Ce soir : John Rambo !!!!
Alors que j'ai toujours vu du Stallone en vidéo ou à la télé (de mémoire je n'ai vu que Judge Dredd de Mr. Stallone au cinéma bouh), je découvre à seulement 36 ans sa voie en V.O. !
Excellente et loin de l'affreuse parodie que les guignols et les VF d'époque nous offrent, déjà un bon point, le second pour le spectateur que je suis et qui a toujours apprécié Stallone de loin sans lui porter le culte que certains lui vouent (déjà je vais pas me faire des copains, ce que je préfère chez lui c'est Nighthawks, le premier Rambo, Rocky III ou même V eh ouais ! ou Haute Sécurité), j'avais vraiment envie de voir de lui un film R-Rated et loin de la vague pseudo Reagan que je n'ai jamais apprécié chez lui (au choix : Rambo II, Rocky IV beuarrk ou le summum du naze : Cobra sans oublier ses essais désastreux dans la comédie avec l'ineffable "Arrête ou ma mère va tirer") bon bref ce petit aparté de coté maintenant concentrons nous sur Rambo IV ou plutôt John Rambo !
Ce qui m'a toujours le plus plu dans la série Rambo, c'est le côté vulnérable du "héros", rejeté de sa société après la guerre du Vietnam et dans un monde qu'il ne reconnait plus tout en cherchant sa place (First Blood), John Rambo me plait plus quand il pleure à chaudes larmes chez son ancien gradé plus que lorsqu'il s'amuse à jouer les super héros bodybuildés dans l'opus II ou III même si ça reste divertissant.
Ici on retrouvre un quinquagénaire encore moins bavard, vivant reclus comme d'habitude quelque part proche d'un pays en guerre civile constante et dont tout le monde se fout : la Birmanie.
Détaché de tout et à priori insensible au sort de ses congénères, Stallone, enfin John Rambo s'attribue à nouveau une noble cause en allant retrouver un symbole féminin, son némésis absolu : elle est belle, a un idéal, est innocente et c'est pourtant bien elle et elle seule qui va faire bouger une dernière fois le Rambo dans ses derniers retranchements dans ce qu'il sait faire de mieux : une machine de guerre invulnérable et vivante...
Alors le film commence par des Stocks Shots visant à orienter le spectateur dans ce qu'il s'engage à voir : un spectacle d'une barbarie hallucinante telle qu'on ne l'aurait jamais vu ailleurs que dans un Peckinpah, du coup le scénario lisse au possible (en gros le Rambo va sauver la jolie blonde d'une armée de sagouins sadique et sans scrupules) est réduit à sa portion congrue...
"Il faut mieux mourir pour quelque chose que vivre pour rien" nous annonce un Stallone toujours aussi expressif et là est résumé tout le film, alors on passe de scènes de torture plutôt réalistes et éprouvantes (Va te rhabiller Hostel) afin que nous, petit spectateur, soyons horrifiés par ce que l'on voit, le tout dans une mise en scène assez classique renvoyant aux produits de la Cannon Group et on attend impatiemment que le Rambo se réveille et botte le cul à tout le monde afin de satisfaire notre égo donc jusque là rien de très transcendant sauf que les viols, meurtres et démembrations deviennent notre lot quotidien...
Il faut reconnaitre un certain talent à Stallone derrière la caméra pour rendre toutes ces scènes assez dynamiques et même jouissives mais le meilleur du mauvais gout est à venir....
LA SCENE FINALE !!!!!
Celle qui va vous en foutre plein la gueule et satisfaire vos pulsions meurtrières les plus profondes car Rambo se fache et la caméra s'emballe telle une bête sauvage mais maitrisée, les corps volent, se déchiquètent et renvoient la scène d'ouverture du soldat Ryan à une parfaite plaisanterie !!!
Une séquence remplie de cris, de coups de feu, d'explosion et de sang qui remplit parfaitement son quota : ça marche et on est surpris par ce mix étonnant et détonnant admirablement mis en scène par un Stallone qui ne s'était jamais autant laché dans une de ses réalisations !!!!!!
Honnètement ce film me pose un cas de conscience : adieu la subtilité et place à Soldier of Fortune en live, le seul souci que j'en tire de cette série B bancale mais jouissive c'est de prendre vraiment cette violence pour un catharsis libérateur, sans réelle morale si ce n'est d'en tirer une morale douteuse : la fin justifie les moyens chose que Death Sentence avait réussi à s'écarter plus intelligemment (la violence entraine la violence et des conséquences facheuses alors qu'ici elle nettoie tout, rêgle les problèmes et devient récréative au plus haut degré...
Qu'en penser ? J'ai jamais eu honte d'aduler les John Woo mais là aucun message ne passe (même les bons pacifistes deviennent belliqueux) mais ça reste quand même sacrément bon !
J'ai honte mais j'ai pris mon pied devant ce film, à se demander même ce que la dernière scène
vient faire là étant donné qu'elle n'apporte qu'un happy end sans comprendre toute la déferlante qu'on s'est pris en pleine poire...
7/10
(Le ton décousu et volontaire de cette critique provient de cette sensation étrange) bref on va finir en affirmant haut et fort que Stallone règle ses comptes avec ses personnages reaganiens et envoie tout le monde chier, Fuck The World !!!!!