The Cotton Club (Cotton Club) de Francis Ford Coppola
(1984)
(1984)
C’était pas mal, mieux que ce à quoi je m’attendais, d’autant qu’avec le Coppola des années 80 on sait jamais vraiment sur quoi on va tomber (on a des films biens comme Rumble Fish, One from the Heart ou Tucker, mais on a aussi des trucs très moyens comme Outsiders et Gardens of stone). Ici donc, on a un film dont la réputation a pas mal été ternie par le flop financier qu’il fut à sa sortie, mais en l’état c’est quand même un film qui se tient bien, c’est juste un peu trop inégal pour réellement marquer. A la base, c’était un projet sur lequel Coppola ne devait participer qu’à l’écriture, et que le producteur Robert Evans devait réaliser, mais au final c’est Coppola qui a pris les commandes et on comprend vite pourquoi : entre l’époque retranscrite à l’écran et le script, c’est clairement le film de Coppola qui se rapproche le plus de l’ambiance des Godfather, et nul doute qu’il y a vu le moyen de connaître à nouveau un succès commercial.
Malgré le fait qu’il a eu le final cut, Coppola cèdera néanmoins aux pressions des financiers concernant son montage, et se dirigera peu à peu vers un film censé plaire à un public plus international. Résultat : ce qui devait être une sorte de film choral autour du Cotton Club, avec une grosse storyline sur la condition des afro-américains, se transforme en une sorte de romance sur fond de film de gangsters, et la transformation douloureuse se voit clairement dans le montage cinéma, avec notamment un paquet de personnages blacks qu’on nous présente comme importants, mais qui sont vite évacués pour réapparaître vite fait sur la dernière demi-heure (celui de Laurence Fishburne en est probablement le meilleur exemple, mais je pourrais aussi citer celui de Woody Strode qui devait avoir plus de présence à l’écran). Bref, c’est quelque chose que Coppola a apparemment réparé en partie dans son nouveau montage effectué ces dernières années, et pour le coup je serais curieux de voir ça car en voyant la version cinéma on décèle clairement un autre film, une opportunité manquée.
En l’état, même si le film fonctionne, le cut cinéma a vraiment des allures trop classiques pour réellement marquer. On a souvent l’impression de voir un film fait à la mauvaise époque et qui ne trouve du coup pas le bon ton pour raconter son histoire. Faut aussi se taper une première heure pas géniale qui sert surtout à poser les bases de ce qui va suivre, toute l’amourette entre Richard Gere et Diane Lane est loin d’être passionnante, mais heureusement Coppola se rattrape nettement sur la seconde partie du film où la crise financière vient redistribuer les cartes dans le récit, et la dernière demi-heure se révèle même très bien vu qu’on a l’impression de voir le climax final de Godfather Part III avant l’heure (tous les persos concentrés dans un même endroit devant un spectacle, un assassinat montré en montage alterné avec une performance artistique, etc…). Outre l’inégalité de son récit, le film souffre clairement du fait que Richard Gere n’a pas les épaules pour porter un film pareil. Dans Days of Heaven c’est moins dérangeant car il parle à peine, mais là il montre clairement ses limites d’acting, et Coppola donne même l’impression d’en avoir conscience car il y a une scène où on producteur voit jouer le personnage de Gere et il déclare qu’il ne sait absolument pas jouer. Bref, ça se voit qu’il n’était pas censé être le personnage principal, et ça dessert vraiment le résultat final.
Le reste du casting s’en sort mieux même si c’est pas non plus le festival de la performance, genre on a Nicolas Cage qui a pas l’air spécialement à l’aise en mec qui veut grimper dans le milieu trop vite, et Diane Lane m’a paru assez fade. Par contre, c’est mieux du côté de la mise en scène où Coppola retrouve un peu de sa gloire d’antan avec un budget plus confortable. Le budget ne se ressent pas toujours à l’écran (budget qui a plus que doublé durant le tournage) mais la reconstitution est de qualité et il y a des idées de mise en scène (le montage pour illustrer le krach boursier, le numéro final en montage parallèle avec l’assassinat), c’est qui est déjà plutôt pas mal. Un film que je reverrais très probablement dans sa nouvelle version, car avec 25 minutes supplémentaires et une réorganisation des storylines, il y a sûrement moyen de revoir le film à la hausse.
Malgré le fait qu’il a eu le final cut, Coppola cèdera néanmoins aux pressions des financiers concernant son montage, et se dirigera peu à peu vers un film censé plaire à un public plus international. Résultat : ce qui devait être une sorte de film choral autour du Cotton Club, avec une grosse storyline sur la condition des afro-américains, se transforme en une sorte de romance sur fond de film de gangsters, et la transformation douloureuse se voit clairement dans le montage cinéma, avec notamment un paquet de personnages blacks qu’on nous présente comme importants, mais qui sont vite évacués pour réapparaître vite fait sur la dernière demi-heure (celui de Laurence Fishburne en est probablement le meilleur exemple, mais je pourrais aussi citer celui de Woody Strode qui devait avoir plus de présence à l’écran). Bref, c’est quelque chose que Coppola a apparemment réparé en partie dans son nouveau montage effectué ces dernières années, et pour le coup je serais curieux de voir ça car en voyant la version cinéma on décèle clairement un autre film, une opportunité manquée.
En l’état, même si le film fonctionne, le cut cinéma a vraiment des allures trop classiques pour réellement marquer. On a souvent l’impression de voir un film fait à la mauvaise époque et qui ne trouve du coup pas le bon ton pour raconter son histoire. Faut aussi se taper une première heure pas géniale qui sert surtout à poser les bases de ce qui va suivre, toute l’amourette entre Richard Gere et Diane Lane est loin d’être passionnante, mais heureusement Coppola se rattrape nettement sur la seconde partie du film où la crise financière vient redistribuer les cartes dans le récit, et la dernière demi-heure se révèle même très bien vu qu’on a l’impression de voir le climax final de Godfather Part III avant l’heure (tous les persos concentrés dans un même endroit devant un spectacle, un assassinat montré en montage alterné avec une performance artistique, etc…). Outre l’inégalité de son récit, le film souffre clairement du fait que Richard Gere n’a pas les épaules pour porter un film pareil. Dans Days of Heaven c’est moins dérangeant car il parle à peine, mais là il montre clairement ses limites d’acting, et Coppola donne même l’impression d’en avoir conscience car il y a une scène où on producteur voit jouer le personnage de Gere et il déclare qu’il ne sait absolument pas jouer. Bref, ça se voit qu’il n’était pas censé être le personnage principal, et ça dessert vraiment le résultat final.
Le reste du casting s’en sort mieux même si c’est pas non plus le festival de la performance, genre on a Nicolas Cage qui a pas l’air spécialement à l’aise en mec qui veut grimper dans le milieu trop vite, et Diane Lane m’a paru assez fade. Par contre, c’est mieux du côté de la mise en scène où Coppola retrouve un peu de sa gloire d’antan avec un budget plus confortable. Le budget ne se ressent pas toujours à l’écran (budget qui a plus que doublé durant le tournage) mais la reconstitution est de qualité et il y a des idées de mise en scène (le montage pour illustrer le krach boursier, le numéro final en montage parallèle avec l’assassinat), c’est qui est déjà plutôt pas mal. Un film que je reverrais très probablement dans sa nouvelle version, car avec 25 minutes supplémentaires et une réorganisation des storylines, il y a sûrement moyen de revoir le film à la hausse.
6,5/10