[Alegas] Mes Critiques en 2023

Modérateur: Dunandan

Trois mousquetaires : D'Artagnan (Les) - 5/10

Messagepar Alegas » Jeu 04 Mai 2023, 18:27

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Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan de Martin Bourboulon
(2023)


Une déception, et de taille : ce n’est toujours pas aujourd’hui qu’on va faire un revival du film d’aventure à la française. Pourtant, le projet partait plein de bons points pour lui : un gros casting de qualité, une ambition affichée dans l’adaptation (autant du côté du budget que du fait de faire deux films séparés tournés en une fois), une promo en mode gros blockbuster, bref il y avait vraiment de quoi y croire. Le seul gros point noir au final, c’était le choix du réalisateur pour tenir le projet, et manque de bol c’est en grande partie à cause de ça que le résultat final foire. Une énième preuve qu’un mélange de talents, aussi bons soient-ils, ne peut pas donner grand-chose si le mec à la barre n’est pas capable de rendre harmonieux le-dit mélange.

Sur les quelques points positifs, on note tout de même une envie de bien faire, notamment du côté de l’écriture où on se retrouve avec l’une des adaptations du roman les plus fidèles (en tout cas de ce que j’ai vu, à savoir les versions de Lester et d’Hunebelle), et un casting qui marche bien, avec quelques bonnes surprises (si Eva Green en Milady était une évidence :love: , Garrel en Louis XIII et Eric Ruf en Richelieu l’étaient moins). Pour le reste, c’est malheureusement beaucoup moins glorieux. Déjà, j’avoue avoir du mal avec le concept de film d’aventure sans aventure : tout fait plat, jamais on est emporté par les péripéties vécues par les personnages, et j’ai souvent eu l’impression que le film zappait plein d’opportunités d’offrir de vraies scènes rythmées (l’ellipse au moment où D’Artagnan est blessé, coincé sur les toits de Paris, really ? :evil: ), et qu’il en saisissait d’autres qui étaient en fait de fausses bonnes idées. Autre concept avec lequel j’ai du mal : le film d’époque où rien n’est chatoyant et où tout est morne. On me dira que ça colle avec le Paris dégueulasse de l’époque, et à la limite c’est un argument que je peux entendre, mais quand même dans un bal masqué de l’aristocratie anglaise l’image est dans des tons marrons-jaunes doublés d’une sous-exposition, j’ai vraiment le sentiment que le film loupe le coche et tombe dans la facilité du blockbuster où on n’ose plus afficher des couleurs à l’écran.

Globalement, c’est toute la mise en scène qui est à critiquer dans ce film, car quand ce n’est pas des choix d’exposition douteux qui sont à pointer du doigt (cette scène de course-poursuite sur les bords d’une falaise en nuit américaine dégueulasse et où on ne comprend rien parce qu’on ne voit rien, c’est chaud :evil: ), c’est la totalité des scènes d’action qui vont l’être. Pour le coup, on ne peut pas reprocher à Bourboulon de ne pas avoir eu une idée de mise en scène, sauf que justement il en a eu une seule et a décidé de l’utiliser à outrance, à savoir le plan-séquence dans les bastons, en mode caméra-épaule. Le rendu est franchement naze : rien n’est compréhensible car la caméra veut coller trop à l’action, on voit les limites des chorégraphies, les raccords sont ratés, il n’y a aucune iconisation dans l’action, bref c’est clairement un mec qui a vu Kingsman et qui s’est dit qu’il allait reprendre le concept chez les mousquetaires, en mode premier degré, mais sans le talent de Vaughn pour y arriver.

Mais ce n’est pas juste l’action qui est ratée : on ne croit pas aux personnages, quasiment aucun d’entre eux n’ont le temps d’exister, et surtout le casting est rarement exploité. Aramis est juste là pour faire le beau gosse, Porthos juste là pour crier sa bisexualité, Milady, en dehors d’une courte scène de séduction, n’a jamais le sex-appeal et le côté manipulatrice qu’elle devrait avoir, au final seuls Civil, Cassel et Garrel arrivent réellement à tirer leur épingle du jeu, même Richelieu n'a pas assez de temps pour faire plâner sur le film son aura menacante. Narrativement, si le film est assez fidèle, il y a plein de choix vraiment étrange qui font qu’on se demande ce qu’ils foutent là, à l’image de cette scène où D’Artagnan se bat contre un ennemi invisible avant de découvrir que c’est Athos : c’est tellement mal filmé et mal raconté qu’on peine à comprendre ce qu’a souhaité faire le réal à ce moment. Je lis souvent que le budget se verrait à l’écran, et c’est vrai sur les intérieurs et les costumes, mais par contre j’ai vraiment du mal avec un film de ce style qui ne montre AUCUN plan d’ensemble de Paris. Toutes les scènes dans les rues sont filmées de façon à voir le moins possible le background, et du coup on ne ressent jamais l’ampleur qu’une telle production devrait avoir visuellement. Cerise sur le gâteau : le score musical en mode Hans Zimmer du pauvre (j’ai même cru déceler du temp-track de The Dark Knight sur quelques passages), aussitôt écouté, aussitôt oublié.

Pour le coup, c’est vraiment une amère déception de mon côté tant je souhaitais qu’un tel projet soit réussi sur le plan artistique. Reste à voir ce que donnera le second film avec la promesse du siège de La Rochelle, mais si l’ambition visuelle est similaire à ce premier volet, ça risque de ne pas voler très haut. Quel dommage de ne pas avoir confié ce film à Christophe Gans : ça aurait sûrement moins bien joué, mais au moins on en aurait pris plein les yeux et on se ferait bien moins chier.


5/10
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Invraisemblable vérité (L') - 7/10

Messagepar Alegas » Sam 06 Mai 2023, 13:19

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Beyond a reasonable doubt (L'invraisemblable vérité) de Fritz Lang
(1956)


Agréable surprise : ça a beau ne pas être un Fritz Lang majeur, c’est tout de même un petit film sympathique et très agréable à suivre. Pour son dernier film américain, Lang signe un métrage ayant pour sujet la peine de mort, ce qui donne l’impression qu’il ferme une boucle, étant donné que l’un de ses premiers films aux États-Unis, You only live once, traitait aussi du même sujet. Si on sent bien que le réalisateur a sa position sur le sujet, ça ne vampirise pas pour autant le traitement, et donc ici les limites et erreurs judiciaires possibles sont au service d’un script plutôt malin qui se veut être avant tout un divertissement, plutôt d’un réquisitoire contre la peine capitale. Côté pitch, ça fait un peu penser au twist d’un certain film d’Alan Parker dont je tairais le titre pour éviter de le spoiler, avec un journaliste qui va fabriquer des fausses preuves laissant penser qu’il est coupable d’un meurtre récemment commis, le tout pour prouver au monde que le système judiciaire menant à la peine de mort n’est pas fiable.

Sur la majeure partie du film, l’histoire se suit bien, ça se veut très méticuleux et précis avec chaque étape de construction des preuves bien décrite à l’écran. Le gros souci du film est qu’on voit venir à des kilomètres le gros retournement de situation qui arrive au deux-tiers : forcément, quand il y a un seul autre personnage qui peut prouver l’innocence du héros, on se doute bien qu’il va lui arriver une bricole à un moment donné. Ceci dit, j’ai été vraiment surpris par la direction que prend le récit une fois dépassé ce point, car Lang donne vraiment l’impression que tout peut arriver : le personnage peut être innocenté au dernier moment, tout comme il peut être exécuté et ainsi faire écho à la toute première scène du film. A la grande surprise, Lang trouve une troisième voie, avec un twist bien vicelard et que je n’ai vraiment pas vu venir :shock: . Un twist qui remet en cause tout ce qu’on a vu jusqu’ici, notamment tout notre rapport aux personnages, et d’autant plus surprenant que ce n’était vraiment pas l’usage de l’époque. Dommage toutefois que les ultimes minutes donnent l’impression que Lang, probablement poussé par le studio, se dégonfle au dernier moment. Il y a un retour de la moralité qui dénote vraiment avec ce que le film disait jusqu’ici, et j’aurais vraiment pas craché sur l’autre alternative qui aurait pu donner une conclusion ni heureuse, ni mauvaise, mais bien dérangeante idéologiquement.

Lang s’efface derrière son sujet formellement parlant, avec une réalisation très carrée mais qui ne cherche jamais la virtuosité, et au final c’est peut-être bien le générique d’introduction qui est la chose le plus mémorable visuellement parlant. Le casting est pas trop mal, mais je le trouve assez perfectible. Que ce soit pour Ana Andrews ou pour Joan Fontaine, il manque clairement quelque chose pour rendre les personnages attachants, du coup il y a ce sentiment qu’ils font le job, mais jamais vraiment plus. Le film aurait pu être meilleur, avec une fin plus osée et un meilleur casting je pense qu’on aurait pu crier au grand film, mais en l’état ça reste tout de même recommandable à plus d’un titre.


7/10
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Bob le flambeur - 6,5/10

Messagepar Alegas » Dim 07 Mai 2023, 16:46

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Bob le flambeur de Jean-Pierre Melville
(1956)


Je me doute qu’à ce stade de ma découverte de la filmographie de Melville, les grands films sont désormais derrière moi, mais ça n’empêche pas pour autant de tomber sur des bobines sympathiques. Ici donc, on a un polar français qui se tient plutôt bien, et dont la principale qualité est, finalement, d’annoncer déjà par petites touches tout ce qui fera le succès des meilleurs films de son réalisateur. On notera donc beaucoup d’emprunts au cinéma américain, notamment dans la dégaine des truands, un héros solitaire et qu’il ne faut pas emmerder, mais bienveillant envers ceux qu’il protège (ici un jeune homme auquel il apprend le métier, et une femme qu’il recueille dans la rue, interprétée par la jolie Isabelle Corey), des figures tragiques, un braquage anti-spectaculaire (une courte fusillade, et des scènes de jeu au casino), une tendance à la lenteur, ou encore une certaine précision d’écriture quand il s’agit d’évoquer les pratiques du milieu.

Concrètement, ça se regarde bien sans jamais être passionnant pour autant. Il y avait pourtant de quoi faire avec cette histoire de braquage de casino préparé tout le long du film, et qui est voué à l’échec à cause d’un mauvais alignement de planètes, mais le fait est qu’il manque un truc pour que ce soit au niveau des films majeurs de Melville. Sans doute aurait-il fallu un casting d’une classe supérieure (Roger Duchesne est bon, mais ce n’est pas Ventura ou Delon, et Daniel Cauchy n’est pas Belmondo) et plus de moyens (Melville va ensuite commencer à être financièrement indépendant dans la production de ses films) pour faire décoller ce qui est tout de même un honnête polar.


6,5/10
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Massacre à la tronçonneuse (2004) - 6/10

Messagepar Alegas » Lun 08 Mai 2023, 16:33

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The Texas Chainsaw Massacre (Massacre à la tronçonneuse) de Marcus Nispel
(2003)


Alors que la saga est tombée dans les abîmes de la nullité en l’espace de trois films, la décision est prise de la rebooter complètement avec un remake du film original. Un choix risqué dans la mesure où on s’attaque à un monument du film d’horreur, mais d’un autre côté c’était effectivement le choix le plus logique, d’une part pour trouver un nouveau public à l’heure où le genre a bien évolué, d’autre part parce que cela permet de zapper une bonne fois pour toutes la chronologie foireuse des suites :eheh: . Alors concrètement, dans les remakes de classiques qu’a produit Michael Bay dans ces années-là, ce Texas Chainsaw Massacre s’inscrit dans le haut du panier : ça n’a rien d’exceptionnel, et ça reste très sage dans sa fonction de recréation d’un mythe cinématographique, mais ça évite au moins de tomber dans le gros ratage complet comme le sera plus tard le remake de Nightmare on Elm Street.

Ici donc, on a un remake assez respectueux de son aîné, avec une volonté de garder le sérieux de l’ensemble, et en conservant la majorité des péripéties, à quelques exceptions près (notamment le dîner avec la famille qui est zappé, probablement parce qu’il ne marcherait plus avec un traitement contemporain). Alors oui, c’est un film qui fait tout moins bien que le Hooper, mais c’est pas spécialement dérangeant dans le sens où on sent que c’est un remake qui a une certaine humilité et qui souhaite juste être un divertissement efficace. Ça se tient plutôt correctement, et se regarde sans ennui même si on sent que ça commence à tourner en rond sur le dernier acte. De tous les films de la saga, après le premier opus, c’est aussi celui qui est le mieux shooté. Alors oui, ça fait parfois trop propre, ça manque clairement de gore et de crasse pour être véritablement réjouissant (apparemment, Nispel s'est beaucoup auto-censuré pendant la production), mais il y a aussi un vrai travail sur la photographie granuleuse qui fait plaisir à voir (on reprend pour l'occasion Daniel Pearl, directeur photo du film de Hooper), une ambiance visuelle réussie, et des jolies idées sur les sources de lumière.

Il y a aussi quelques idées de mise en scène amusantes, même si ça fait parfois trop in your face comme le plan qui sort du camion en passant par l’impact d’une balle dans un crâne humain : c’est con et inutile, mais fun et bien foutu :mrgreen: . On notera aussi que Nispel semble avoir beaucoup de plaisir à filmer Jessica Biel et son jean taille basse (le plan à hauteur de cul du film original est ici repris de façon autrement plus convaincante :love: ), mais bon pour le coup on pourra difficilement lui reprocher ça tant cette dernière est vraiment un atout charme très convaincant, à défaut d’être une bonne actrice. En l’état, c’est pas un opus qui révolutionne la franchise, mais c’est de loin l’épisode le plus convaincant depuis le film matriciel. C’est pas dit que ça supporte une revision, mais là, avec le bonus Jessica Biel pris en compte (difficile de cligner des yeux quand elle est à l’écran :love: ), ça passe.


6/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

Messagepar Val » Lun 08 Mai 2023, 17:36

Effectivement le haut du panier de la vague de remakes que l'on a subie au début des 00's. C'est d'ailleurs lui qui a lancé ladite vague.

Et le décolleté de Jessica Biel demeure le meilleur acteur du film : par moments, on jurerait qu'il va parler.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

Messagepar Mark Chopper » Lun 08 Mai 2023, 17:45

Jessica Biel demeure le meilleur acteur du film


Je me souviens plus des plans sur son cul. C'est d'ailleurs mon seul souvenir (pas revu depuis sa sortie).
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

Messagepar Alegas » Lun 08 Mai 2023, 19:50

C'est simple : quasiment chaque plan où elle est dans le cadre la met particulièrement bien en valeur.

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Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia - 6,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 11 Mai 2023, 15:59

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Bring me the head of Alfredo Garcia (Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia) de Sam Peckinpah
(1974)


Un Peckinpah plutôt sympathique que voilà, j’irais pas jusqu’à dire que c’est un super film car pour moi il y a clairement une moitié de métrage en deçà de la seconde, mais ceci dit ça doit être probablement le Peckinpah que je préfère derrière Ride the high country et Wild Bunch. Ce qui attire le plus dans ce film, c’est finalement son pitch pour le moins intriguant : un chef mafieux est mécontent du fait qu’un mec ait mis en cloque sa fille, et décide donc d’offrir un million à quiconque lui rapportera sa tête. Forcément, il va y avoir beaucoup d’intéressés, mais le récit va se concentrer sur un couple de nobodys qui savent que l’homme recherché est déjà mort et enterré quelque part, et se disent donc qu’il y a de l’argent facile à se faire.

Peckinpah oblige, ça va donner lieu à un film très gritty aussi bien sur ce que ça raconte que sur le travail de l’image (je l’ai vu en plus dans une copie 35mm assez usée, ça doit jouer), un film assez désespéré dans sa seconde moitié, et forcément aussi un film violent souvent violent (et ce, dès le début, le coup du bras qu’on casse hors-champ pour que la fille donne le nom du père de son enfant, ça fait mal). J’avoue ne pas trop avoir accroché à la première moitié du film : ça commence pourtant bien sur les dix premières minutes, mais dès que Warren Oates entre en scène ça met du temps pour démarrer, et surtout j’ai l’impression que le métrage rate un peu le coche à nous faire apprécier ce couple, ce qui rend le retournement de situation à mi-chemin bien moins impactant qu’il ne devrait l’être.

Ceci dit, une fois ce point de non-retour franchi, c’est clairement la meilleure partie du film qui commence, avec le héros qui doit arriver à ramener la fameuse tête alors que de nombreux concurrents cherche à la récupérer, et donc dès lors on a un métrage nettement plus rythmé, formellement plus engageant, et qui se permet en plus quelques surprises, notamment ces dix dernières minutes que je n’attendais absolument pas. C’est parfois un peu facile du côté de l’écriture, car autant la scène avec le bus de touristes passe bien car il y a une bonne gestion de l’espace et de qui fait quoi, autant ce qui suit paraît un poil abusé avec Oates qui se débarrasse d’un très grand nombre d’ennemis sans ressentir particulièrement de difficultés. Visuellement, Peckinpah emballe ses quelques scènes d’action de bonne manière, avec notamment un montage parfois à la limite de l’expérimental et qui donne l’impression de voir du John Woo avant l’heure. L’autre point fort du film, c’est évidemment Warren Oates qui porte le film sur ses épaules. Comme dit plus haut, l’écriture de son personnage fait que l’empathie ne fonctionne pas autant qu’il le faudrait, mais la prestation de l’acteur rattrape en partie ça. Bref, c’était bien, mais pas ouf.


6,5/10
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Quand la Panthère Rose s'emmêle - 7/10

Messagepar Alegas » Lun 29 Mai 2023, 14:19

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The Pink Panther strikes again (Quand la Panthère Rose s'emmêle) de Blake Edwards
(1976)


Quatrième opus de la saga, réalisé à une époque où Edwards les enchaînait histoire de refaire sa réputation à Hollywood, et sûrement aussi pour remplir de nouveau son portefeuille :mrgreen: . Alors qu’on pourrait penser que la saga, à ce stade, ne ferait que se répéter, surtout vu le précédent film, c’est finalement plutôt l’inverse qui se produit : de peur de proposer toujours la même chose au public, Edwards fait le pari d’aller dans la surenchère, et faut avouer que ça marche plutôt bien sur cet opus qui se révèle être le meilleur depuis le film original. Ce qui m’a surpris, c’est surtout le fait qu’on commence à pencher vers la parodie de James Bond, avec un méchant qui représente une menace planétaire, et que Clouseau va arrêter un peu malgré lui. Sur le papier, c’est casse-gueule car complètement non-sensique, mais l’orientation et l’humour de la saga fait que ça marche.

Je ne vais pas rentrer dans les détails de pourquoi c’est drôle : la série fonctionne à ce stade sur les mêmes ressorts humoristiques, avec un Peter Sellers qui est souvent mis au centre de toutes les attentions, mais ça marche mieux que le film précédent avec un équilibre qui a été trouvé en termes de rythme et de temps à l’écran. On retient donc plusieurs scènes souvent hilarantes : Clouseau dans la maison anglaise, le délire autour du personnage d’Omar Sharif, les tentatives pour entrer dans le château, bref il y a de quoi se marrer dans cet épisode, quand bien même Sellers commence à montrer son âge. Un opus plutôt cool donc, avec en prime un super générique (une habitude à ce stade) et un très joli nouveau thème musical de Mancini, mais qui me fait tout de même redouter une descente qualitative de la saga à partir de là.


7/10
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Qui a peur de Virginia Woolf ? - 6,5/10

Messagepar Alegas » Lun 29 Mai 2023, 16:56

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Who's afraid of Virginia Woolf ? (Qui a peur de Virginia Woolf ?) de Mike Nichols
(1966)


Un film dont j’ai longtemps repoussé la vision, peut-être par peur de me faire défoncer par les potes de Logan au détour d’une ruelle, ou peut-être parce que l’idée d’une énième adaptation de pièce de théâtre bavarde ne m’enchantait guère plus que ça, je vous laisse choisir la version que vous préférez :mrgreen: . A l’arrivée, j’ai trouvé ça bien mais pas top, et malgré toutes les qualités indéniables que je peux trouver au métrage, je ne peux décemment pas dire que je n’ai pas trouvé le temps bien long, notamment sur la seconde moitié. Sur mes craintes initiales, le film a eu un effet un peu étrange sur moi : sur plein d’aspects j’ai trouvé l’adaptation théâtrale pas folichonne que je redoutais, mais d’un autre côté j’ai trouvé la mise en scène tellement effacée qu’elle laissait un sacré terrain de jeu pour le casting qui pouvait donc s’en donner à coeur joie.

Du coup, c’est pas spécialement sur la partie réalisation et travail formel que le film m’a déçu, mais plutôt sur sa construction scénaristique où je trouve qu’il y a à la fois des défauts de rythme (ça traîne méchamment sur la fin pour pas grand chose avec le teasing de cette révélation finale :? ) mais aussi de répétitions probablement issues de l’oeuvre d’origine, avec ces moments de calme entre les tempêtes qui servent tous à créer des monologues un peu artificiels pour transmettre des infos au spectateur. Bref, un peu la sensation de voir une pièce de théâtre que de voir un vrai moment de vie se jouer devant mes yeux, c’est toujours un peu le problème de ce genre de film.

Ceci dit, on ne peut pas dire que ce soit le casting qui donne cet effet, car s’il y a bien quelque chose d’inattaquable dans ce film, c’est bien la prestation du duo Taylor/Burton qui est assez incroyable. Si Taylor a finalement le rôle plus facile de la femme consumée par la folie et les mensonges, c’est davantage Burton qui me surprend dans son rôle de mari qui se veut être le socle de son couple, mais qui apparaît de plus en plus fragilisé à mesure que le film avance, et c’est d’autant plus surprenant qu’on ne peut pas vraiment dire que Burton avait trouvé grâce à mes yeux jusqu’ici. Bref, c’est un film que j’ai indéniablement apprécié, mais le fait que ça ait du mal à se détacher de sa nature d’adaptation de pièce de théâtre m’empêche d’y voir le grand film que d’autres semblent trouver en lui.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

Messagepar pabelbaba » Lun 29 Mai 2023, 18:12

Le DVD fait aussi partie des trucs qui traînent depuis des lustres à la maison. :chut:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Massacre de Fort Apache (Le) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Mer 31 Mai 2023, 10:46

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Fort Apache (Le massacre de Fort Apache) de John Ford
(1948)


Malgré le gros casting, j’appréhendais assez la découverte de ce classique, et pour cause : le seul autre film de la trilogie de la cavalerie que j’ai vu jusqu’ici ne m'avait guère enchanté. Heureusement, celui-là est nettement meilleur que La charge héroïque, et même si un côté fleur bleue persiste avec notamment une relation amoureuse parmi les storylines principales, ça reste avant tout quelque chose d’assez sérieux et grave dans le ton, particulièrement sur le dernier acte. C’est globalement passionnant à suivre, avec cette histoire d’officier muté dans un camp reculé de l’Ouest américain pour surveiller les Apaches, mais qui le vit comme une humiliation pour son plan de carrière. Un sentiment qui va le pousser à prendre les mauvaises décisions vis à vis des amérindiens, et de les confronter plutôt que de chercher des solutions de paix, ce qui va pousser le Fort à sa perte.

Un pitch inspiré par la figure de Custer et que Ford assume pleinement, mais là où le film est vraiment intéressant c’est que malgré toute l’admiration qu’on sent que Ford peut donner dans le personnage d’Henry Fonda, il y a clairement une volonté de critiquer les décisions hâtives et motivées par des arguments égoïstes. Sur plusieurs points, le film s’impose comme une très grosse référence du genre, et à peu près chaque film ayant lieu dans un fort de ce style lui doit probablement beaucoup (et pas que les films d’ailleurs, j’ai beaucoup pensé aux premières BD des Tuniques Bleues à la vision). On sent aussi que Ford annonce certains de ses films futurs, je pense notamment au final qui est grosso modo celui de Liberty Valance avec tout le délire du print the legend et la réflexion qui va avec sur les icônes américaines, basées sur des faits exagérés, mais qui inspirent les générations futures. En plus de toute la storyline autour de Fonda, le film développe tout un quotidien du camp vraiment agréable à suivre, avec plusieurs personnages féminins, et qui fait très authentique, mais c’est clairement à partir du moment où le personnage de John Wayne prend plus de place dans le récit que le récit décolle réellement.

Tout ce qui touche aux relations avec les amérindiens est finement traité et annonce déjà la vague de westerns pro-indiens qui viendront dans les années suivantes, et tout le dernier acte est, à mon sens, un des gros morceaux de bravoure de la carrière de Ford : ça a beau reposer sur des principes de mise en scène simples, c’est d’une efficacité redoutable, avec des plans qui restent bien en mémoire (celui du massacre final évidemment, mais aussi celui de Wayne face au départ des apaches qui préfigure un peu le final de Zulu). Côté prestations, c’est surtout le duo Wayne/Fonda qu’on retient, et en particulier le dernier parce qu’il incarne un homme qui a des motivations compréhensibles, mais qui part dans un extrêmisme où le spectateur ne peut plus le suivre. Un très bon western donc, et un des films de Ford que je préfère jusqu’ici.


7,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

Messagepar Alegas » Jeu 01 Juin 2023, 11:18

BILAN MAI 2023


Films vus :

147 : An angel at my table, Jane Campion, 1990, TV VOST : 6,5/10
148 : Summertime, David Lean, 1955, TV VOST : 5,5/10
149 : Transformers : The Last Knight, Michael Bay, 2017, TV VOST : 1/10
150 : The Fog, John Carpenter, 1980, TV VOST : 5,5/10
151 : Highlander, Russell Mulcahy, 1986, TV VOST : 4/10
152 : Robot on the road, Hiroyuki Okiura, 2015, Truc VOSTA : 7/10
153 : Midway, Jack Smight, 1976, TV VOST : 4/10
154 : Now or never, Hal Roach & Fred C. Newmeyer, 1921, DVD VO : 7/10
155 : The Missing, Ron Howard, 2003, TV VOST : 6/10
156 : Allied, Robert Zemeckis, 2016, Blu-Ray VOST : 7,5/10
157 : Creature from the Black Lagoon, Jack Arnold, 1954, Ciné VOST : 5,5/10
158 : Le jeune imam, Kim Chapiron, 2023, Ciné VF : 4/10
159 : The Emperor waltz, Billy Wilder, 1948, DVD VOST : 3,5/10
160 : Von Ryan's Express, Mark Robson, 1965, TV VOST : 6/10
161 : The Florida project, Sean Baker, 2017, TV VOST : 6,5/10
162 : Mad God, Phil Tippett, 2022, Ciné VO : 7,5/10
163 : Beau is afraid, Ari Aster, 2023, Ciné VOST : 7,5/10
164 : Straight outta Compton, F. Gary Gray, 2015, TV VOST : 6,5/10
165 : The Texas Chainsaw Massacre : The Beginning, Jonathan Liebesman, 2005, Truc VOST : 5,5/10
166 : Howard, Don Hahn, 2018, TV VOST : 6,5/10
167 : Run silent, run deep, Robert Wise, 1958, Truc VOST : 8/10
168 : New York Stories, Martin Scorsese, Francis Ford Coppola & Woody Allen, 1989, Truc VOST : 4,5/10
169 : Cape Fear, Jack Lee Thompson, 1962, Truc VOST : 8/10
170 : To catch a killer, Damián Szifron, 2023, Ciné VOST : 7,5/10
171 : Belle Époque, Fernando Trueba, 1992, Truc VOST : 6/10
172 : Outland, Peter Hyams, 1981, Truc VOST : 7/10
173 : Secrets & lies, Mike Leigh, 1996, TV VOST : 6,5/10
174 : The hunchback of Notre Dame, William Dieterle, 1939, Truc VOST : 6/10
175 : Executive action, David Miller, 1973, Truc VOST : 7/10
176 : Queimada, Gillo Pontercorvo, 1969, TV VOST : 5,5/10
177 : L'amour et les forêts, Valérie Donzelli, 2023, Ciné VF : 6,5/10
178 : Bambi meets Godzilla, Marv Newland, 1969, Truc VO : 7,5/10


Découverte du mois :

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"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

Messagepar Mark Chopper » Jeu 01 Juin 2023, 11:21

Il est bon le film de sous-marin, mais je ne le kiffe pas autant que toi. C'est USS Alabama avant l'heure, mais je préfère largement le Tony Scott.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2023

Messagepar Alegas » Jeu 01 Juin 2023, 11:28

J'y ai aussi beaucoup pensé, mais je n'ai pas revu le Scott depuis une quinzaine d'années donc je serais incapable actuellement de dire lequel je préfère.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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