Il giardino dei Finzi Contini (Le jardin des Finzi-Contini) de Vittorio De Sica
(1970)
(1970)
De la filmographie de De Sica, je n’avais vu jusqu’ici que des films de sa première moitié de carrière, et du coup pour explorer un peu sa seconde partie je me suis dirigé vers ce film qui a quand même grosse réputation (Ours d’or et Oscar du meilleur film étranger à l’époque, y’a pire comme situation). A l’arrivée, je dois avouer ne pas être spécialement emballé, il y a un bon potentiel avec cette adaptation de roman, mais globalement j’ai souvent eu l’impression de voir le réalisateur passer à côté du cœur du récit, et de ne le traiter que de façon très théorique. On va avoir un film se déroulant dans l’Italie des années 30, avec une jeunesse insouciante qui va vivre les changements politiques de l’époque : plus le récit avance, et plus le fascisme et les mesures antisémites va prendre de la place, et les personnages vont complètement subir tout ça jusqu’à un final qu’on peut aisément deviner. Au milieu de ça, on va avoir une histoire d’amour impossible entre un jeune juif et une aristocrate du même âge qui va devenir son amie, mais malheureusement le tout a beaucoup de mal à marcher, la faute à un manque flagrant d’émotion.
J’ignore si la faute revient au bouquin adapté, mais le fait est qu’il y a l’impression de voir De Sica traiter son sujet de la façon la plus terne possible, et ça donne un film avec des personnages intéressants sur le papier, mais qui ne dégagent absolument rien. C’est globalement le gros problème du métrage à tous les niveaux : malgré un sujet de base intéressant (les réactions différentes des classes sociales italiennes, le père juif qui se dit que tout ira bien au final, qui ne mesure pas la perte progressive de ses libertés, et qui ne veut pas admettre la dangereuse direction que prend la politique du pays), il n’y a rien qui se dégage émotionnellement du récit, le must étant l’histoire d’amour à laquelle on croit difficilement. C’est quelque chose qui doit sûrement autant à l’écriture (les protagonistes pas toujours bien caractérisés, qui disparaissent d’une scène à l’autre sans que rien ne l’annonce) qu’à l’interprétation, où les acteurs ne donnent jamais l’impression de comprendre la gravité de ce qu’ils jouent. C’est peut-être un effet voulu de la part de De Sica, mais de mon côté ça a vraiment porté préjudice au métrage dans sa globalité, vu que j’ai seulement cru au personnage du père du héros, et le final censé être un peu déchirant m’est complètement passé au-dessus. Du coup, j’ai suivi le film avec un ennui poli : ce n’est pas assez écrit pour être un vrai portrait adolescent, et l’aspect historique n’est pas assez mis en avant pour rattraper ce manque. Même formellement, j’ai pas trouvé ça dingue : De Sica m’avait habitué à une mise en scène assez classique, mais carrée, et là j’ai eu un peu l’impression de voir quelqu’un qui veut être dans le mouvement de son époque, et qui accumule les clichés formels du film art et essai de la fin des années 60, et c’est clairement quelque chose qui ne va pas avec ce réalisateur. Au final, ça donne un film pas vraiment mauvais en soi, mais qui laisse beaucoup trop indifférent pour marquer les esprits, autant dire qu'on est loin du Voleur de bicyclette.
J’ignore si la faute revient au bouquin adapté, mais le fait est qu’il y a l’impression de voir De Sica traiter son sujet de la façon la plus terne possible, et ça donne un film avec des personnages intéressants sur le papier, mais qui ne dégagent absolument rien. C’est globalement le gros problème du métrage à tous les niveaux : malgré un sujet de base intéressant (les réactions différentes des classes sociales italiennes, le père juif qui se dit que tout ira bien au final, qui ne mesure pas la perte progressive de ses libertés, et qui ne veut pas admettre la dangereuse direction que prend la politique du pays), il n’y a rien qui se dégage émotionnellement du récit, le must étant l’histoire d’amour à laquelle on croit difficilement. C’est quelque chose qui doit sûrement autant à l’écriture (les protagonistes pas toujours bien caractérisés, qui disparaissent d’une scène à l’autre sans que rien ne l’annonce) qu’à l’interprétation, où les acteurs ne donnent jamais l’impression de comprendre la gravité de ce qu’ils jouent. C’est peut-être un effet voulu de la part de De Sica, mais de mon côté ça a vraiment porté préjudice au métrage dans sa globalité, vu que j’ai seulement cru au personnage du père du héros, et le final censé être un peu déchirant m’est complètement passé au-dessus. Du coup, j’ai suivi le film avec un ennui poli : ce n’est pas assez écrit pour être un vrai portrait adolescent, et l’aspect historique n’est pas assez mis en avant pour rattraper ce manque. Même formellement, j’ai pas trouvé ça dingue : De Sica m’avait habitué à une mise en scène assez classique, mais carrée, et là j’ai eu un peu l’impression de voir quelqu’un qui veut être dans le mouvement de son époque, et qui accumule les clichés formels du film art et essai de la fin des années 60, et c’est clairement quelque chose qui ne va pas avec ce réalisateur. Au final, ça donne un film pas vraiment mauvais en soi, mais qui laisse beaucoup trop indifférent pour marquer les esprits, autant dire qu'on est loin du Voleur de bicyclette.
5/10