A l'Intérieur 8/10Depuis The Descent, on constate que les réalisateurs de film de genre aiment à découper leur film en trois parties (angoisse frissonnante, horreur gore et survival), un 3 en 1 plutôt appréciable en soi. A L’Intérieur est l’un de ceux là.
Une fois la présentation des personnages expédiée, qui de toute façon ne nécessitait pas qu’on s’y attarde, on entre petit à petit dans la partie angoisse du film. Le décor est planté et quel décor ! Une maison tout à fait banal de l’extérieur s’avère être une antre angoissante, crue, froide, lumière tamisée, couleur austère, une demeure à l’image de la protagoniste et propice aux frissons.
On sent l’angoisse montée petit à petit pour atteindre son apogée à l’apparition de Dalle, magnifique de noirceur. La scène derrière la baie vitrée, le visage fermé, le regard noir, la figure simplement éclairée par son briquet, déterminée, obscure, apeurante. Les 3 premières apparitions de Dalle dans le film sont des sommets d’angoisse. Assez ultime pour figurer au panthéon des scènes les plus marquantes.
La partie horreur gore peut enfin commencer et là, il n’y a plus de limite, ça charcle sévère, on assiste à un spectacle très bien filmé, savoureusement gore. Autant dire qu’on prend son pied à voir ce film jusqu’auboutiste, couillu et qui ne se prive pas pour déverser des litres d’hémoglobine aux spectateurs qui en redemandent.
Toutefois, ce métrage n’est pas sans défauts, toute la partie avec Duvauchelle et son « Z’y va » casse couille plombe le rythme du film et offre aux spectateur un grand moment comique. Il y a un défaut dans la cuirasse, l’écriture n’est pas à la hauteur de la réalisation et ça se sent. Les scènes de Duvauchelle sont bâclées et limite prétexte au rallongement du film et je passe les détails sur le « z’y va » casse couille complètement cliché que l’on a envi de buter nous même à grand coup de pompes dans le crâne pour lui faire fermer sa gueule de con.
Une grosse tâche, au milieu du métrage, vite oubliée grâce à un finish éprouvant, viscéral et jouissif.
La dernière scène du film est magnifique et hisse A L’intérieur bien au dessus des étrons que sont Haute tension et Sheitan. Le cinéma français étant par essence, depuis la nouvelle vague, prétentieux, auteuriste et surfait, je n’étais pas enthousiaste de voir quelques mecs se mettre aux films de genre pensant qu’il fallait laisser ça aux professionnels (Espagnole, anglais et américain). J’espère que ce film en amènera d’autre, ce qui est sûr aujourd’hui c’est que ces 2 là ont gagné leur billet pour les Etats-Unis.