Dobermann de Jan Kounen - 1997
Dans le genre film pas prévu au programme, c'est du grand art que je me sois retrouvé devant.
La double affiche placardée devant mon collège me faisait bien envie, mais je ne l'ai vu que bien plus tard et n'avait pas trouvé ça inoubliable.
Et maintenant? Ben c'est vraiment bizarre. D'un côté on a un film d'action trash et grand guignol, assez rare dans le cinéma français, où Kounen joue de 50 effets tape à l'oeil pour dynamiser un récit pas foufou (et même franchement con quand on a une demie seconde de recul sur les plans de Cassel
) et alors on se prend un shoot de 90s assez dingue dans la tronche.
Les split screens, filtres colorés, l'ultra shaky cam, le fast forward... ça transpire le Guy Ritchie avec 2 ans d'avance!
Mais en même temps, ça manque tellement de punchlines et de dialogues qui claquent! Y en a bien un ou deux, notamment grâce au curé, mais sinon c'est hyper pauvre. C'est vraiment du gâchis avec des tronches pareilles et Tcheky Karyo aussi extrême (on sait écrire des flics borderline en France!
).
Parce que le cast est vraiment chouette, de Bellucci en potiche, à Duris le loser (comment on a pu le vendre en dandy par la suite...), en passant par la ganache de Levantal que j'aime même s'il est nul, ou Pascal Demolon jeune, ça fait du bien!
En plus le côté sale gosse fonctionne bien, avec la grenade, Noé et sa tête de maghrebin qui vend des mergez, la scène de baise, au torchage de cul avec Les Cahiers du Cinéma, on sent que les mecs se marrent.
Du coup, ça donne un bobine encore sympathique, mais qui pâtit d'une écriture médiocre et d'une Bellucci trop habillée.
6,5/10