[Mr Jack] Mes listes notées et avis succincts pour 2021

[Mr Jack]

TV (12 séries, 34 saisons, 2 specials)



Archer (FXX)
Saison 11: 7.25/10

Bored to Death (HBO)
Saison 1: 6.5/10
Saison 2: 7/10
Saison 3 : 5/10

Brooklyn 99 (Fox/NBC)
Saison 1 : 6.75/10
Saison 2 : 7/10
Saison 3 : 7.25/10
Saison 4 : 7.5/10
Saison 5 : 7.25/10
Saison 6 : 7/10
Saison 7 : 7/10

Community (NBC) (R)
Saison 1: 8/10
Saison 2: 9/10
Saison 3: 10/10
Saison 5: 7.5/10
Saison 6: 6.5/10

The Good Place (NBC)
Saison 1: 7/10
Saison 2: 7.25/10
Saison 3: 7/10

In Treatment (HBO)
Saison 1: 8.5/10
Saison 2 : 8/10
Saison 3 : 7.5/10

The IT Crowd (Channel 4)
Saison 1: 7.25/10
Saison 2: 7.5/10
Saison 3 : 7/10
Saison 4 : 6.5/10
Special : 6.5/10

The Queens Gambit (Netflix)
Saison 1 : 7/10

Saturday Night Live (NBC) - Saison
à venir

Sherlock (BBC) (R)
Saison 1 : 8/10
Saison 2 : 8.5/10
Saison 3 : 8/10
Special : 7/10
Saison 4 : 7.5/10

Ted Lasso (Apple TV+)
Saison 1 : 7.25/10

What we do in the shadows (FX)
Saison 1 : 7/10 (R)
Saison 2 : 7.5/10


Films (58)



Découvertes (24) :

Un Air de Famille (1996) de Cédric Klapisch : 7.25/10
Alice et le Maire (2019) de Nicolas Pariser : 6.5/10
Au bout du conte (2013) de Agnès Jaoui : 6/10
La Belle Epoque de Nicolas Bedos : 6.5/10
The Color of Money (1986) de Martin Scorsese : 4/10
Comme une Image (2004) de Agnès Jaoui : 6.5/10
Cuisine et Dépendance (1993) de Philippe Muyl : 7.5/10
First Man (2018) de Damien Chazelle : 6.5/10
Le Grand Bain (2019) de Gilles Lelouche : 6/10
High Fidelity (2000) de Stephen Frears : 6.5/10
Hors Normes (2019) de Olivier Nakache et Eric Toledano : 7.5/10
Insomnia (2002) de Christopher Nolan : 7.5/10
Jim and Andy - The Great Beyond de Chris Smith : 7.5/10
Judas and the Black Messiah (2021) de Shaka King : 3/10
The King of Comedy (1983) de Martin Scorsese : 8/10
Knives Out (2019) de Rian Johnson : 7/10
Man of the Moon (1999) de Milos Forman : 8/10
Les Misérables (2019) de Ladj Ly : 7.25/10
Parlez moi de la pluie (2008) de Agnès Jaoui : 6.5/10
Palm Springs (2020) de Max Barbakow : 6.75/10
Samba (2014) de Olivier Nakache & Eric Toledano : 5.5/10
Tenet (2020) de Christopher Nolan (pas noté, tenu 45 minutes)
Tout simplement noir (2020) de JP Zadi : 7/10
Uncunt Gems (2019) des Safdie Bros : 6/10


Revisionnages (34):

After Hours (1985) de Martin Scorsese : 8/10
Batman Begins (2005) de Christopher Nolan : 6.5/10
Bottle Rocket (1996) de Wes Anderson : 6.75/10
The Bourne Identity (2002) de Doug Liman : 7/10
The Bourne Supremacy (2004) de Paul Greengrass : 7/10
The Bourne Ultimatum (2007) de Paul Greengrass : 8/10
The Darjeeling Limited (2007) de Wes Anderson : 6/10
The Dark Knight (2008) de Christopher Nolan : 7/10
The Dark Knight Rises (2012) de Christopher Nolan : 6.5/10
Die Hard (1988) de John McTiernan : 10/10
Die Hard with a Vengeance (1995) de John McTiernan : 8/10
Fantastic Mr Fox (2010) de Wes Anderson : 7.5/10
Goodfellas (1990) de Martin Scorsese : 8.5/10
The Grand Budapest Hotel (2014) de Wes Anderson : 8.5/10
Inception (2010) de Christopher Nolan : 8/10
Interstellar (2014) de Christopher Nolan : 7/10
Isle of Dogs (2018) de Wes Anderson : 7.5/10
Lethal Weapon (1987) de Richard Donner : 6/10
The Life Aquatic with Steve Zissou (2004) de Wes Anderson : 7.5/10
The Matrix (1999) des Wachowski Sis : 9/10
The Matrix Reloaded (2003) des Wachowski Sis : 7/10
The Matrix Revolutions (2003) des Wachowski Sis : 4/10
Mean Streets (1973) de Martin Scorsese : 7.5/10
Memento (2000) de Christopher Nolan : 8/10
Mission Impossible : Ghost Protocol (2011) de Brad Bird : 7.25/10
Mission Impossible : Rogue Nation (2015) de Christopher McQuarrie : 7.25/10
Mission Impossible : Fallout (2018) de Christopher McQuarrie : 6.5/10
Moonrise Kingdom (2012) de Wes Anderson : 8/10
The Prestige (2006) de Christopher Nolan : 8.5/10
Raging Bull (1980) de Martin Scorsese : 7/10
The Royal Tenenbaums (2001) de Wes Anderson : 7/10
Rushmore (1998) de Wes Anderson : 8/10
Taxi Driver (1976) de Martin Scorsese : 8/10
Whiplash (2014) de Damien Chazelle : 10/10


Books (39)



Livres (22):

Andy Kaufman - Comique extrémiste de Florian Keller : 7.5/10
Au pire qu'est-ce qu'on risque ? de Donald Westlake : 7/10
Bill Murray - Commencez sans moi de Yal Sadat : 7/10
Considérations sur le homard - T1 de David Foster Wallace : 7.5/10
Considérations sur le homard - T2 de David Foster Wallace : 7.25/10
L'Etrange vie de Nobody Owens de Neil Gaiman : 6.75/10
La Fille aux cheveux étranges de David Foster Wallace : 6.5/10
Les Fourberies de Scapin de Molière : 7/10
Le Grand Meaulnes d'Alain-Fournier : 7.25/10
Hamlet de William Shakespeare : 7.5/10
Le Joueur d'échecs de Stefan Zweig : 7.5/10
Macbeth de William Shakespeare : 8/10
Les Machines à bonheur de Ray Bradbury : 6.75/10
Le Misanthrope de Molière : 6.5/10
Misery de Stephen King : 8/10
Neverwhere de Neil Gaiman : 7.25/10
Les Pensées d'Héractète de Haroun : 6.75/10
Un Remède à la mélancolie de Ray Bradbury : 6.5/10
Simetierre de Stephen King : 7/10
Téléréalité d'Aurélien Bellanger : 7.5/10
Le Tour d'écrou d'Henry James (non noté)
Wes Anderson - La filmographie intégrale d'un réalisateur de génie de Ian Nathan : 6.5/10

BD (17):

L'Aimant de Lucas Harari : 5/10
L'Arabe du Futur 3 de Riad Sattouf : 7/10
L'Arabe du Futur 4 de Riad Sattouf : 7/10
L'Arabe du Futur 5 de Riad Sattouf : 7.25/10
Le Château des Animaux T1 de Delep & Dorison : 7.25/10
Le Château des Animaux T2 de Delep & Dorison : 7.25/10
La Dernière rose de l'été de Lucas Harari : 6/10
L'homme de la quatrième dimension de Koren Shadmi : 6.75/10
L'homme qui tua Chris Kyle de Brüno & Nury : 6.5/10
L'Ile aux cent mille morts de Vehlmann & Jason : 5.5/10
Incroyable ! de Zabus & Hippolyte : 7/10
Les Praticiens de l'infernal vol.1 de Pierre La Police : 8/10
Les Praticiens de l'infernal vol.2 de Pierre La Police : 7/10
Pulsions de Kyan Khojandi/Bruno Muschio & Boulet : 7/10
Radium Girls de Cy : 6/10
Saison des roses de Chloé Wary : 6/10
Sapiens - La naissance de l'humanité de Yuval Noah Harari : 6.5/10

derniers ajouts le 3 mai

[Mr Jack]

Rajouts


TV


Bored to Death
Saison 3 : 5/10

In Treatment
Saison 2 : 8/10
Saison 3 : 7.5/10

IT Crowd
Saison 3 : 7/10
Saison 4 : 6.5/10
Special : 6.5/10

The Queens Gambit (Netflix)
Saison 1 : 7/10

Sherlock (BBC) (R)
Saison 1 : 8/10
Saison 2 : 8.5/10
Saison 3 : 8/10
Special : 7/10
Saison 4 : 7.5/10

Ted Lasso (Apple TV+)
Saison 1 : 7.25/10

What we do in the shadows (FX)
Saison 1 : 7/10 (R)
Saison 2 : 7.5/10

Films


Blade (1998) de Stephen Norrington : 7/10 (R)
Blade II (2002) de Guillermo del Toro : 6.5/10 (R)
First Man (2018) de Damien Chazelle : 6.5/10
Groundhog Day (1993) de Harold Ramis : 5/10 (R)
High Fidelity (2000) de Stephen Frears : 6.5/10
Jim and Andy - The Great Beyond de Chris Smith : 7.5/10
Judas and the Black Messiah (2021) de Shaka King : 3/10
La La Land (2016) de Damien Chazelle : 9/10 (R)
Man of the Moon (1999) de Milos Forman : 8/10
Palm Springs (2020) de Max Barbakow : 6.75/10
Tout simplement noir (2020) de JP Zadi : 7/10


Rétro Wes Anderson (R)
Bottle Rocket (1996) : 6.75/10
Rushmore (1998) : 8/10
The Royal Tenenbaums (2001) : 7/10
The Life Aquatic with Steve Zissou (2004) : 7.5/10
The Darjeeling Limited (2007) : 6/10
Fantastic Mr Fox (2010) : 7.5/10
Moonrise Kingdom (2012) : 8/10
The Grand Budapest Hotel (2014) : 8.5/10
Isle of Dogs (2018) : 7.5/10

Rétro Nolan
Memento (2000) : 8/10 (R)
Insomnia (2002) : 7.5/10
Batman Begins (2005) : 6.5/10 (R)
The Dark Knight (2008) : 7/10 (R)
The Dark Knight Rises (2012) : 6.5/10 (R)
The Prestige (2006) : 8.5/10 (R)
Inception (2010) : 8/10 (R)
Interstellar (2014) : 7/10 (R)
Tenet (2020) (pas noté, tenu 45 minutes)

Rétro Scorsese (en cours)
Mean Streets (1973) : 7.5/10 (R)
Taxi Driver (1976) : 8/10 (R)
Raging Bull (1980) : 7/10 (R)
The King of Comedy (1983) : 8/10
After Hours (1985) : 8/10 (R)
The Color of Money (1986) : 4/10
Goodfellas (1990) : 8.5/10 (R)

Books


Livres:

Andy Kaufman - Comique extrémiste de Florian Keller : 7.5/10
Bill Murray - Commencez sans moi de Yal Sadat : 7/10
Considérations sur le homard - T1 de David Foster Wallace : 7.5/10
Considérations sur le homard - T2 de David Foster Wallace : 7.25/10
L'Etrange vie de Nobody Owens de Neil Gaiman : 6.75/10
La Fille aux cheveux étranges de David Foster Wallace : 6.5/10
Les Fourberies de Scapin de Molière : 7/10
Le Grand Meaulnes d'Alain-Fournier : 7.25/10
Hamlet de William Shakespeare : 7.5/10
Le Joueur d'échecs de Stefan Zweig : 7.5/10
Macbeth de William Shakespeare : 8/10
Le Misanthrope de Molière : 6.5/10
Misery de Stephen King : 8/10
Les Pensées d'Héractète de Haroun : 6.75/10
Un Remède à la mélancolie de Ray Bradbury : 6.5/10
Téléréalité d'Aurélien Bellanger : 7.5/10
Le Tour d'écrou d'Henry James (non noté)
Wes Anderson - La filmographie intégrale d'un réalisateur de génie de Ian Nathan : 6.5/10

BD:

L'Aimant de Lucas Harari : 5/10
Le Château des Animaux T1 de Delep & Dorison : 7.25/10
Le Château des Animaux T2 de Delep & Dorison : 7.25/10
Radium Girls de Cy : 6/10
Sapiens - La naissance de l'humanité de Yuval Noah Harari : 6.5/10

[Alegas]

Tu sélectionnes dans la filmo de Scorsese ? Tu mates pas tout ?

[Mr Jack]

Nan nan c'est toujours sélectif, mes rétros, je me force jamais à regarder des trucs qui me bottent pas

[Alegas]

Maintenant que tu aimes La La Land, tu devrais tester à l'occasion New York New York qui lui ressemble beaucoup. C'est aussi un gros hommage aux comédies musicales 50's avec l'histoire d'un couple qui s'effrite au fil des années, tu pourrais y trouver ton compte.

[Mark Chopper]

Je ne valide pas. C'est long tendance chiant, boursouflé...

Et voir De Niro souffler dans son saxo comme s'il gonflait un matelas pneumatique peut donner des envies de suicide.

[Mr Jack]

Je comprends le rapprochement mais il me tente vraiment pas. Je me le ferai peut-être un jour, qui sait.

Edit: ou pas. Merci Mark.

[maltese]

Je l'ai réessayé il y a quelques semaines, j'ai trouvé ça insupportable... chaque scène est interminable. Mais oui, gros rapprochement avec La La Land.

[Mark Chopper]

Bla Bla Land plutôt.

[Alegas]

AGUIRRE, LA COLERE DE DIEU (1972)

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┟ Werner Herzog ┧
7/10

Sorti un an après son premier film documentaire « Au pays du silence et de l'obscurité », Aguirre est le film qui a révélé Herzog au monde du cinéma. C’est un film bien étrange. L’approche documentaire n’est pas qu’un artifice, Herzog veut réellement mettre les humains et la nature au même niveau de lecture et d’importance. Par le traitement du son, il impose un angle. Une voix off se charge bien de présenter ce petit groupe de colons espagnols partis à la recherche d’El Dorado. Un temps conséquent est donné à la répartition des tâches, explicités par les leaders successifs du groupe. Les dialogues sont informatifs plus qu’explicatifs, et peu d’importance est donnée aux rapports psychologiques entre les hommes. Les ordres sont donnés, pour être ensuite suivis, et appliqués. Le chemin se construit et la route est suivie. Arrivent des péripéties. Et mêmes celles-ci sont traitées avec le plus grand stoicisme. Plusieurs fois, l’on voit des personnages se prendre des flèches avec le plus grand des calmes, et le spectateur n’a aucun indice visuel ou sonore autre que ce qu’il voit. Il y a très peu d’effets sonores ou de musique dans ce film. Beaucoup plus de silences. Et de nature.

[Alegas]

THE TREASURE OF THE SIERRA MADRE (1948)

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┟ John Huston ┧
7.75/10

C’est l’histoire d’un vagabond fauché joué par Bogart qui atterri au Mexique, sans le sou, et qui va accepter un boulot en croisant un mec à la sortie d’un bar. C’était à l’époque où il suffisait de traverser la rue pour trouver du taff. Fausse joie, c’était une arnaque.

Le mec te fait bosser en plein cagnard, te dit qu’il te paiera au retour et dessine un trou dans la porte avec sa forme tellement il a déguerpi vite. Il re reste 2 dollars 50 pour crécher dans une piaule, toi et ton pote; Pou lui rendre l’espoir qu’il a vu partir au fond du dixième shot de whisky, un vieil homme lui raconter son histoire de chercheur d’or. « L’or vous change un homme ». Bogart a soir. Il a faim, et deux pépites viennent remplacer chacun de ses yeux. Il n’a qu’une idée en tête : partir à la chasse au trésor.

Il va escalader les montagnes mexicaines avant de trouver sa mine. De la sueur et de la poussière pour gratter le pécule à diviser en trois. La petite équipe a tiré le gros lot mais doit gérer l’appât du gain. Chacun protège son magot, toutes griffes dehors. L’or dans les yeux a fondu vers le cerveau et chacun tombe dans une paranoïa nourrie par la peur teintée d’avarice. Le gain appelle le gain. La soif d’or vous change un homme, hein ? Il redonne à l’homme son aspect le plus sauvage. Bogart joue cet homme assoiffé à merveille. La bave aux lèvres, il accepte petit à petit sa nature. Sa part d’ombre prend le dessus. dans une des scènes les plus glaçantes du film, Bogart parie à son acolyte une partie de son gain qu’il fermera les yeux en dernier. Et quand son ami cède à la fatigue, Bogart veille entre les arbres comme un félin devant sa proie.

Huston, qui a réalisé The Asphalt Jungle, un polar noir, sale et méchant de l’âge d’or du genre, s’intéresse aux laissés pour compte. Pour lui, la vie n’est qu’un échange de mauvais procédés : arnaques, trahisons, songes et désespoirs. Ici, les bastons sont crades, sans musique, on voit le sang et on sent la sueur. Huston ouvrira la brèche aux Don Siegel, Jules Dassin, Robert Aldrich et Joseph Lewis -qui lui réalisera deux ans après Sierra Madre un chef d’oeuvre du film noir, Gun Crazy, où à l’instar de Bogart sur sa montagne mexicaine, Peggy Cummins deviendra féline, prête à rugir son son gibier. Huston et Lewis s’infiltrent dans le genre du western et du film noir (deux faces d’une même pièce) pour dépouiller l’humanité de leurs personnages et les mettre en face de leur vraie nature : animale.

[Alegas]

PHANTOM OF THE PARADISE (1974)

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┟ Brian De Palma ┧
8/10

Mixer Dorian Gray, Faust et Le Fantôme de l’Opéra pour en faire un giallo caustique à la bande son glam-rock, personne d’autre que Brian De Palma aurait pu y arriver. Personne d’autre n’y est arrivé depuis. Mélanger les genres avec autant de fougue et d’authenticité. Il fallait un style lunaire, volant, barré et maitrisé à la fois. De Palma l’avait. Le mélange est hétérogène, à la fois multiple et singulier. L’horreur est là, Rod Serling, la voix de la Twilight Zone est là pour conter l’histoire d’amour morbide dès le générique. S’en suit une séquence musicale à part entière, légère, presque bouffonne. Phantom of the Paradise n’est pas un patchwork batard mais bien une palette de couleurs aux reflets harmonieux. Une tragédie mélodieuse.

Ce qui a toujours intéressé le plus De Palma, c’est la multiplicité des points de vue. Son utilisation des split-screens dans beaucoup de ses films n’est pas artificielle mais bien au service d’une vision, d’une idéologie. La caméra est l’oeil omniscient qui sait et voit tout, et le spectateur est le complice ultime. Un trait qu’il tient d’Alfred Hitchcock, qui lui aussi apportait une résonance particulière à a pluralité des angles. C’est l’un des réalisateurs qui, par exemple, a le mieux plongé dans la tête d’un méchant. Pour lui, un bon méchant faisait un film, et un méchant charismatique, avec ses enjeux propres et une vraie sensibilité, peut aussi efficacement traduire une émotion qu’un gentil. On pense évidemment à Psycho et la séquence de la voiture dans le lac. Mais au-delà du bad guy, son obsession était celle de faire du spectateur le voyeur ultime de son film (là, on pense à Rear Window).

De Palma, ce n’est un secret pour personne, est un disciple direct de Hitchy. Toute sa filmo peut servir d’hommage entier à l’idéologie Hitchcockienne. Et Phantom, par son jeu de prismes et ses vues subjectives inquiétantes, traduit cette volonté primaire du réalisateur. C’est une caractéristique que l’on reverra beaucoup ensuite, dans Pulsions et Snake Eyes, en tête. Phantom, lui, porte un message fort autour de la notion de divertissement, en plus d’expliciter la violence inhérente à l’industrie musicale : ses agents artistiques vulgaires et vilains ; la férocité des auditions et surtout la toute-puissance du producteur écrasant les créateurs. Le fantôme est la victime de la soif de pouvoir, bouffé par le star-system. De Palma ne le dit pas, il me montre, il l’impose par son style et par sa liberté de ton. Phantom possède un souffle fort et un impact visuel certain. Formellement, le film est dingue. Les séquences musicales sont magnifiques. Et la bande son de Paul Williams, éternelle. Un grand film.

[Mr Jack]

HARD-BOILED (1992)

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┟ John Woo ┧
9/10

Le titre Hard Boiled fait référence au personnage de romans noirs, popularisé par Dashiell Hammett et Raymond Chandler dans les années 20 et 30. Pas de doutes, ici, on est bien dans un néo noir. Woo est un fervant fan du genre du film noir, du western et de ses dérivés. The Killer était une adaptation officieuse du Samouraï de Melville, et bon nombre de ses films ont pour figures un anti-héros pris dans les pattes d'un système à la dérive. Dans Hard Boiled, donc, les figures d’autorité sont remises en question, débordées par le mal qui suinte et qui prend le dessus. Ici la mafia. Le trafic concerne tout le monde et la ligne entre le bien et le mal est plus fine que jamais. Entre les deux se place notre détective casse-cou, joué par Cho Yun-fat, pas zelé pour un sou et animé par une volonté de justice. Mais la justice comme tout le reste est une notion relative et le héros, ou anti-héros, va en faire les frais.

Cho Yun-fat, il a un truc à lui, une classe rare. Indissociable de son cure-dent calé au coin des lèvres, il a un truc que les autres héros du film noir n’ont pas (ou très rarement) : une sympathie. Dès que tu le vois, tu sens qu’il est animé par quelque chose qui le pousse à se battre pour ceux qui lui sont chers, qu’il est rempli de principes et qu’il ira au bout, quitte à mourir pour les défendre. Son statut d’anti-héros lui va parfaitement parce que malgré ses actions parfois discutables, on est prêt à le suivre partout et on s’attache immédiatement à lui. C’est le genre de gars qui ne peut pas jouer un vrai méchant mais parfois pour jouer les faux durs au coeur héroïque. Le rôle de flic désabusé lui va bien parce qu’il est attaché à des valeurs, il est dans l’action mais bien conscient des limites de son cadre.

Les gunfights chez Woo, c’est tout un art. L’équivalent des combats de kung-fu ou du chanbara japonais. La gestion de l’espace par Woo durant les scènes d’action de Hard Boiled est purement exceptionnelle. Un modèle d’école. L’usage des ralentis (qui me dérangent parfois chez lui) est parfaitement dosé pour donner un effet classe et iconique aux affrontements. La scène avec les moto-cross en première partie de film est un chef d’oeuvre d’action. Et toute la seconde moitié du film dans l’hôpital parvient à la surpasser. La gestion du cadre est incroyable. Woo a l’oeil pour placer sa caméra toujours au bon endroit (là dessus il me fait penser à Michael Mann). Le regard suit l’impact de la balle, du coup on est au départ et à l’arrivée et on peut mesurer à la fois la cause et la conséquence -l’impact et les dégâts. La réalisation est très fluide, beaucoup de mouvements latéraux pour garder les scènes vivantes. Comme les ralentis, Woo abuse parfois de la Dolly mais ça fait partie de son style. Les personnages, mêmes fixes au milieu du cadre, sont toujours en mouvement, dans l’action. Une chose est sûre, Woo n’est pas un réal calculateur, mesuré ni méticuleux mais plutôt généreux et énergique. Ses films ne sont jamais poseurs ni gratuits, ils sont sincères. La musique est très présente, également, ajoute de la vie et du rythme au récit. L’environnement, les décors et les costumes sont peut-être moins riches et travaillés disons qu’un Tsui Hark, mais ils ont cette générosité en commun.

Il y a un vrai souffle fou dans les scènes de gunfight. Je ne parle pas au sens figuré, à un sentiment de liberté donné par la caméra, mais bien du souffle de l’explosion, une réaction chimique à chaque fois que se compose une séquence de tirs, dès qu’un personnage met en joug, c’est comme si le temps s’arrêtait une seconde, comme s’il se figeait et que soudainement, une vague de violence déferlait. C’est un sentiment incroyable rempli d’adrénaline que j’ai rarement vu ou senti dans un film. La violence est pure mais pas gratuite (on est pas chez les japs où ça fuse, ça gicle, non, là, c’est une déferlante de violence qui sidère. Y’a aucun humour dans les scènes d’action, c’est vraiment premier degré, c’est tendu. Le relâchement vient après la tempête. On n’est pas chez Tarantino ou Scorsese où l’humour et la violence ne font qu’un, la mort est dédramatisée, presque moquée. Nan là ça arrive d’un coup et ça s’arrête pas avant la fin du carnage.

Mon avis, c’est que l’action, c’est comme l’humour, il faut la prendre au sérieux. C’est dans les interstices que la légèreté doit apparaitre, dans les décalages. Mais les personnages eux, doivent être pleinement impliqués dans leurs actions, qu’elles soient bêtes dans la comédie ou braves dans l’action. C’est ce qu’avaient compris des réalisateurs comme McTiernan ou Cameron (et ce que l’univers Marvel et tout un pan du blockbuster post-post-moderniste, coincé dans un regard meta et ptit malin, n’ont pas assimilé). Et c’est la grande force de ce film qui donne absolument tout ce qu’il a, avec sincérité, générosité et panache. Le meilleur film du genre que j’ai vu avec Die Hard.

[Criminale]

Faudrait que je le revois celui là, j'ai mis 7,5 alors qu'il y a clairement tout pour me plaire.

[Mark Chopper]

Le meilleur film du genre que j’ai vu avec Die Hard.