Doomsday
Un film post-nuke à la Mad Max 2 ça intrigue d'autant plus que Mad Max a créé le genre tout en le tuant puisqu'on n'a de mémoire jamais vu mieux sur un écran, alors si de surcroit le film est réalisé par l'enragé Neil Marshall à qui l'on doit un des petits bijoux du 21ème siècle en terme de film d'horreur à savoir The Descent, alors impossible de passer à côté de ce Doomsday !
Et il a fier allure le nouveau rejeton ! Un virus contagieux coupe le Pays de Galles et l'Irlande de tout le reste de l'Occident, laissant malades et contaminés à leur propre sort et livrés à eux mêmes dans une prison au mur de Berlin rappelant tout de suite Escape from NY de Carpenter...
30 ans plus tard, dans un futur proche et moribond alors que rien n'a changé et qu'à priori il n'y a plus aucune vie dans ces terres sinistrées, le fameux virus réapparait dans les rues de Londres, un seul espoir, envoyer un commando mené par Rhona Mitra (esta buena chica !) trouver le seul remède à l'intérieur même de l'enceinte condamnée...
C'est sur ce pitch mince mais néanmoins aguicheur que Doomsday commence, et il commence de fort belle façon : 25 mn maxi d'exposition plutôt mouvementées et c'est parti mon kiki ! Bien sur le fameux commando de la dernière chance risque de trouver "autre" chose... des punks cannibales dégénérés et une époque médiévale révolue mais cruelle...
Eh ben ! On mélange tous les genres, du film à la Mad Max, saupoudrez le tout d'une bonne dose de Carpenter (même l'héroïne _aah Rhona mon tél est dans ta poche gauche !
_ rappelle Snake le borgne avec son bandeau recouvrant un oeil voyageur et espion bien pratique et sa tenue cuir moulante_ j'ai refait le lit il n'attend plus que toi !
_ bon j'arrête !
et mixez le tout bien fort, voici ce bordel de très mauvais goût (pour peu on se croirait dans un film spaghetti eighties avec tous ces effets gore gratuits, dégueu et réussis) et pourtant plutôt jouissif !
On a même droit à une reconstitution médiévale fort réussie avec décors et pratiques barbares (Army of Darkness ?), c'est clair Marshall est le Tarantino du pauvre, ses scènes d'action manquent de clarté (découpage 1 image/seconde pas toujours des plus réussis) mais il s'adresse à tous les bourrins que nous sommes et le film est très rythmé...
Alors ça charcle, le repas cannibale est infame, pas une seule mort sans un plan gore (même un pauvre lapin troué comme un gruyère fait une courte apparition), c'est loin d'être subtil et Bob Hoskins et Malcom Mc Dowelle cabotinent pour payer leurs impôts mais le tout est suffisamment sympathique pour que l'impression de déjà vu passe au delà (le pitch tient sur un string qui aurait rétréci au lavage) de toutes ces considérations et on a droit à un vrai film compilation de genres généreux et peu avare en scènes survoltées !
Comme c'était probablement le but du réal, faut reconnaître qu'il atteint son but facilement et si on peut préfèrer les oeuvres originales dont il s'inspire, il rend un sacré hommage bis et décomplexé et putain qu'est ce que c'est gore !!!
Mais aussitôt vu aussitôt oublié, c'est le seul tort de ce film anglais qui vient faire la nique aux productions américaines en étant tout aussi réussi qu'un blockbuster de mauvais goût US à la Deep Rising que j'adore et vient faire passer Bad Boys II pour un film d'auteur !
Rajoutez à cela une poursuite finale en voiture réalisée comme une pub de Bentley et un hommage à Mad Max II (même le mignon est présent !
) et n'en jetez plus ! les 100 mn classiques sont remplies jusqu'à outrance !!!!
Bref, peu recommandable mais qu'est ce que c'est bon ! 7.5/10