[Alegas] Mes Critiques en 2022

Modérateur: Dunandan

Hellraiser 2 : Les Écorchés - 7/10

Messagepar Alegas » Dim 13 Nov 2022, 15:47

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Hellbound : Hellraiser II (Hellraiser 2 : Les Écorchés) de Tony Randel
(1988)


Hellraiser aurait pu faire partie de ces films d’horreurs dont la suite se révèle être une simple manière d’exploiter le filon pour engranger quelques dollars de plus, mais heureusement c’est finalement loin d’être le cas. Alors bon, je garde tout de même une préférence pour le premier film qui est un ensemble moins inégal, mais ça se joue finalement à pas grand chose. C’est donc une suite qui se déroule quasiment juste après les évènements du film d’origine, à cela près que la toute fin de ce dernier est zappé (exit le squelette volant qui emporte la boîte, la suite fait comme si cette scène n’avait jamais existé) et que le personnage du copain est écarté (tant mieux ceci dit), et on va donc avoir un film dont la majeure partie de l’action va se dérouler dans un hôpital psychiatrique plus lugubre qu’il n’en a l’air. Concrètement, le film enchaîne les supers bonnes idées : c’est plus ambitieux, plus généreux dans le gore (découvert dans sa version director’s cut, la seule qui mérite d'être vue si j'en crois les comparatifs), on explore nettement plus la mythologie autour des Cénobites (super séquence d’introduction) et de leur enfer, et le personnage du directeur qui se révèle être un collectionneur des boîtes est une très bonne trouvaille.

Bref, il y a de quoi faire une suite nettement supérieure au premier volet, mais le fait est que l’écriture du script va venir gâcher tout ça. On sent le film trop généreux par rapport à sa courte durée, et autant la première moitié se tient bien, autant la seconde, à partir de la rentrée en enfer, donne davantage l’impression d’être une succession de séquences sans véritables liants entre elles. C’est con car les scènes en elles-mêmes sont réussies, mais il manque une véritable justification vis à vis de leur place dans le récit, et du coup pendant un bon moment on a l’impression de voir les personnages passer d’une salle à l’autre sans que le scénariste ne trouve vraiment une raison pour cela (la gamine blonde sert un peu d’excuse passe-partout en ce sens). Ceci dit, c’est bien le seul gros défaut que je pourrais pointer du doigt, car pour le reste c’est bien le digne successeur d’Hellraiser, en bigger and louder, avec plusieurs passages bien marquants visuellement, quand bien même on sent toujours que ça reste de la production au budget limité (le matte painting du labyrinthe qu’on nous ressort 3-4 fois). En l’état, c’est vraiment une suite recommandable, et c’est peut-être bien la dernière fois que je pourrais dire ça d’un film Hellraiser :mrgreen: .


7/10
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Juste cause - 5/10

Messagepar Alegas » Dim 13 Nov 2022, 20:26

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Just cause (Juste cause) de Arne Glimcher
(1995)


Sur la première heure, je me suis vraiment demandé pourquoi le film est considéré de façon assez moyenne, car en vrai ça se tient plutôt bien, mais ça, c’était sans compter le twist à mi-parcours qui vient complètement transformer le métrage. Pour le coup, c’est vraiment un film que j’ai maté pour son casting, et du coup j’avoue avoir été plutôt surpris par le script pas dégueu qui se dessine sur la première moitié. On navigue dans quelque chose de très classique, ça ne révolutionne rien, mais ça marche : Sean Connery qui joue un ancien avocat devenu enseignant contre la peine de mort, et qui décide de reprendre du service pour sauver un jeune noir de la chaise électrique, parce qu’il est accusé d’un viol et meurtre commis huit ans plus tôt, et qu’on lui a forcé à faire des aveux après une séance de torture par la police locale. Tout laisse penser à un plaidoyer contre la peine de mort, mixé avec du film d’enquête, et le fait est que ça marche pas trop mal malgré quelques défauts (trop de facilités notamment), en grande partie grâce au casting qui assure (Connery évidemment, mais aussi Fishburne très bon en flic raciste) et à l’ambiance particulière de la Floride qui apporte un petit plus non négligeable, genre True Detective avant l’heure.

Le truc, c’est que le script prend une toute autre direction avec une grosse révélation qui se voit venir, et à partir de là on entre dans du thriller bas de gamme mou du genou comme les années 90 en ont pondu des tonnes, autant dire qu’on déchante pas mal :eheh: . Le twist est pas idiot sur le papier, car ça joue beaucoup sur les réactions du spectateur vis à vis de certains personnages, mais dans l’exécution c’est assez raté. Le film qui se tenait plutôt bien jusqu’ici devient affreusement anecdotique, voire naze (ce climax de la honte :evil: … la poursuite en bagnole :roll: … le bad guy over the top :lol: …) et affreusement mal écrit (y’a plein de trous dans le script), à tel point qu’on a l’impression de voir deux films différents qui auraient essayé de cohabiter ensemble sans y arriver. C’est, en plus, réalisé assez platement et sans idée, mais bon c’est ça aussi d’engager un marchand d’art comme réal, juste parce que Sean Connery était son pote. A noter sinon qu’il y a Ed Harris dans un rôle où je n’arrive pas à déterminer s’il joue bien ou s’il en fait trop :eheh: , et on a Scarlett Johansson alors qu’elle était toute gosse. La BO de James Newton Howard est pas terrible, ça fait illusion sur la partie enquête mais dès que ça s’emballe ça ressemble à la majorité des compositions qu’il faisait à l’époque. Bref, un film qui démarrait bien, mais qui s’avère finalement très moyen et anecdotique.


5/10
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Match point - 7,5/10

Messagepar Alegas » Lun 14 Nov 2022, 13:53

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Match Point de Woody Allen
(2005)


Seconde vision et c’est toujours aussi bien, clairement le meilleur film de Woody Allen en ce qui me concerne, sur la dizaine que j’ai pu voir. On a souvent parlé de renouveau du cinéma de son auteur avec ce métrage, et pour cause : Allen avait quasiment toujours centré ses films sur des new-yorkais, et là il décide de changer complètement de sujet en s’intéressant à la bourgeoisie anglaise, changement forcé (il n’avait pas le budget pour faire le film à New York) qui lui va très bien alors que sur le papier ce n’était pas forcément le truc le plus évident du monde. Certains parlent de film noir, de mon côté je trouve que ça n’en a pas vraiment l’air, ou alors sur des éléments discutables, c’est à mon sens bien plus une fable sur l’envie de réussir dans la vie, l’envie de tout avoir de la part d’un personnage qui n’a rien eu jusqu’ici, et qui va vite se retrouver pris dans son propre piège.

C’est vraiment bien écrit dans le sens où ça reste un drame pur, ça ne cherche pas à faire du film de genre, ou de la tension, bref Allen sait où se trouvent les limites de son cinéma et ne tentent pas de les franchir, ce qui aboutit sur un film très solide scénaristiquement. En plus, j’avais souvenir que le final était moralisateur avec le héros qui se fait choper à la fin pour un détail, alors qu’en fait pas du tout : le mec est condamné à vivre la vie qu’il a souhaité, mais qu’il exècre finalement, je ne pense pas qu’on pouvait faire meilleure conclusion pour un récit pareil. La seule limite du film réside finalement dans la forme : Allen n’a jamais été un foudre de guerre en termes de réalisation et ce n’est pas avec ce film qu’il va changer, mais néanmoins c’est plus travaillé que d’ordinaire, avec notamment quelques jeux de miroir bienvenus, ou encore ce gimmick de la balle de tennis au ralenti qui va revenir à un moment clé du récit. Ça se rattrape avec le casting : Rhys-Meyers a beau être un acteur limité, Allen utilise très bien sa belle gueule et son manque d’expressions, il y a de solides seconds rôles avec notamment Matthew Goode, Brian Cox, James Nesbitt et Emily Mortimer, mais c’est surtout Scarlett Johansson qui illumine le film de sa présence souvent érotique, et ce n’est pas un hasard si on pense directement à elle quand on évoque désormais le métrage. Pas un grand film, mais dans la filmo de son auteur c’est vraiment le haut du panier.


7,5/10
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Pride - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mar 15 Nov 2022, 18:00

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Pride de Matthew Warchus
(2014)


Petit film sympathique que voilà. Vu le sujet, j’avais peur que ça soit du film à l’écriture trop pathos, mais finalement ça se révèle assez bien fait de ce côté là, et ça rappelle même beaucoup l’esprit des films de Richard Curtis, au point que c’est même surprenant qu’il se soit pas affilié au projet en tant que scénariste ou producteur. On va donc avoir une histoire vraie traitée à travers une jolie comédie dramatique, ça se veut très romancée et c’est justement ce qui fait que le récit passe très bien : on est vraiment là pour s’attacher à des personnages et à suivre leur combat, et jamais le film ne cherche à dépeindre les choses exactement comme elles se sont passées, il n’y a bien que le carton final qui vient rappeler que certains protagonistes ont réellement existés. Le pitch est plutôt intriguant, puisqu’on va suivre un groupe d’activistes LGBT qui décident de donner leur soutien public à la grève des mineurs sous Thatcher, le truc étant que les gays et lesbiennes sont mal vues à l’époque par la population campagnarde anglaise, ce qui va donner lieu à une alliance difficile.

Pour le coup, c’est clairement un métrage qui a vocation à délivrer un beau message de tolérance, et ça le fait de manière très efficace, avec des personnages forts, des situations drôles et touchantes, et surtout un casting impeccable composés de têtes souvent connues (Nighy, Staunton, West, mais aussi MacKay dans un de ses premiers rôles marquants). Alors tout n’est pas rose et on pourra reprocher au film le fait qu’il ne dépasse jamais le statut de comédie sympathique, la faute à une écriture qui s’éparpille un peu trop avec de nombreux personnages, mais en l’état ça se tient tout de même bien. Dommage que le métrage ne délivre pas plus de moments de grâce comme il on peut en trouver parfois, à l’image de ce coming out du personnage de Nighy, filmé et interprété avec beaucoup de pudeur. Formellement, c’est assez fonctionnel, c’est davantage le montage souvent rythmé avec des tubes de l’époque qui vient mettre du peps à l’ensemble. Pas un grand film, mais un divertissement plutôt cool qui fait passer une bonne séance, le genre qu’on voit une fois mais qui file le smile.


6,5/10
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Au cœur des volcans : Requiem pour Katia et Maurice Krafft - 7/10

Messagepar Alegas » Mer 16 Nov 2022, 15:59

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The Fire Within: Requiem for Katia and Maurice Krafft (Au cœur des volcans : Requiem pour Katia et Maurice Krafft) de Werner Herzog
(2022)


C’était clairement pas le film que j’attendais, mais tant mieux. Naïvement, je pensais que Herzog ferait un documentaire didactique sur le couple de volcanologues, mais c’était sans compter sa volonté de rendre un hommage particulier, et pour le coup le terme Requiem que l’on trouve dans le titre est loin d’être galvaudé. Ici donc, l’intérêt n’est pas d’avoir un descriptif de la vie des deux personnes traitées, mais on est plus dans une sorte de recherche de la vérité, notamment sur la passion qui animait ce couple particulier. Sur ce point, il faut avouer que Herzog réussit parfaitement son pari : grâce aux images d’archives (sublimes) et à une bande-son soigneusement choisie, on ne peut qu’être ébahi devant les forces naturelles auxquelles les Krafft ont assisté pendant des années.

Alors oui, le film n’est pas fait pour tout le monde, et beaucoup pourront reprocher qu’on est souvent dans quelque chose de contemplatif, avec de la musique classique posée sur des successions d’images muettes, mais le fait est que ça marche terriblement bien. On en viendrait presque à regretter que la première moitié du film soit souvent commentée, tant les images parlent souvent d’elles-mêmes, mais globalement l’équilibre trouvé par Herzog est admirable. Le seul gros reproche que j’aurais à faire viendrait de la longueur : non pas que le film soit ennuyeux, mais tout le passage vers la fin où on passe d’une destination à l’autre m’a paru moins fluide que le reste. Pour le reste, c’est du film aisément recommandable, et qui réussit le tour de force de faire comprendre au spectateur le feu intérieur qu’il y avait dans ces deux personnes, et qui les a poussé à mettre leur passion avant tout, ce qu’ils ont payé le prix le plus fort. Du peu que j’ai vu de Herzog documentariste (celui-là, et Lo and Behold), c’est vraiment de la bonne came, avec des notes d’intention intéressantes.


7/10
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Traître sur commande - 7,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 17 Nov 2022, 19:44

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The Molly Maguires (Traître sur commande) de Martin Ritt
(1970)


J’avais ajouté il y a un moment le film dans ma watchlist, sans me souvenir qui me l’avait conseillé, mais pour le coup c’est bien mieux que ce que j’imaginais, une belle surprise. Surtout que je n’avais aucune idée de quoi ça allait parler, et dès les premières minutes j’ai été conquis : une introduction muette d’une quinzaine de minutes, dans une mine de charbon de la Pennsylvanie du 19ème siècle. Des activistes font exploser une bombe pour mettre en lumière les mauvaises conditions de vie des mineurs, et dans ce contexte, un inconnu va arriver en ville et les autorités vont lui demander d’infiltrer le groupe de terroristes. Un pitch plutôt cool, et qui se tient très bien sur la longueur, d’autant que c’est assez jusqu’au boutiste dans la façon dont sont décrits les personnages : ici pas de rédemptions, pas de mecs qui passent d’un camp à l’autre sur des remords, seulement des gens convaincus par leur propre pensée et qui restent sur leur position, même si cela donne une moralité plus qu’ambigüe.

C’est vraiment ce côté sans concessions qui m’a surpris, notamment à travers le personnage principal qu’on présente rapidement comme un homme capable de tout pour sortir de la pauvreté, quitte à trahir ceux qu’il côtoie au quotidien, et qui va rester dans ce schéma jusqu’au bout, sachant pertinemment que tout le monde le détestera lorsque tout sera terminé (la finalité de sa love story est vraiment très bien écrite pour le coup, c’était difficile de trouver une meilleure fin). L’autre gros point fort du métrage, c’est que tout respire l’authenticité : on a vraiment l'impression d’être au milieu de ces irlandais qui se démènent comme ils peuvent, chaque passage dans la mine est suffocant au possible, et on ressent très bien l’animosité entre ouvriers et forces de l’ordre, notamment à travers ce passage révoltant où on liste à voix haute les frais déduits pour chaque salaire versé. Une authenticité qui doit beaucoup à la mise en scène, classe et immersive, et ce dès les premières minutes avec éclairage minimaliste dans les mines et plan-séquence suivant les personnages à la sortie.

Martin Ritt, dont c’est le premier film que je découvre, trouve un juste milieu entre une tendance presque documentaire, et quelque chose d’assez stylisé, et pour le coup formellement je n’ai vraiment pas grand chose à reprocher au métrage, d’autant que ça garde toujours comme objectif premier de servir le récit avant tout. Si Sean Connery, en plein dans sa période où il cherchait à faire oublier Bond au public, est bon en chef activiste, c’est surtout Richard Harris qui s’avère monumental, probablement aidé par le fait qu’il ait le personnage le plus intéressant. Entre celui-là et A man called horse, Harris livrait la même année deux super performances, et ici il arrive à créer un personnage dont on comprend complètement les motivations, mais qu’on ne peut s’empêcher de trouver détestable vu qu’il sacrifie, sur l’autel de la réussite, le moindre code d’honneur qu’il peut avoir. Si on ajoute à cela une super BO irish de Henry Mancini :love: (peut-être bien ma préférée pour le moment de ce compositeur), on a un film particulièrement recommandable. Je suis très étonné qu’il ne soit pas plus connu pour le coup, car c’est vraiment de la bonne came.


7,5/10
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Désaxés (Les) - 5,5/10

Messagepar Alegas » Ven 18 Nov 2022, 16:46

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The Misfits (Les Désaxés) de John Huston
(1961)


Pas mal déçu pour le coup, j’attendais pas un grand film mais j’espérais quelque chose d’assez solide vu le réal et le casting, et malheureusement je ne peux pas dire que le métrage m’a captivé. Sur le papier, il y a pourtant de quoi faire, mais au final j’ai souvent eu l’impression que le film est plus intéressant pour le parallèle qu’on peut dresser entre les personnages et les interprètes que pour le contenu lui-même. C’est clairement un film sur la désillusion, celle de la vie quotidienne, mais aussi celle des mythes américains : le métrage dépeint des personnages très loin d’une image glamour qu’on vend habituellement, tout le monde essaie de se convaincre que c’est la bonne vie alors qu’ils tous tristes comme pas possible, on a l’impression d’assister à des successions d’échecs ou de situations qui ne se passent pas aussi bien que prévues, bref ça respire pas la joie. Ça colle d’autant plus avec les acteurs choisis, notamment Marilyn Monroe qui était à un stade très difficile de sa vie, et nul doute qu’elle a beaucoup mis d’elle même dans ce personnage (et Huston a l’air d’en être conscient, puisqu’il développe même un propos sur sa sexualisation à outrance). Clark Gable, dans son dernier rôle, incarne une sorte d’idéal qui va être complètement détruit au fur à et mesure du métrage, idem pour les personnages de Eli Wallach et Montgomery Clift qui sont d’abord présentés comme sympathiques mais qui sont finalement soit lâches soit hypocrites.

Des personnages à fleur de peau qui rendent le métrage assez fascinant dans sa volonté de dépeindre les défauts de l’âme humaine, mais qui créent aussi une certaine distance vis-à-vis du spectateur : hormis le personnage féminin (et encore), difficile de s’attacher à qui que ce soit. C’est clairement ce point qui m’empêche de trouver le film meilleur, car du coup j’ai vite perdu en intérêt devant ces protagonistes, et si on ajoute à ça le fait que le film est plutôt long pour pas grand chose (on pourrait couper aisément une grosse demi-heure sans problème :? ) ça donne un film intéressant mais qui m’a perdu sur la longueur. D’autant que je trouve la fin vraiment pas géniale, y’a un côté happy-end forcé alors que tout le reste du film pointe dans la direction opposée, on dirait un final imposé par le studio histoire de pas livrer un film complètement pessimiste. En l’état, de ce film, je retiens surtout les prestations d’acting où chacun semble donner une part personnelle à son propre personnage (surtout Monroe comme dit plus haut, qui laisse entrevoir quel genre de rôle elle aurait pu prétendre ensuite), le reste est malheureusement moins convaincant à mon sens.


5,5/10
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X - 6/10

Messagepar Alegas » Sam 19 Nov 2022, 14:31

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X de Ti West
(2022)


Premier film de Ti West que je découvre, et c'est une plutôt bonne surprise dans la mesure où je n’en attendais pas grand chose. Le métrage a souvent été vendu comme une sorte de version sexy de Texas chainsaw massacre, mais finalement hormis le côté redneck omniprésent, l’époque et la baraque des vieux, on est quand même très éloigné du film de Tobe Hooper, ce qui n’est pas plus mal car ça permet vraiment au film de créer son propre délire. X est vraiment scindé en deux parties : une bonne grosse heure qui va tenir de l’exposition, puis une partie en mode slasher un peu spécial dans le sens où le tueur est loin d’être un mastodonte invincible, mais juste une grand-mère complètement fêlée. A ma grande surprise, c’est vraiment la première partie qui m’a le plus séduit, on sent un gros travail sur l’ambiance, l’écriture des personnages très différents réunis autour de la réalisation d’un film pornographique est pas mal du tout, et j’apprécie comment la menace est introduite peu à peu, à travers la question de la sexualité qui prend de plus en plus d’importance au sein du métrage.

Dommage du coup que la partie plus horrifique (même si, clairement, le film ne me donne jamais l’impression d’avoir pour objectif de faire peur) soit plus balisée : l’idée de deux grabataires en guise de menace est loin d’être bête, mais à quelques scènes près ça ne donne pas grand chose d’exceptionnel. Ainsi, à l’exception de la première scène de meurtre très graphique (qui renvoie à Evil Dead avec la seule source de lumière aspergée de sang) et le final avec coup de chevrotine et explosion de tête, j’ai trouvé ça très convenu, genre il y avait moyen d’avoir mieux avec le coup du crocodile qu’on nous tease pendant un bon moment, et surtout trop prévisible avec des morts qui se voient arriver de loin (la fourche dans l’œil, le coup de fusil dans les marais). Ceci dit, ça reste relativement solide et jamais chiant, notamment grâce à un bon casting qui rend le métrage agréable à suivre, mention spéciale à Mia Goth dont l’étrangeté est bien exploitée, et Brittany Snow qui est clairement la caution sexy du film. C’est pas forcément un film que je reverrais un jour, mais ça suscite assez ma curiosité pour donner envie de tenter le préquel et la suite qui, je l’espère, auront aussi droit à une sortie salle en France.


6/10
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Tous en scène (2016) - 6/10

Messagepar Alegas » Dim 20 Nov 2022, 19:05

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Sing (Tous en scène) de Garth Jennings
(2016)


A première vue, c’est le genre de film d’animation que je fuis autant que possible, surtout que ça vient de chez Illumination, studio couronné de succès mais que je trouve insipide au possible, et autant je n’aime aucune de leur productions, autant ici c’est l’exception qui confirme la règle. Alors bon, je vais pas vendre un film d’animation à voir absolument, car c’est loin d’être ça, mais de tous les films d’Illumination que j’ai pu voir c’est bien le seul qui se tienne bien, et qui supporte même une revision. Je pourrais critiquer pas mal de choses, entre la direction artistique sans aucune originalité, le visuel qui cherche juste à faire un truc grand public et donc avec une gestion du lighting sans aucune folie, le choix d’une ville d’animaux façon Zootopia, mais sans que ça ne soit jamais justifiée, bref le film est bourré d’éléments qui pourraient me faire sauter au plafond, mais à côté de ça la proposition scénaristique est assez solide pour que ça ne me gêne pas plus que ça.

Le script est tout bête et hyper prévisible, avec des personnages partant de rien qui vont finalement révéler aux autres et à eux-mêmes qu’ils sont bien plus que qu’ils laissaient paraître, mais le fait est que chaque protagoniste a un arc correctement écrit, et l’humour du film en général fonctionne plutôt bien. Après, j’avoue que c’est aussi le côté musical qui me séduit probablement pas mal, et même si je n’aime pas trop l’idée de base de composer la soundtrack quasiment uniquement avec des tubes existants, le fait de revisiter chacun d’entre eux apporte un petit truc (même si c’est souvent trop sage, j’aurais pas craché sur des changements complets en termes de rythme et d'interprétation), genre tout le passage avec I’m still standing ça fait vraiment son petit effet. Le casting vocal est plutôt cool, avec notamment McConaughey qui se révèle plutôt bon dans l’exercice, surtout vu le personnage qui est quand même très loin de ce qu’il joue habituellement, Taron Egerton qui vient faire du Elton John avant l’heure, et puis avoir Scarlett Johansson qui pousse la chansonnette c’est toujours cool à prendre. J’irais pas jusqu’à dire que je me précipiterais sur la suite sortie l’année dernière, mais le jour où l’occasion se présentera, pourquoi pas.


6/10
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Sans filtre - 7/10

Messagepar Alegas » Lun 21 Nov 2022, 12:25

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Triangle of sadness (Sans filtre) de Ruben Östlund
(2022)


Plutôt bonne surprise dans la mesure où je n’en attendais pas grand chose : le seul autre film que j’ai vu du réal n’a m’a pas spécialement laissé un souvenir impérissable même si ça avait des qualités évidentes, et surtout la caution Palme d’Or sur un sujet pareil a créé une certaine méfiance de mon côté. Alors clairement, c’est pas un film que je trouve facile à noter de par son côté assez inégal, surtout à partir d’un moment précis du script, mais à côté de ça j’ai tellement adhéré à la note d’intention que j’ai envie de voir le verre à moitié plein et ce, même si c’est sûrement un film que je ne reverrais probablement jamais. Toute la réussite du métrage tient dans sa première heure et demie, qui se développe en deux temps. Tout d’abord, on va avoir une longue exposition qui ne cherche pas à être plaisante, car elle ne fait que nous montrer des personnages tout ce qu’il y a de plus superficiels et donc détestables. Mais c’est un passage nécessaire pour ce qui va venir, puisque le film va peu à peu saborder le microcosme dans lequel tout ce beau petit monde évolue (un yacht dont la finalité est de couler) et à partir de là, ce qui était une satire grinçante mais sage devient une grosse récréation.

Je pourrais tout à fait comprendre qu’on trouve ça gratuit à souhait, car ça l’est clairement, mais à partir du moment où on déteste ces personnages, je trouve qu’il y a un pur plaisir sadique à les voir se noyer dans leur merde (et c’est pas une image :mrgreen: ). En ce qui me concerne, le film atteint un niveau assez jouissif pendant une bonne demi-heure (le repas et ses conséquences) avec les vomis en pagaille, le délire communiste/capitaliste, ou le coup de la grenade (gros moment de rigolade sur ce passage :eheh: ), et j’avoue que je n’aurais pas craché sur un film qui se terminait sur une apothéose de ce style, quitte à ce que ça fasse film de sale gosse. Dommage du coup que la suite du récit soit moins convaincante à mon sens : si l’idée de renverser les rôles et, ainsi, questionner la moralité de chaque personnage (qu’il soit riche ou pauvre, car finalement la femme de ménage ne vaut pas mieux que les autres tant elle profite de la situation) est plutôt bonne, c’est nettement moins réussi dans l’exécution, et surtout ça prend beaucoup trop longtemps pour le raconter alors qu’on avait compris le propos en une quinzaine de minutes.

Le casting est solide dans l’ensemble, notamment ceux qui prennent un malin plaisir à se faire détester du public, mais mention spéciale à Harrelson et au gros de la trilogie Pusher qui forment un duo assez mémorable :mrgreen: . Formellement, c’est pas dégueu même si je n’y vois pas non plus de la mise en scène dingue, ça a au moins le mérite d’être carré et d’avoir une esthétique qui colle avec le milieu dans lequel on évolue. Sinon, je suis pas certain qu’une Palme d’Or pour un tel film soit vraiment pertinente, non pas pour la question qualitative, mais plus par rapport au fait que je trouve assez cocasse, voire contradictoire, qu’un festival pareil, qui repose énormément sur les paillettes, les grosses fortunes, bourgeois et influenceurs, file la récompense suprême à un métrage qui les ridiculise pendant plus de deux heures. C’est pas un film que je recommanderais à tout le monde car je pense qu’il peut y avoir un gros rejet si on adhère pas à la note d’intention, mais dans mon cas, malgré le dernier tiers un peu loupé, c’est une agréable surprise.


7/10
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Note: 6,5/10
Auteur: caducia

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Wendell et Wild - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mer 23 Nov 2022, 11:51

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Wendell & Wild (Wendell et Wild) de Henry Selick
(2022)


Cela faisait plus de dix ans que l’on n’avait eu aucun film de Selick, depuis le réussi Coraline, autant dire que j’attendais ce Wendell & Wild de pied ferme. A l’arrivée, même si c’est à ranger parmi ses films les moins réussis, genre à côté de James and the giant peach, je préfère voir le verre à moitié plein, car clairement ça reste du film d’animation avec beaucoup de qualités et ça fait plaisir de voir la stop-motion remise en lumière chez Netflix. Concrètement, les défauts du métrage se trouve quasiment uniquement dans le script : car bien que l’histoire paraisse assez simple au premier abord, ça pose les enjeux sur la longueur, ça multiplie les personnages secondaires, et du coup ça donne un film qui va très vite, où on capte pas forcément vers quoi on se dirige, ce qui peut être assez déroutant. De mon côté, j’ai eu l’impression de voir un film à qui il manquait soit une quinzaine de minutes pour mieux respirer et donner de l’épaisseur à certains personnages, soit une écriture un peu plus resserrée, quitte à sacrifier quelques éléments.

Ceci dit, ça reste agréable à suivre, notamment parce que le récit et son univers sont originaux, c’est difficile de le nier (tout le délire autour de la crème capillaire qui ressuscite les morts :mrgreen: , l’enfer sous forme de parc d’attraction, etc…), et si on ajoute à ça la direction artistique digne des précédents projets de Selick, autant dire que critiquer le métrage sur sa capacité à exciter l’imaginaire du spectateur serait de la pure mauvaise foi. Niveau humour, ça fonctionne très bien, là encore grâce à des idées farfelues bien gérées, et le casting vocal assure. Selick oblige, le boulot d’animation est assez monumental, et ça fait du bien de voir un film stop-motion hors-Laïka remettre les ambitions au maximum. La musique de Bruno Coulais est très réussie, comme quasiment toujours lorsqu’il prête ses services à un film d’animation. Pour le coup, j’ai beau avoir plein de raisons de critiquer Netflix, mais je ne peux que les remercier de donner un second souffle à un style d’animation qu’ils sont quasiment les seuls à soutenir aujourd’hui.


6,5/10
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Ange bleu (L') - 5,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 24 Nov 2022, 10:30

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Der blaue Engel (L'Ange bleu) de Josef von Sternberg
(1930)


J’avais espéré que ce film soit nettement meilleur que son remake par Fassbinder, que j’avais découvert l’année dernière, mais au final les deux métrages se valent à peu de choses près. Du coup, un peu déçu vu la haute réputation du métrage, et j’ai l’impression que c’est surtout la révélation de Marlene Dietrich qui a permis à ce film de s’imposer comme un classique, car pour le reste je trouve que ça souffre vraiment de la comparaison avec d’autres films allemands de la même époque. C’est, paraît-il, le premier film sonore allemand, ou au moins l’un des premiers, et j’ai envie de dire que ça se voit : autant je peux excuser l’utilisation de numéros de music-hall étant donné que cela sert directement le script, j’ai nettement plus de mal avec l’utilisation des dialogues, qui ne sont là que pour remplacer ce que les cartons faisaient quelques mois avant.

Bref, il y a une utilisation sonore très fonctionnelle, et on est loin de ce qu’en fera Fritz Lang l’année suivante. Cela donne du coup un film qui vieillit assez mal sur la forme : c’est raconté de façon assez plate, autant sur la narration que sur la réalisation (j’ai eu l’impression que le film n’est quasiment composé que de plans fixes à l’exception du plan final), et ça donne au métrage une rythmique irrégulière qui achève de le rendre un peu pénible à suivre. C’est dommage car l’histoire, comme chez Fassbinder, a du potentiel (un homme intègre et respecté qui va tomber amoureux d’une tête d’affiche d’un cabaret, ce qui va écorner son image publique) mais c’est finalement traité avec trop peu de subtilité pour réellement être marquant (le dernier tiers avec le personnage complètement passif est loin d’être captivant). Reste les interprétations du duo principal, Dietrich et Jennings, qui sont très bonnes, et l’influence évidente qu’a eu le métrage par la suite, mais pour le reste je suis loin d’être convaincu.


5,5/10
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Éveil (L') - 6/10

Messagepar Alegas » Jeu 24 Nov 2022, 16:28

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Awakenings (L'Éveil) de Penny Marshall
(1990)


Un film qui a bien rempli son objectif de petit film du dimanche après-midi, mais qui m’a tout de même un peu déçu : vu le sujet et le casting, j’en attendais quelque chose de mieux foutu. Alors bon, on me dira sans doute qu’il ne fallait pas trop en attendre de la part de la réalisatrice de Big, mais de mon côté je pense que même sans un foudre de guerre côté mise en scène, on aurait pu avoir droit à quelque chose de plus inspiré. Ici donc, ça fait souvent gros téléfilm qui aurait droit à un casting exceptionnel, et c’est pas faute d’avoir pourtant le directeur photo habituel de Milos Forman. Sans surprise, c’est donc la distribution qui va porter le film tout le long : Robin Williams est parfait dans ce genre de rôle humaniste à mi chemin entre le drame pur et la comédie (chose qu’il confirmera à plusieurs reprises par la suite), De Niro est quelque peu surprenant vu que c’est pas le genre de rôle qu’on attendait spécialement de lui à l’époque (il passe tout le début du film immobile) et même si ça fait rôle à Oscars il faut avouer qu’il le fait plutôt bien, même si c'est clairement pas à ranger dans ses meilleures prestations. Et puis du côté des seconds rôles on a tout de même Penelope Ann Miller, Max von Sydow le temps d’une courte scène, et même l’Oracle, ce qui est plutôt cool.

La grosse déception du film à mon sens, c’est plutôt le traitement de l’émotion, et donc l’écriture. Si Robin Williams réussit à faire croire à son envie de réussir son expérience, c’est bien le seul élément qui donne vraiment envie de voir jusqu’où ça ira, car pour le reste faut avouer que c’est pas spécialement captivant (mais sans être chiant pour autant). Au final, il y a seulement deux scènes que je trouve émotionnellement fortes : l’arc autour de la vieille qui semble vouloir un verre d’eau, et les retrouvailles entre De Niro et sa mère, le reste n’est malheureusement jamais de ce niveau là. En l’état, c’est clairement pas un mauvais film, c’est même très honnête à bien des égards, c’est juste que ça fait jamais vraiment film de cinéma et que l’enrobage n’est pas à la hauteur de la jolie histoire qu’on souhaite nous raconter.


6/10
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Gray man (The) - 3,5/10

Messagepar Alegas » Dim 27 Nov 2022, 11:52

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The Gray Man de Anthony & Joe Russo
(2022)


Le trailer faisait craindre un divertissement con et moche, et manque de bol, c’est exactement ce qui est livré. Le premier truc qui me choque, c’est de constater que malgré toute la promo en mode “c’est le film le plus cher jamais produit par Netflix”, on a jamais la sensation de voir l’argent à l’écran. J’ignore ce qui a coûté le plus cher, entre le casting et les Russo qui ont dû avoir un gros chèque, mais de toute évidence l’argent n’est pas vraiment passé dans le reste. On a donc un film qui a coûté l’équivalent de Titanic, mais qui donne l’impression d’avoir coûté au moins trois fois moins, et déjà que le script donne l’impression de voir un mauvais DTV, autant dire que toute cette gestion du budget n’arrange pas les choses, entre localisations en Europe de l’Est, effets visuels affreux, et mise en scène qui fait dans l’esbroufe.

Côté scénario, c’est tellement simpliste qu’on a l’impression d’avoir vu le film mille fois avant : un tueur qui s’avère être le meilleur du monde, une agence qui lui tourne le dos, un Némésis à sa poursuite, une jeune fille à protéger, sérieux ça donne l’impression que les Russo ont utilisé le créateur de scripts aléatoires de chez Europacorp tellement tout sonne comme une répétition d’autre chose :eheh: . Alors bon, on me dira que même avec des éléments simplistes on peut faire quelque chose d’efficace, mais ce n’est pas vraiment le cas tant chaque relation entre personnage se résume au minimum syndical, mention spéciale à toute la relation entre le héros et la gamine, qui se voudrait être du côté de Man on fire mais qui n’en fait qu’une pâle réplique. Ceci dit, s’il y a bien quelque chose que je peux difficilement reprocher à The Gray Man, c’est bien son côté divertissant : tout s’enchaîne tellement rapidement qu’on ne s’emmerde pas, mais ça n’empêche pas que c’est un actionner qui fait souvent lever les yeux au ciel, notamment sur sa fabrication.

Pour le coup, c’est simple : les Russo donnent l’impression qu’ils ont voulu cumuler en un film la totalité des poncifs visuels du blockbuster récents. On se tape donc une photo soit complètement terne, soit ultra colorée sans aucune justification (le directeur photo est celui des derniers Fast & Furious, ça pose le niveau :mrgreen: ), un montage hyper cut qui fait qu’on comprend rarement ce qui se passe (la baston dans l’avion c’est un cas d’école de ce qu’il ne faut pas faire), et on raconte l’histoire en prenant le public pour un demeuré, mention spéciale aux plans qui présente chaque nouveau pays ou ville où on te met en gros le nom du lieu au cas où tu n’aurais pas compris où les personnages se trouvent désormais. Bref, c’est de la mise en scène paresseuse au possible, sans éclats malgré la volonté évidente d’en mettre plein les yeux (les plans drones ici sont de l’esbroufe totale, alors que chez Bay ils ont une réelle utilité dans la volonté de faire respirer au sein d’un montage très rythmé), et où les Russo confirment qu’ils sont juste des average directors dont le succès est uniquement lié à leurs budgets.

Côté casting, c’est pas glorieux vu que personne n’a grand chose à défendre, et finalement celui qui s’en sort le mieux c’est possiblement Chris Evans en méchant over the top. Alors oui, c’est pas du grand rôle, mais c’est bien le seul qui donne l’impression de comprendre que le film est complètement con et qu’il faudrait donc aller dans ce sens, alors que quasiment tout le reste du casting joue en mode très premier degré. Il y a aussi quelques sacrés miscasts : le black qui joue le directeur de la CIA c’est un bon gros loupé tellement le mec a zéro présence à l’écran, et j’éviterais de trop parler du petit rôle de Wagner Moura, qui semble s’être trompé de film. La BO de Henry Jackman, comme très souvent avec ce dernier, est complètement oubliable, c’est juste du bruit pour remplir le peu de vide sonore qu’il y a dans ce film. Heureusement qu’il y a des mecs comme Cruise et Cameron pour nous rappeler aujourd’hui ce que sont de vrais blockbusters à gros budgets, car sérieux si les budgets à 200 millions débouchent désormais sur des produits aussi fades et mal branlés, ça donne vraiment peu d’espoir pour les années à venir.


3,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Jed_Trigado » Dim 27 Nov 2022, 13:52

Amen.

Scalp il tournait au crack quand il a vu cette daube pour en dire du bien, c'est pas possible autrement.
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