[Scalp] The Truth 2022

[lvri]

Perso, il me tente bien ce film (et le côté propagande me dérange pas forcément... Après tout on le pardonne à Pearl Harbor ).

[pabelbaba]

Mais c'est les gentils.

[Scalp]

C'est pas gênant d'un point de vue historique, c'est gênant avec ce que la Chine est aujourd'hui, y a un journaliste chinois qui zone critique le film, ben il a disparu (bonne technique ceci dit)

[Alegas]

7/10

The Gray Man des Russo Bro - 2022

On juge souvent (toujours) un film par rapport aux attentes qu'on en a, par rapport à ce qu'on aimerait voir et forcément la plupart du temps on est déçu car on a une belle bande de tocard qui font de la merde, alors un film des frères Russo y a forcément pas beaucoup d'attentes. J'aime beaucoup Winter Soldier (de loin le meilleur Marvel) mais à part ça c'est pas terrible leur filmographie, les Avengers voilà quoi et Cherry est un film atroce et je pèse mes mots, le film de mecs qui se sont pris pour des auteurs. Ici ils reviennent au base et veulent juste faire un film d'action qui livre la marchandise, chose devenu rare finalement, et la promesse est tenue. Alors oui on a un scénario prétexte mais contrairement à un John Wick qui assume pas son scénario prétexte en complexifiant (très mal) son univers, The Gray Man reste simpliste mais dans le bon sens du terme. D'ailleurs en terme d'histoire c'est bien plus efficace que tous les Mission Impossible, car ici on a un enjeu qui nous implique bien plus que chercher une bombe ou une taupe.
Le film a le mérite de commencer directement, y a pas d'intro à rallonge, on commence direct par une mission qui va forcément partir en couille avec Ryan Gosling parfait dans ce personnage de tueur, depuis le Shane Black et encore plus La La Land (ou ptet pas) j'aime bien Gosling, j'aime bien Gosling (oui je l'ai écrit 2 fois), les années lui ont fait gagner des points de charisme (bon quand on a vu Drive on sait qu'il partait de 0) et il a vraiment la prestance nécessaire au rôle, on nous le vend en tueur ultime et j'y crois, et il dégage ici une sorte de sérénité qui donne un côté plutôt cool au film. Gosling va donc se retrouver avec une armada de tueur aux trousses et il devra aller sauver une gamine (le flashback m'a eu et à ce moment j'ai savais que je finirais le film avec une bonne impression même si la fin est nulle), une armada aux ordre d'un Chris Evans dans un contre emploi total où on sent qu'il se fait vraiment plaisir, il réussit à trouver le ton parfait, c'est à dire que le film est sérieux de bout en bout mais il lui apporte une certaine légèreté alors qu'il balance des grosses punchlines de connard et a un coté maniéré qui pourrait vite faire tomber le film dans une bouffonnerie à la Ryan Reynolds.
On est devant un film à la Mission Impossible donc mais là où les films de Cruise sont surtout des films pour mettre en avant les prouesses physiques de Cruise au détriment de vraies séquences d'actions (en vrai tous les MI, là en terme d'action pure je me souviens juste de la scène des WC du dernier, tout le reste c'est des trucs avec des explosions, des cascades, de l'escalade, de l'apnée.... mais moi ce que je veux voir c'est de mecs se faire buter, plein, et de plein de manières différentes et ça on a pas dans MI) et très vite on a donc ici des bons gros mano à mano qui font plaisir, le premier contre Callan Mulvey (faudrait vraiment penser à lui donner plus de rôle à lui, tellement il a un putain de charisme) annonce la couleur et le film ne sera jamais décevant quand il s'agit de se foutre sur la gueule. Le film va se montrer très généreux en action et c'est bien plus varié que Ambulance (qui était jusque là le seul bon film d'action de l'année) alors y a une juste une séquence un peu naze c'est la chute libre (comme par hasard celle qui fait le plus Tom Cruise). Et le film a un climax monstrueux de 20 bonnes minutes en milieu de métrage où ça bute du flic à Prague à la pelle à la grosse sulfateuse et un Gosling qui va enchainer de fort belle manière un très grand nombre d'ennemis, alors ça se termine avec une cascade un poil too much mais en vrai ça passe. On aura encore 2 bons mano à mano après ça, un contre une star indienne (inconnue pour moi) qui se révèle même originale dans certains coups et ce personnage de tueur indien est bien par contre la fin de son personnage ça sent le truc écrit pour faire plaisir au public indien, c'est tellement con sur le coup mais bon ça gêne pas. Et puis ça se termine évidemment avec Evans Gosling et y a des enchainements au couteau qui aurait même pu me faire applaudir tellement c'est jouissif, la chorégraphie est top mais Evans apporte vraiment beaucoup avec le style qu'il a donné à son personnage et sur le papier c'est vraiment casse gueule mais ça fonctionne.
Le film est donc un enchainement de lieux où on finira par toujours se foutre sur la gueule (Bangkok, Vienne, Prague...), le bodycount est très généreux et le classement PG du film est jamais un souci, on pousse au max les limites de cette classification et c'est bien plus violent que MI, après oui un peu de sang aurait pas fait de mal. Par contre le choix de l'acteur pour jouer le gros méchant est plutôt curieux, alors c'est sûr que ça change des Donald Shuterland ou Jon Voigt qu'on a dans ce genre de film et le mec s'en sort pas trop mal mais il a pas le charisme pour ce genre de personnage et en plus on laisse une fin ouverte avec lui. Et malgré 1h55 de métrage on peut presque dire qu'il y a pas de bout de gras, tout sert à avancer l'intrigue et un film qui approche 2h et où je sature pas c'est une victoire.
Beaucoup d'action c'est bien mais bien filmé c'est mieux et là on peut pas reprocher grand chose, alors les Russo sont pas des virtuoses mais ils ont vraiment envie de faire du cinéma et de proposer des idées et y en a, souvent, un plan avec la caméra qui tourne en même temps que la chute, des plans aux drones (et ça fait mal de le dire mais bien plus sympa que dans le dernier Bay), une très bonne gestion des chorégraphies qui sont toujours très lisible, y a même des beaux plans. Et on sent vraiment les mecs essayent de faire le film le plus fun possible et le plus efficace (y a pas de ralenti de tocard en gros).
Evidemment ça jouera les pisses froid car c'est réalisé par les Russo.

[Alegas]

Le film est blindé de défaut, comme toujours dans les films asiatiques

[Scalp]

7/10

Live is Life de Dani de la Torre - 2022

Des fois, très rarement, on peut tomber sur un bon film espagnol (comme des fois y a un sportif espagnol pas dopé, enfin je crois). Ici c'est un film qui sera inévitablement comparé aux productions Amblin et Spielberg, mais on a trop tendance à oublier que les meilleur Amblin des 80's c'est pas une prod Amblin mais Stand By Me et ici le film se rapproche plus de l'adapation du King que des films de Spielberg (c'est pas neuneu comme ET quoi).
Film de coming of age lors d'un été, comme la merde de PTA finalement, on va suivre une bande de pote qui décide de faire une virée en bicross en montagne pour trouver une fontaine magique (sans le dire à leurs parents évidemment) et sauver le père dans le coma d'un des gamins (et pecho une meuf) et évidemment ce sera un voyage plein de péripéties avec plein de premières fois (premier whisky, premier cigare, premier baiser, première victoire contre le caïd...).
Le film aborde des sujets graves sans pathos, un des gosses a un cancer bien avancé et c'est forcément un élément narratif du film mais c'est vraiment bien traité et poignant tout en sobriété (alors que ça pourrait tellement en faire des tonnes). Le film alterne donc légèreté avec les conneries de la petite bande (ça s'incruste dans des piscines, ça vole quelques trucs, ça se venge sur la bande adverse) et les moments plus graves. Y a pas réellement un enjeu dans le film, c'est juste une petite ballade entre pote où on va même trouver un bébé. Mais tout fonctionne et on voit pas passer les 1h45.
Si le film fonctionne c'est grâce au capital sympathie qu'on a immédiatement pour cette bande de pote avec un casting de gosses parfait, y a tout de suite une alchimie entre eux et les 5 persos existent et sont traités de façon égales et quand la fin arrive on se dit qu'on a vu un beau film.
Pour ne rien gâcher la réal est à la hauteur, y a des idées mise en scène, y a des vrais beaux plans ici ou là et quand y a du suspens ça fonctionne.
Un chouette film.

[Scalp]

6/10

As The Light Goes Out de Derek Kwok - 2014

Un film qu'on lance car on voit un casting qui fait envie : Simon Yam, Hu Jun (inoubliable dans Red Cliff), Nicholas Tse (qui sera toujours mon acteur préféré de la vague d'acteur HK qui a émergé dans les 00's), Shawn Yu, Andy On et même un caméo de Jacke Chan sur la musique de Police Story et puis un film de pompier quand c'est pas fait par Annaud ça peut être sympa. Alors on a des pompiers qui font des trucs de pompiers, ils sont pas à la recherche du maitre des clés quoi. Alors c'est pas aussi spectaculaire que ça pourrait être à HK, ils nous ont habitué à plus kamikaze mais bon y a du vrai feu et de l'héroïsme de tout les instants. Ayant zéro souvenir de Lifeline de To (ce qui est jamais bon signe et c'est bien pour ça que je suis pas près de lâcher 25 balles pour le blu ray spectrum) je peux pas comparer car oui déjà de base un film de pompier y a pas beaucoup de comparaison possible mais à HK encore moins.
Bon point, on s'emmerde pas, et là le casting y est pour beaucoup car on s'attache plus facilement à ces personnages car on a des têtes connues, le même film avec des nobody ce serait un peu plus relou, là voir Simon Yam en chef qui commence à en chier physiquement ou voir Nic Tse fumer une dernière clope ça fonctionne et ça donne le plus beau plan du film par ailleurs. Après l'introduction de rigueur l'action se concentrera donc sur un seul lieu avec nos pompiers prisonniers, et bon point on multiplie pas les personnages extérieurs, du coup on reste vraiment avec eux, ce qui en général est souvent le défaut de ce genre de film, trop se disperser.
De manière générale la réalisation est correct mais bon Kwok depuis son Gallants on sait que c'est pas un foudre de guerre donc faut pas trop s'attendre à des idées de fou mais quand ils sont au milieu des flammes ou de la fumée il sait bien mettre en valeur le truc, et le film est plutôt généreux sur les morceaux de bravoure (même si ça reste du déjà vu) même si y a un recours un peu trop systématique au ralenti, ça manque quand même de punch pour être réellement immersif (y a des trucs sympa par moment, surtout quand c'est Simon Yam). La photo grisâtre (forcément) est plutôt belle.
La BO en fait des tonnes mais c'est ce qu'il faut pour ce genre de film donc c'est plutôt un bon point.
Alors y a rien de fou, c'est même pas forcément à voir mais si on tombe dessus ça fait le taf pendant les presque 2h de métrage mais bon c'est toujours pas le film de pompier ultime.

Dispo sur Netflix quand on passe l'interface en anglais.

[Mark Chopper]

Alors on a des pompiers qui font des trucs de pompiers, ils sont pas à la recherche du maitre des clés quoi

[pabelbaba]

C'est quoi cette histoire d'interface en anglais?

[Scalp]

Dans ton profil, tu mets anglais pour l'interface, du coup ça te propose des autres films HK (une bonne quinzaine) qui ont juste des ST anglais.

[Jed_Trigado]

Je confirme, je me suis tapé Hand Rolled Cigarette (d'accord avec Scalp sur son avis) et subi An Inspector Calls que j'ai pas réussi a finir.

[Scalp]

Après y a ptet des autres nationalités mais j'ai jamais check.

[pabelbaba]

Cool, merci!

[Alegas]

5/10

Darkest Hour de Joe Wright - 2017

Comme souvent avec les biopics de personnages historiques c'est pas foufou car souvent limité par les faits historiques, des faits qui sont pas toujours intéressants à voir en film et là on est un peu là, alors le film évite un peu le syndrome wikipédia en se concentrant sur un très court laps de temps et en essayant (et c'est le bon terme) de faire un thriller politique.
J'étais pas forcément motivé pour voir le film car je suis pas fan de biopic de manière générale et Joe Wirght même si je lui reconnais un certain talent technique j'aime pas sa filmo, et on peut même dire que c'est de pire en pire car Pan et Woman in the Window c'est quand même bien honteux et Cyrano va prendre le même chemin. Alors oui ici on sent le mec qui veut essaye de faire des belles images, des beaux plans (y a une super photo en plus), il iconise son personnage principal mais en vrai il a pas besoin car Gary OIdman y arrive tout seul à la force de son talent, car si le film se laisse suivre c'est entièrement grâce à lui. On ne voit pas OIdman grimé, on voit vraiment Churchill et il le fait à la perfection, il y a tout, la posture, la diction, le ton, les manières, c'est une performance de haut niveau alors on pourrait dire qu'il singe mais il le fait tellement bien que c'est jamais un problème. Malheureusement le reste du film c'est quand même guère passionnant et seul la scène du métro m'a réellement sorti de ma torpeur et impliqué, à ce moment là ça fonctionne, on est plus sur du bavard chiant, on est sur de l'émotion dans un film qui en manque cruellement. Le sujet du film étant l'Angleterre va t'elle rentrer en guerre ou pas, alors déjà suspens c'est un peu la faille de tout ces films historiques, on connait l'issue donc il faut vraiment une écriture au top pour nous impliquer et là ça marche pas. Alors ça se laisse suivre sans trop d'ennui malgré une Kristin Scott Thomas toujours aussi nulle et une durée de 2h un peu abusive.
Ca se voit une fois, mais c'est vraiment pas terrible si on zappe Oldman.

[Scalp]

7/10

Die Brücke de Bernhard Wicki - 1959

Quand on a un bon sujet on peut s'effacer derrière et ça donnera toujours un truc sympa sauf si on s'appelle Nolan et qu'on réalise Dunkerque, c'est le cas ici car on a absolument pas une réalisation flamboyante (le budget est minime), le casting on connait personne (mais tout le monde fait le taf), le récit on sait exactement comment ça va se terminer mais ça fonctionne.
On pourrait presque dire que c'est le pendant allemand de Requiem pour un Massacre où l'on dépeignait l'absurdité total de la guerre, mais le film russe est quand même beaucoup plus dur (et chiant). On va donc suivre un petit village allemand en avril 45 et le quotidien de 7 jeunes lycéens pendant cette fin de guerre où la défaite ne fait plus aucun doute (mais la vie dans ce petit village se révèle plutot pépère). Mais par patriotisme mal placé et stupidité, ils se feront enrôler dans une armée en déroute et on leur assignera comme mission de défendre un pont sans aucun intérêt. Un sacrifice inutile. Le film prend donc son temps, un peu trop d'ailleurs selon moi, bon après c'est pas non plus trop chiant et il donne une personnalité à chacun ce qui rendra encore plus tragique le destin de ces pauvres gosses le tout en évitant soigneusement de tomber dans un pathos de bas étage (autrement appelé pathos Aronofsky). Et puis ça permet de voir quelque chose qu'on a finalement très peu vu au cinéma, le point de vue des civils allemands.
Une fois les hostilités réellement lancées (les 20 dernières minutes en gros) on est scotché devant ce spectacle absurde avec des gamins voulant faire preuve d'héroisme mais qui vont mourir comme des merdes (celui contre le sniper ou celui avec son bazooka) alors qu'il avait été pris d'un courage immense après avoir détruit un char US. La mise en scène ici est sans fioriture et a une vraie efficacité alors que comme dit plus haut y a pas un gros budget.
Petit film plutôt méconnu qui se révèle vraiment sympa et finalement nécessaire car très peu sont les films allemands sur ce sujet.