Avatar : la voie de l'eau de James "
Peyo" Cameron - 2022
Bon, ben comme prévu, mon cerveau n'a pas encaissé les changements incessants de frame rate. Je ne joue plus à des jeux vidéos récents depuis des lustres, je suis bloqué en 24 fps au ciné et j'ai ressenti les changements du début à la fin (tandis que la personne avec moi, qui joue encore d'ailleurs, ne l'a ressenti que vers la fin). Ca a deux effets, le premier, assez évident, c'est de niquer l'immersion. Comment se plonger dans un film quand ta perception de l'image est aussi changeante? Dans un Jodo ou un Noé, ça aurait peut être du sens, mais là... non, ça flingue juste l'expérience et te rappelle que t'es assis sur un siège à regarder un écran. Le second, ben le mal de crâne à la fin, au point que pendant les derniers retournements de situation du combat final j'étais soulé qu'il y ait encore des péripéties et qu'on n'en finisse pas plus rapidement. L'enfer.
Malgré tout, en faisant abstraction de ça... ben la DA ne me convainc toujours qu'à moitié. Je trouve encore que tout ce qui a rapport avec Pandora pas ouf ou moche (les ailes de fée clochette qui servent de bobonnes à oxygènes...
) et en particulier les Navis Maori. Alors que côté humain, c'est est hyper bien pensé. Tous les engins prévus pour la chasse à la baleine font vrai, avec des fonctions logiques et qui ont de l'allure. On se croirait vraiment dans une vision futuriste de
Moby Dick.
Après, le passage de l'air à l'eau est sympa, c'est bien fait, toussa. Mais pour quel résultat? Visiter les fonds marins d'une planète qui n'existe pas? Bof... Difficile de m'extasier en permanence comme la première Kiri© venue. Du coup, je me suis un peu fait chier pendant l'heure "
Commandant Cousteau" du film. En revanche, ça donne deux belles séquences. Celle où le gamin est poursuivi par le poisson dans le corail et l'attaque finale, où les idées de mise en scène fusent. L'utilisation de l'eau est alors pleinement utile et au service du spectacle.
Enfin, pour ce qui est de l'histoire et des persos : la trame est bien pensée, logique, les actions des uns et des autres se coordonnent bien, ça s'emboîte comme papa dans maman. Conclusion : un scénario ultra-prévisible. C'est au point qu'on anticipe même les jump-scares. Ca a un côté rafraîchissant, voir des persos qui n'agissent pas comme des débiles mentaux, ça devient rare. Mais la contrepartie c'est qu'ils sont trop lisses, unidimensionnels et... pas intéressants. Ils incarnent tous très bien leur archétype. A l'exception de Gargamel, qui a un joli potentiel, mais ce sera sans doute pour les suites, parce que là, c'est juste esquissé.
Résultat, des belles choses, mais trop de souffrance en contrepartie, dont celle de voir la ganache de Giovanni Ribisi (même quelques instants, c'est trop) et celle du gamin qui joue Spider, dont la tronche ne me revient pas non plus.
Note arbitraire sur dix