[Scalp] Shit Movie 2023

[Scalp]

5.5/10

Gojuman-nin no isan de Toshiro Mifune - 1963

Un film qui fait plus office de curiosité que de pépite méconnue (le film ayant été pendant des décennies invisible alorq que ce fut un succès au Japon), c'est une curiosité car c'est la seule réalisation de Mifune et c'est bien finalement la seule chose qu'on peut vraiment retenir du film. C'est con car une fois de plus on a sur le papier un film prometteur, alors c'est une énième variation du Trésor de la Sierra Madre (qui reste encore à ce jour le meilleur film de chasse au trésor) mais on est loin d'être devant un grand film d'aventure prenant et puissant comme le chef d'oeuvre de Huston, et on est toujours obligé de comparer avec le Huston.
On va donc suivre Mifune (forcément homme intègre et honorable droit dans ses bottes) obligé de retourner aux Philippines pour trouver un trésor enterré pendant la WW2, il est obligé car on menace sa fille (c'est con quand on a Nakadai en antagoniste de l'utiliser aussi peu), et dès le début tout est mal exploité et finalement très convenu, évidemment le groupe de mercenaires va se déchirer pour le trésor et Mifune va mener sa barque pour s'en sortir, sauf que les péripéties sont vraiment pas folles, c'est même un peu chiant (gros problème de rythme), pourtant on nous vend une tribu de cannibales qui est dans le coin mais elle passe juste faire un petit coucou. Le problème du film et c'est souvent le même problème de ce genre de films, c'est que les personnages sont assez inconsistant, à part Mifune on a vraiment que des personnages sans grand intérêt, on a même l'impression qu'ils sont là pour faire le nombre, faut voir la mort complètement ridicule de 2 d'entres eux et le coté corruption des hommes par l'appât du gain est vraiment mal exploité. Mais voilà comme c'est souvent le cas avec lui, Mifune fait le film, c'est pas l'un des plus grands acteurs ever pour rien, il bouffe la pélicule et on regarde le film juste pour lui et voir son personnage.
A la vue de ce film il ne fait aucun doute que Mifune est meilleur acteur que réalisateur, alors son film est pas spécialement mal réalisé, mais si on voit ce qui se faisait à l'époque (soit l'âge d'or du ciné japonais avec Kurosawa, Koyabashi, Suzuki et Gosha qui étaient tous au top) c'est vraiment impersonnel et même sans grandes idées (et Kurosawa qui a participé au montage ne peut rien faire pour élever le niveau du film, bon par contre le plan final est chouette), bon par contre rien à redire sur la photo absolument magnifique (c'est le chef op de Kurosawa).
Ca aurait clairement pu être un grand film d'aventure mais le scénario ne suit pas et c'est donc juste un petit film oubliable dans l'instant.

[Alegas]

5/10

Le Tonnerre de Dieu de Denys de La Patellière - 1965

"Un optimiste, c'est un homme sans imagination. Or moi, j'en ai de l'imagination, surtout quand je suis rond comme aujourd'hui"

Un des nombreux films qui tient que sur la gouaille de Gabin qui clairement ici en fait des caisses mais lui même quand il en fait des tonnes c'est top. Un Gabin qui joue un alcoolique bougon misanthrope anarchiste (ouais tout ça mais en fait il a un coeur en or ce gros nounours) qui décide de ramener chez lui une prostituée, pas pour coucher avec elle, mais pour la sauver de sa condition. Passé ce pitch le film a pas grand chose à raconter, c'est plein de bons sentiments avec une fin à la morale bien pensante (alors que clairement le film aurait pu prendre une direction bien plus sympa), c'est con car y avait un truc à tirer de cette histoire avec cette jeune femme (parfaite Michelle Mercier) qui va partager la vie de ce vieux couple qui a perdu la flamme, et au contact de cette ingénue, ils vont réapprendre à s'aimer et Mercier va tomber amoureuse du voisin, alors autant dire que tout ça ne fonctionne pas, ça va beaucoup trop vite pour qu'on y croit et ça fait surtout très fake, par contre la petite relation père fille qui se crée entre Gabin et Mercier fonctionne. Du coup on attend juste les bons mots de Gabin, et il y en a, c'est un vrai festival, c'est pas du Audiard mais ça pourrait tellement Gabin se fait plaisir et balance punchline sur punchline. Le film est assez mal construit car on a un mac (Robert Hossein pas trop mal) qui veut récupérer sa pute, mais c'est réglé en 5 minutes et après ça y a clairement plus aucun enjeu, enfin ça donne une scène marrante avec Gabin prêt à péter des tronches enculer des mères.

"Tu vas te taire ? La grande injure, c'est un art. Et pour ça, t'es trop bête. Note bien, t'as des excuses. Tu fais le dernier des métiers et ta mère était le plus beau cas de vérole tertiaire du département. "

[Scalp]

6/10

Un Singe en Hiver de Henri Verneuil - 1962

"Si quelque chose devait me manquer, ça serait pas le vin, ça serait l'ivresse...".

Chronique mélancolique avec des alcoolos dans un bled paumé en Normandie, ça vend du rêve. Mais ici l'alcool n'est pas vu comme un vice ou un truc de dépressif non on a de l'alcool qui permet de s'évader ou de se prendre pour un matador (ça reste un propos couillu même pour l'époque).Bon après ça manque ptet d'un réel fil conducteur mais ça se suit gentiment et ça met de bonne humeur. Mais ça m'a pas vraiment passionné, y a les bons mots et Gabin (moins convaincu par Bebel) mais ça suffit pas pour que je trouve ça génial. Et puis Verneuil filme ça assez platement, ça manque d'énergie. Ça reste un film à voir, une fois.

[pabelbaba]

Les dialogues butent. T'abuses.

[Scalp]

Pas au point d'éveiller un intérêt chez moi. Et des alcoolos j'en ai vu toute mon enfance dans le bar que tenait mes parents et j'ai entendu mieux comme dialogue

[pabelbaba]

Touché.

[Jed_Trigado]

Il est génial de bout en bout ce film. C'est comme du Bukowski, du film de pochtron qui s'assume.

[Scalp]

6/10

Primal Fear de Gregpry Hobblit - 1996

On aurait pu avoir un des meilleurs thrillers judiciaires mais voilà à part un Ed Norton qui bouffe forcément l'écran pour son premier rôle sur grand écran (ça rentre directement dans le top des meilleurs prestations pour une première) faut se taper un reste de casting qui tire vraiment pas le film vers le haut. Evidemment on a un Richard Gere éternel erreur de casting (sa dégaine de vieux beau c'est vraiment pas possible), jamais crédible dans ce rôle d'avocat sans scrupule (au départ) qui va croire son client (en plus le rôle est pas super bien écrit avec un coté avocat flic un peu nase), avec un autre acteur le film aurait été vraiment génial, mais là je fais clairement un délit de sale gueule et je supporte pas Gere dès qu'il ouvre la gueule mais du coté du reste du casting c'est pas forcément meilleur, alors j'aime pas Miss Fargo, je l'ai jamais aimé et c'est souvent un malus pour moi, Laure Tienney dans un rôle de procureur qui a vu tellement de grand acteur y passer quand on a vu James Mason, Robert Duvall ou George C.Scott, elle fait vraiment un peu tâche, je comprends où veut aller le script avec la "rivalité" entre les 2 personnages mais quand la rivalité est avec un mauvais acteur et une actrice lambda ça fonctionne pas.
La réalisation ne suit pas aussi, c'est clairement pas du Lumet (qui restera à jamais le boss de ce genre de film) et on est plus dans l'illustratif que dans la mise en scène réfléchit. La photo ne relève pas le niveau, c'est un peu terne et même moche.
Heureusement l'histoire est intéressante à suivre et même si on connait le twist, j'avais pas revu le film depuis 20 ans et je me souvenais juste de la fin et Norton qui dupe son monde mais avant ça finalement on a un truc qui tient la route, avec d'abord un Norton vendu comme un innocent, on peut y croire car il le joue vraiment bien et toute la première partie du film fonctionne, puis quand arrive le premier twist qui rabat les cartes on y croit vraiment et ce qui rend le twist final encore plus efficace.
Un film qui doit vraiment tout à Norton, un film qui lancera sa carrière et qui laissera penser qu'on tenait l'un des tous meilleurs acteurs de sa génération, alors pendant 5 ou 6 ans il se construira une belle filmo avec des rôles marquants et puis tout est parti en couille et il est rentré dans le rang pour être un acteur parmi d'autre, c'est con.

[Alegas]

6/10

Le Désordre et la Nuit de Gilles Grangier - 1958

"C'est avec les bonnes bourgeoises qu'on fait les meilleures grues, tous les séducteurs savent ça"

Le film m'a pris dès son générique jazzy qui nous plonge dans la vie nocturne parisienne et qui pourrait tout droit sortir d'un Melville. Et malgré une enquête clairement pas palpitante (on connait le meurtrier direct et le rythme est vraiment lent, il suit la démarche tranquille de Gabin en fait) et une histoire d'amour absolument pas crédible (Gabin pourrait être son grand père), on a un film qui se suit avec un vrai plaisir, grâce à Gabin évidemment comme toujours (ici dans un registre presque différent dans ce rôle d'amoureux protecteur, enfin différent pour le vieux Gabin dont l'image est vraiment éloignée de ça) mais aussi ces nuits parisiennes dans les clubs de jazz avec chanteuse jazzy, alcool à flot, drogue et une ambiance désabusée que les dialogues forcément caustique de Audiard subliment, d'ailleurs ce qui est fou avec Audiard c'est quand 2 phrases il nous fait comprendre la personnalité d'un personnage, c'est vraiment quelque chose qui s'est perdu tant les films sont devenus trop bavard au fil du temps.
C'est quand même drôle de suivre Gabin dans ce genre de film, il déambule dans les nuits parisiennes pour finir dans le lit d'une jeune droguée (bon avant il lui met une bonne taloche), ça colle tellement pas à l'image de l'acteur et de sa filmographie, et il mettra du temps pour trouve le coupable mais on sent que c'est pas vraiment ce qui l'intéresser, le mort étant un trafiquant notoire (Roger Hanin parfait mais qui a donc un rôle très court, j'étais même surpris de le voir mourir aussi vite), il veut avant tout protéger la jeune femme au bord du gouffre (parfaite Nadja Tiller, on comprend qu'elle fasse perdre la tête à Gabin), quitte à perdre son boulot. Danielle Darieux comme toujours à cette époque est un bon petit plus pour le film (elle tient tête à Gabin avec talent et conviction) et les personnages féminins du film sont vraiment bons (c'est clairement pas le cas de tous les polars fr de cette époque).
Grangier ne fait pas d'étincelle mais il sait capter la vie parisienne et donne un vrai cachet à son film si bien que malgré l'absence totale d'action et de rebondissement, on passe un bon moment0
Au final ça donne une petite promenade nocturne agréable dans ce Paris 50's qu'on suit au rythme tranquillou du vieux Gabin, faut pas en attendre plus, mais si on aime Gabin (ce qui devrait être obligatoire) c'est à voir.

[Mark Chopper]

tout est parti en couille et il est rentré dans le rang pour être un acteur parmi d'autre, c'est con.

Pour Norton, ce n'est pas vraiment ça. Il s'est surtout taillé une réput' de merde en refusant certains projets alors qu'il était lié à un studio à ses débuts (il a fini par tourner Braquage à l'italienne contraint et forcé, et ça se voyait) et en clashant avec des réals et des prods parce qu'il imposait des réécritures et des remontages (d'American History X à Hulk... et je pense que clasher avec le MCU te flingue une carrière).

Du coup, à part jouer son propre rôle (Birdman) ou faire des petits rôles ici ou là, il est gloablement tricard.

[Scalp]

Donc oui tout est parti en couille non mais aujourd'hui ce que je veux dire il apporte aucun plus à un film alors qu'avant il sauvait des trucs bancales comme Primal Fear ou American History

[Mark Chopper]

En même temps, c'est chaud de sauver un film quand ta participation se limite à un caméo ridicule dans Gunnm ou à micro-rôle chez Wes Anderson (impossible d'exister chez lui).

Je veux bien croire qu'il est nul dans le dernier film du chouchou de Logan, mais je ne vais pas m'infliger ça pour vérifier.

Bref, on sera d'accord pour dire que c'est un gâchis complet. Quand je l'ai découvert en 1999, j'ai cru qu'on tenait le successeur de De Niro (ce que The Score disait en gros). Sacrée débandade.

[Scalp]

Jusqu'à son Spike Lee c'était presque parfait

[Mark Chopper]

Entre Fight Club et le Spike Lee, il a quand même joué dans Death to Smoothy (pas vu) et un Brett Ratner

C'est vraiment l'expérience de Braquage à l'italienne (pas détestable ceci dit) qui lui a fait du mal.

[Scalp]

J'avais oublié Dragon Rouge.