[Pabelbaba] Mes Absolom 2022

[angel.heart]

C'est pas ouf, Géronimo.

[pabelbaba]

Ouais, mais c'est bizarre que je me restreigne sur les westerns 90s alors que pas du tout sur les 60s ou 70s, même s'ils ont l'air moyen.

[pabelbaba]

A en Crever aka Morte sospetta di una minorenne de Sergio Martino - 1976

Voilà donc encore un inédit sorti par Netflix, qui se permet de donner un nouveau nom au film en traduisant littéralement le titre italien : Mort suspecte d'une mineure.

Et bien c'est pas banal comme polar! Déjà, il mixe éléments du poliziotto avec le flic hard boiled aux méthodes plus que limites (le gars fait littéralement n'importe quoi ), ce qui donne lieu à des échanges de mandales, de tirs et des courses poursuites pas crados. Martino a l'habitude et propose des séquences tout à fait honnêtes de ce côté, même si certains choix de montage peuvent rendre l'action brouillonne. Mais surtout, on a un homme de main tiré tout droit d'un giallo. Et là, ben Martino sort le grand jeu, avec des cadres plus chiadés, permettant de créer une ambiance pesante. On a donc quelques passages au-dessus de la moyenne et bien cash.

Cependant, un peu à l'instar de Calibre Magnum pour l'Inspecteur, il y a toute une partie comédie... Sachant que c'est bien plus prononcé que dans le Tarantini, avec 2 persos là pour cela (le voleur sidekick et le flic loser) mais c'est moins navrant. Ceci dit, au milieu d'un film au thème lourd, à savoir la prostitution et le trafic de mineures... ça rend la bobine assez indéfinissable, ne sachant sur quel pied danser.

A vrai dire, l'expérience n'est pas désagréable, d'autant que la BO de Luciano Michelini est assez sympa et la tête de Claudio Cassinelli change des ganaches habituelles du genre. Néanmoins, je regrette que Martino n'ait pas eu plus d'idées pour son final alors qu'il avait trouvé un décor vraiment original et propice à beaucoup de choses.

5/10

[angel.heart]

Pour la France les 2 titres existent, mais le chat qui fume le sort sous le titre Mort suspecte d'une mineur. Il faudrait donc le référencer ainsi.

[Alegas]

Si le film est bien sorti au cinéma sous le titre A en crever, j'aurais tendance à privilégier ce titre original car sinon on a pas fini de faire des changements dans la Base avec les retitrages des sorties vidéo.

[Alegas]

Bon, après recherche je n'ai aucune idée d'où vient le titre A en crever, vu qu'il n'y a eu apparemment aucune sortie française.

Du coup, je coupe la poire en deux : je met les deux titres, avec en premier celui le plus répandu aujourd'hui, à savoir celui de la sortie vidéo.

[pabelbaba]

Sur imdb ils parlent d’une sortie 2002 à la cinémathèque.

[Dunandan]

La Guerre des Clans aka Killer Clans de Chu Yuan - 1976

Il fallait bien la mort de Chu Yuan pour me faire revenir aux classiques de la Shaw Brothers. Ca fait maintenant un petit bout de temps que je l'ai découvert et c'est avec une certaine joie que je le redécouvre.

La première chose qui saute aux yeux, c'est évidemment qu'il s'agit d'une "grosse" production, où de très nombreux décors du studio sont utilisés, mais aussi de par la pléthore de figurants. Cependant, avec le même genre de moyens, Chang Cheh tournera des films plus brouillons et viscéraux. Ici ce n'est pas le cas, malgré la violence et la récurrence des morts, tout est bien plus feutré. Le scénario l'exigeait sans doute, puisqu'on va de trahison en trahison, mais on y voit clairement la patte du réalisateur, qui a un sens du cadre bien à lui et propose régulièrement de véritables tableaux qui introduisent ses scènes. C'est particulièrement criant dès que l'on s'approche de la Forêt des Papillons.

Le soin apporté à la réalisation ne s'arrête pas là, on a droit à tout l'attirail du film d'exploitation 70s avec par exemple ces travellings en plein dialogues, les éléments au premier plans qui obstruent une partie du cadre, les zooms et dézooms, etc... Cependant, contrairement à ses nombreux collègues, leur utilisation est faite avec parcimonie, diminuant l'aspect "dans ta face" de ces artifices et apportant ce qu'il faut de cachet à la bobine pour se démarquer du reste de la production. Ce sens du beau se retrouve aussi dans les transitions. Elles sont souvent abruptes, avec un montage au cordeau, ne laissant pas le temps au spectateur de souffler, mais par moment, on nous offre une petite respiration bienvenue avec un plan séquence où le personnage central se déplace d'un dialogue à l'autre avec une caméra qui le suit de loin pour profiter du moment et de la richesse des décors du studio. J'adore!

D'autant que les combats, qui interviennent à intervalle régulier, sont faits du même bois. Certains n'aimeront pas ces mouvements très découpés, pourtant ça fait partie du charme des films de cette époque. Ca reste assez sage en terme d'hémoglobine et de capacités des bretteurs, pourtant on compte Tang Chia qui réalisera le foufou Shaolin Intruders et Yuen Cheung Yan, comme chorégraphes. Ces derniers proposent de belles choses, bien aidés par ce décor naturel de forêt en bord de cours d'eau, assez rare à cette époque à la Shaw Brothers.

Au final, c'est bien une redécouverte, car ces dernières années je me concentrais plutôt sur les productions plus folles des 80s qui rivalisent d'effets pyrotechniques, mais ça fait du bien de voir un film plus posé et soigné, donnant ainsi plus de force aux drames qui se déroulent sous nos yeux.

7,5/10

[Dunandan]

Faudrait que je le revois celui-là, il. C'est le Chu Yuan qui m'avait le moins convaincu de mémoire.

[pabelbaba]

Parmi ceux sortis en DVD chez nous? Parce qu'il y a une pelletée de trucs moins bien dans sa filmo.

[Dunandan]

Oui oui, sortis chez nous! (et pis je l'avais vu sur un petit écran, je sais c'pas une excuse)

[pabelbaba]

Tu perds rien à le revoir, il est super cool et fait plutôt partie du haut du panier.

[pabelbaba]

Le Permis de Conduire de Jean Girault - 1974

Ouais... le week-end n'a pas été très intellectuel.

Ceci dit, c'est quand même un film qui a fait 2,3M d'entrées en salle à son époque! Enfin, avec le Damoiseau d'Avignon en lead et le réalisateur des Gendarme derrière la caméra, ça pouvait se comprendre. Cependant, derrière cette affiche peu aguicheuse, laissant penser à une pantalonnade Pécassienne ou une pépite de Philippe Clair, se trouve un petit feel-good movie bien ancré dans son époque.

En effet, on ne peut pas dire que le film est véritablement une comédie, les situations écrites pour vraiment faire rire sont assez rares. Il y a bien quelques gags de situation avec la conduite et un bonhomme qui se prend un volet dans la tronche, mais c'est peu fréquent. En revanche, on voit plutôt une chronique des 70s post choc pétrolier dans la France Périphérique. Ca n'a pas l'air foufou dit comme ça, mais en fait ça se suit très bien grâce au casting qui réunit une belle brochette de têtes connues de l'époque. En premier lieu Louis Velle, qui assure un max et apporte suffisamment de sérieux pour tenir la baraque face aux situations qui s'enchaînent. En plus il est entouré de jolis minois : Pascale Roberts (oui, oui, de Plus Belle la Vie! ), Sandra Julien (au joli popotin et à la filmo grivoise) et même Chantal Nobel dans un petit rôle. Rien que ça, ça file le smile.

Et puis il y a le casting masculin... du caviar! Tornade, Biraud, Préboist et même un petit caméo de Chabrol avec sa tête de pervers! Difficile de faire la fine bouche même si les dialogues ne sont pas dingues, ils apportent un petit plus non négligeable.

Au final, ce n'est pas le film du siècle, mais une sympathique chronique d'un temps révolu.

5/10

[Alegas]

Ceci dit, c'est quand même un film qui a fait 2,3M d'entrées en salle à son époque! Enfin, avec le Damoiseau d'Avignon en lead et le réalisateur des Gendarme derrière la caméra, ça pouvait se comprendre.

Globalement, quand je retombe sur les chiffres de l'époque, faut reconnaître qu'on était pas du tout dans le même délire. Le moindre film avec un acteur un tant soit peu bankable ça se comptait forcément en millions d'entrées derrière.
Je ne sais plus quel interview de réal je lisais récemment, mais le mec disait "oh celui là il a fait un ou deux millions d'entrées, c'était pas top comme résultat" alors qu'aujourd'hui un film qui dépasse les 500 000 c'est presque déjà un succès en soi.

[pabelbaba]

C’est vrai, mais y avait aussi des fours, faut pas trop idéaliser non plus.