enfants socialement perturbés par la misère
Marie empêchée par le destin de conclure selon une lucidité retrouvée rebondit en fuyant la sécheresse d'un contexte artificiel uniquement basé sur le paraître en protégeant par l'investissement de belles têtes blondes orphelines elle retrouve un naturel enfoui.
Pierre un instant nostalgique sur une route de campagne dans sa luxueuse automobile se demande ce que Marie a bien pu devenir. Une charrette croisée sans un regard contient la réponse.
Charlot prince incontesté du mélo tapisse cette oeuvre de référence de tous les ingrédients nécessaires à un parcours artificiel s'achevant sur une prise de conscience et un recadrage sur les vraies valeurs de la vie.
Marie quitte la misère en qualité de victime pour la retrouver et la combattre dans une maturité conquise dans la superficialité des salons.
Un chef d'oeuvre.
9/10
Le zéro bipolaire. Le néant infini et son absolu infini. Une forme pleine dans une valeur nulle.