Escape from Mogadishu de Ryu Seung-wan
(2021)
(2021)
Les réalisateurs coréens dont je suis attentivement chaque sortie de films sont finalement assez rares, et Ryu Seung-wan fait clairement partie de ces privilégiés, lui qui n’a jamais eu de réel grand film dans sa carrière, mais qui a toujours su maintenir une moyenne qualitative haute, et ce sur n’importe quel genre qu’il a touché. Du coup, je dois m’avouer un peu déçu devant ce nouveau film, qui constitue à mon sens son moins bons depuis facilement plus de dix ans, et c’est d’autant plus dommage que le film s’annonçait plutôt bien, avec une note d’intention finalement assez proche de celle de The Berlin File. Comme ce dernier, le réalisateur décide de s’attaquer à des interactions entre nord-coréens et sud-coréens dans un pays étranger, ici donc la Somalie alors que va commencer la guerre civile au début des années 90.
Si les 45 premières minutes sont là pour poser le contexte et les personnages, il faut avouer que Ryu Seung-wan a du mal à rendre ça très passionnant. Ça fait finalement très générique, il n’y a pas de scènes marquantes à retenir de toute cette introduction, et il faut donc attendre le soulèvement et les confinements dans les ambassades pour avoir le véritable début du récit. A partir de là, on arrive sur quelque chose d’assez classique pour quiconque a vu plusieurs films coréens dans sa vie, puisque les ambassades nord et sud coréennes vont devoir collaborer pour sortir du pays, et donc on va avoir des relations entre personnages plutôt tendues, partagées entre une volonté de se respecter et de se faire confiance, mais tout en gardant en tête l’animosité l’un envers l’autre que leurs deux gouvernements leur impose. Pour le coup, même si c’est un schéma vu et revu au sein du cinéma coréen contemporain, il faut avouer que ça reste très bien écrit, et c’est clairement cette relation qui va apporter les meilleures scènes du film, que ce soit un repas où toute la relation de confiance passe par des actions muettes, un combat à mains nues bien violent (sur ce passage, Ryu Seung-wan rappelle qu’il est l’un des meilleurs de son pays à emballer une scène d’action), ou encore un final qui marche très bien en termes d’émotion.
C’est d’autant plus étonnant que cette relation marche bien alors que les personnages sont finalement peu originaux, et on devine vite comment chacun va évoluer, ce qui donne un film assez prévisible. J’ignore si le film s’inspire d’un fait ayant vraiment eu lieu, personnellement j’en doute car ça fait très romancé, et j’ai plus l’impression que Ryu Seung-wan a utilisé la guerre civile et le contexte des ambassades pour broder une histoire autour. Une histoire qui aboutit sur un climax plutôt original pour le coup, avec un convoi de plusieurs voitures protégées avec les moyens du bord (notamment des livres scotchés à la carrosserie) qui doivent traverser une ville en état de guerre. Si la séquence s’avère bien nerveuse, et réalisé avec talent (on retient évidemment le plan-séquence un peu gratuit qui passe à travers les bagnoles, mais globalement c’est toute la scène qui est vraiment bien montée), je dois avouer avoir trouvé ça dommage qu’on ne ressente pas plus que ça le danger, notamment à cause du fait que le récit, sur ce passage, épargne la quasi-totalité de ses protagonistes. Vu ce que les bagnoles se prennent dans les fusillades, j’aurais pas craché sur un bodycount plus élevé, ne serait-ce que pour apporter plus de dramaturgie.
Côté casting, on retient surtout Kim Yun-seok, qui est bon mais sans atteindre les sommets de ce qu’il pouvait livrer chez Na Hong-jin, et celui qui joue l’ambassadeur nord-coréen et qu’il me semble que j’ai déjà vu sa trogne dans d’autres films. On notera aussi que le film semble parfois ne pas avoir le budget que son ambition mériterait, car si la reconstitution de la ville somalienne fonctionne plutôt bien, il y a quelques effets visuels qui dénotent vraiment, notamment une séquence nocturne avec des chiens numériques bien fakes. Si le film se regarde bien, ça reste quand même une relative déception de la part d’un réalisateur qui signe là son métrage le plus faiblard depuis un bon moment.
Si les 45 premières minutes sont là pour poser le contexte et les personnages, il faut avouer que Ryu Seung-wan a du mal à rendre ça très passionnant. Ça fait finalement très générique, il n’y a pas de scènes marquantes à retenir de toute cette introduction, et il faut donc attendre le soulèvement et les confinements dans les ambassades pour avoir le véritable début du récit. A partir de là, on arrive sur quelque chose d’assez classique pour quiconque a vu plusieurs films coréens dans sa vie, puisque les ambassades nord et sud coréennes vont devoir collaborer pour sortir du pays, et donc on va avoir des relations entre personnages plutôt tendues, partagées entre une volonté de se respecter et de se faire confiance, mais tout en gardant en tête l’animosité l’un envers l’autre que leurs deux gouvernements leur impose. Pour le coup, même si c’est un schéma vu et revu au sein du cinéma coréen contemporain, il faut avouer que ça reste très bien écrit, et c’est clairement cette relation qui va apporter les meilleures scènes du film, que ce soit un repas où toute la relation de confiance passe par des actions muettes, un combat à mains nues bien violent (sur ce passage, Ryu Seung-wan rappelle qu’il est l’un des meilleurs de son pays à emballer une scène d’action), ou encore un final qui marche très bien en termes d’émotion.
C’est d’autant plus étonnant que cette relation marche bien alors que les personnages sont finalement peu originaux, et on devine vite comment chacun va évoluer, ce qui donne un film assez prévisible. J’ignore si le film s’inspire d’un fait ayant vraiment eu lieu, personnellement j’en doute car ça fait très romancé, et j’ai plus l’impression que Ryu Seung-wan a utilisé la guerre civile et le contexte des ambassades pour broder une histoire autour. Une histoire qui aboutit sur un climax plutôt original pour le coup, avec un convoi de plusieurs voitures protégées avec les moyens du bord (notamment des livres scotchés à la carrosserie) qui doivent traverser une ville en état de guerre. Si la séquence s’avère bien nerveuse, et réalisé avec talent (on retient évidemment le plan-séquence un peu gratuit qui passe à travers les bagnoles, mais globalement c’est toute la scène qui est vraiment bien montée), je dois avouer avoir trouvé ça dommage qu’on ne ressente pas plus que ça le danger, notamment à cause du fait que le récit, sur ce passage, épargne la quasi-totalité de ses protagonistes. Vu ce que les bagnoles se prennent dans les fusillades, j’aurais pas craché sur un bodycount plus élevé, ne serait-ce que pour apporter plus de dramaturgie.
Côté casting, on retient surtout Kim Yun-seok, qui est bon mais sans atteindre les sommets de ce qu’il pouvait livrer chez Na Hong-jin, et celui qui joue l’ambassadeur nord-coréen et qu’il me semble que j’ai déjà vu sa trogne dans d’autres films. On notera aussi que le film semble parfois ne pas avoir le budget que son ambition mériterait, car si la reconstitution de la ville somalienne fonctionne plutôt bien, il y a quelques effets visuels qui dénotent vraiment, notamment une séquence nocturne avec des chiens numériques bien fakes. Si le film se regarde bien, ça reste quand même une relative déception de la part d’un réalisateur qui signe là son métrage le plus faiblard depuis un bon moment.
6/10