[Alegas] Mes Critiques en 2021

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Val » Dim 11 Juil 2021, 20:02

263 : Adults in the room, Costa-Gavras, 2019, DVD VOST : 7,5/10


:super:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Dim 11 Juil 2021, 22:40

Lire la critique de Caducia après avoir vu le film a été un grand moment de rigolade. :mrgreen:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Army of the Dead - 4,5/10

Messagepar Alegas » Lun 12 Juil 2021, 10:10

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Army of the Dead de Zack Snyder
(2021)


La formule Netflix à base de carte blanche à un réal sur un budget confortable ne semble pas convenir à tout le monde, et clairement Snyder donne l’impression de faire partie de ces artistes qui ont besoin d’être encadrés, sous peine de faire n’importe quoi. C’était déjà pas mal visible sur Sucker Punch qui était une bonne représentation de ses délires sans aucunes limites, jusqu’à l’excès, et même si ce Army of the Dead est bien plus regardable c’est clairement à ranger parmi ce que Snyder a fait de moins bon dans sa carrière. Le concept est pourtant mortel : Las Vegas en quarantaine depuis des années, remplie de zombies, s’apprête à se faire détruire par une frappe atomique, alors qu’un groupe de mercenaires cherche à dévaliser le coffre d’un casino qui va leur apporter la fortune. La proposition est carrément alléchante, renvoie directement à ce que Romero pouvait faire dans ses meilleurs films du genre (à savoir pointer du doigt les défauts et contradictions de l’humain à travers la survie et la figure du zombie), mais malheureusement c’est un Snyder en mode gamin avec ses nouveaux jouets qui est aux commandes, et du coup on se retrouve avec un spectacle qui se veut décomplexé à mort mais qui est finalement souvent embarassant.

Snyder semble se foutre complètement de proposer des personnages sur lesquels le spectateur peut s’engager : ici, chaque mercenaire est soit un cliché ambulant (avec le jeu d’acteur que cela suppose), soit un personnage dont l’écriture est loupée. Résultat : quand un personnage meurt (et ça arrive régulièrement), on s’en fout complètement, et même quand c’est dramatique c’est souvent contrebalancé par une blague derrière. L’humour d’ailleurs fait vraiment défaut au projet, on a plus l’impression d’être devant Guardians of the Galaxy chez les zombies que devant un Romero à gros budget, ça fait vraiment film qui se force à être fun alors qu’il n’en a pas besoin. La longueur n’est pas spécialement gênante de mon côté, j’aurais pas craché sur des péripéties plus nombreuses mais au moins le film a le mérite de ne jamais être chiant. Par contre, Snyder se plante dans les grandes largeurs sur la forme. Je n’aurais jamais pensé écrire ça un jour vu le formalisme habituel du réalisateur, mais là il signe un métrage sacrément laid. Je ne m’explique pas ce choix d’avoir voulu à tout prix s’occuper de la photographie de son film, mais le résultat est sans appel : ce n’est pas le métier de Snyder et ça se voit, la majorité de son film donne l’impression d’être flou et d’avoir un filtre instagram constamment appliqué, et du coup on a jamais l’impression de voir un film qui aurait coûté pas loin de cent millions. C’est con car encore une fois le concept est cool, le fait d’avoir des zombies intelligents et avec des mœurs apporte une certaine originalité, mais j’aurais largement préféré un film qui mise plus sur l’aspect heist que sur le grand spectacle décérébré. En espérant que Snyder revienne dans le droit chemin, mais vu le succès du film sur Netflix, ce n’est pas gagné.


4,5/10
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Fille à la valise (La) - 6/10

Messagepar Alegas » Lun 12 Juil 2021, 14:14

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La ragazza con la valigia (La fille à la valise) de Valerio Zurlini
(1961)


Pas mal mais j’avoue que je m’attendais à mieux, la bande-annonce de la version restaurée m’avait vendu du rêve et finalement j’ai eu un peu le même sentiment que devant Le Fanfaron que j’avais découvert il y a quelques années : j’y trouve mon compte côté mise en scène et acting, mais par contre, sur la longueur, ce que ça raconte m’ennuie à plusieurs moments. Le pitch du film est assez simple : un jeune homme riche et séduisant tombe amoureux de l’ancienne compagne de son frère aîné. Une femme libre, sans attaches et sans le sou qui ne peut répondre convenablement aux attentes du garçon, ce qui va créer une romance sans en être vraiment une, avec pour toile de fond l’Italie des années 60. Le problème de mon côté, c’est que cette histoire tourne volontairement en rond et donc n’a que très peu d’enjeux sur la majorité de l’histoire. Résultat : autant la première demi-heure me captivait, autant la suite me perdait au fur et à mesure que le récit avançait, avec quelques séquences remarquables qui arrivaient à réveiller mon intérêt (la soirée dansante se terminant en dialogue intimiste, la discussion entre Cardinale et le curé, le beau final, etc…).

L’autre souci, c’est que autant Cardinale et Perrin ont des personnages intéressants à suivre, autant on ne peut pas dire la même chose sur les personnages secondaires qui sont très fonctionnels au final. Claudia Cardinale est absolument magnifique dans ce film, elle est l’attraction principale du métrage tant il est impossible de ne pas tomber sous son charme (la scène où elle descend les escaliers ou comment être persuadé que c’était la plus belle femme du monde :o :love: ), et Perrin assure en jeune homme naïf et aisément jaloux devant une femme qu’il n’a envie d’avoir que pour lui. Par contre, comme toujours avec le cinéma italien de l’époque, la question du redoublage nique en grande partie les prestations (quelle belle idée de merde quand même, je vais finir par voir les films naphta italiens en VF... :evil: ), surtout pour Perrin pour des raisons évidentes. Formellement, c’est hyper soigné, bien plus que Le Professeur du même Zurlini que j’avais pu découvrir l’année dernière et qui m'avait moins convaincu. Le noir et blanc est bien géré avec de beaux contrastes, et surtout il y a une maîtrise du cadre et des mouvements de caméra qui donnent l’impression de voir du Antonioni de la même période, mais en mieux et moins chiant :mrgreen: . Dommage que l’histoire ne m’ait pas intéressé plus que ça sur la longueur car sinon le film aurait vraiment pu prétendre à plus niveau note.


6/10
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Minari - 8/10

Messagepar Alegas » Lun 12 Juil 2021, 17:16

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Minari de Lee Isaac Chung
(2021)


Jolie surprise, d’autant plus étonnante que des films nommés récemment à l’Oscar du meilleur film c’était clairement pas celui sur lequel j’aurais misé. C’est typiquement le genre de petit drame que je n'attendais pas et qui au final m’a touché en plein cœur par sa simplicité, son humilité et sa tendresse. Sur un pitch très simple (une famille coréenne tente de fonder une ferme dans l’Amérique des années 80), le réalisateur livre une histoire particulièrement sincère (il semblerait que le métrage soit en partie autobiographique), qui met en avant des personnages très bien écrits. Le film ne fait jamais faux, chaque dialogue ou situation marchent complètement, et c’était pas gagné car le film joue très souvent sur un équilibre entre quelque chose de dramatique (le père qui fait tout son possible pour accéder au rêve américain, pour prouver à sa famille qu’il est capable de construire quelque chose de ses propres mains) et quelque chose de plus léger (la relation entre le gamin et sa grand-mère, hilarante et touchante à la fois). Nombreuses sont les fois où le film aurait pu se planter dans ce dosage, mais Lee Isaac Chung s’avère être un scénariste assez doué pour éviter chacun des pièges qui se présentent à lui.

Le film pose plusieurs fois la thématique de l’intégration d’une communauté asiatique dans un univers quasiment redneck, et ça apporte un petit plus au sentiment de malaise que vit la famille sans pour autant devenir le sujet principal du film. D’ailleurs, le personnage de l’employé illuminé joué par Will Patton est une super idée, j’aime beaucoup la relation qui évolue entre lui et la famille : on le prend pour un gros cinglé sur les premières minutes (le passage où il porte sa croix :shock: :eheh: ), avant de se rendre compte que c’est un mec dont l’étrangeté cache énormément de bonté. Et puis j’adore ce final tout en simplicité, le passage du gamin qui rattrape sa grand-mère a eu l’effet d’un coup de grâce sur moi :cry: . Visuellement, je m’attendais à quelque chose de très basique, et au final c’est assez proche de ce que je peux apprécier chez un Jeff Nichols par exemple : ça s’efface derrière le récit sans pour autant oublier de construire une ambiance, des crescendos, des moments calmes quand ils sont nécessaires. C’est pas de la grande mise en scène mais j’ai trouvé ça toujours juste par rapport à ce que ça essayait de faire. Enfin, côté casting, aucune fausse note, tout le monde joue bien, aussi bien les adultes que les gamins. Et puis ça permet de revoir la mignonne Han Ye-ri (la migrante de Sea Fog), Steven Yeun qui était l’un des rares éléments que j’aimais bien dans Burning, et Youn Yuh-jung que je vois pour la première fois hors d’un film de Im Sang-soo (et qui n’a pas volé son Oscar). Vraiment un beau film dont la solidité tient sur peu de choses, et c’est vraiment la honte absolue que Promising Young Woman gagne l’Oscar du meilleur script face à un concurrent pareil :evil: (surtout quand il y a en plus le Sorkin et Sound of Metal).


8/10
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Festen - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mar 13 Juil 2021, 10:20

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Festen de Thomas Vinterberg
(1998)


Sur le papier c’est typiquement le genre de film que j’aurais pu détester de façon assez intense, vu que le Dogme95 représente pour moi l’anti-cinéma à son paroxysme. J’avais subi Les Idiots de Lars Von trier, qui reste encore aujourd’hui un des pires films que j’ai vu de ma vie, et j’avais de grosses craintes d’avoir une expérience similaire avec celui-là. Heureusement, ce n’est pas le cas, et quand bien même je pourrais aisément dire que l’enrobage visuel de Festen est moche, je trouve que Vinterberg arrive à justifier ce choix via son histoire et son traitement. On a beau avoir une caméra vidéo, où les cadres semblent découler plus d’une envie du moment plutôt que d’une réflexion, je trouve que ça colle complètement avec le fait de se retrouver en plein milieu d’une grosse réunion familiale, où on pourrait aisément croiser un apprenti vidéaste qui filmerait l’évènement. Alors clairement, ça n’apporte pas quelque chose en plus au film, la même histoire avec quelque chose de plus classique marcherait tout autant, mais pour le coup je peux comprendre la démarche.

Mais c’est vraiment du côté du script et de l’interprétation que Festen trouve ses plus grandes forces, en décidant de raconter une réunion familiale dans laquelle l’un des membres les plus importants va décider de révéler des secrets honteux qui ont mené au suicide de sa soeur. En racontant ça de la façon la plus crue et la plus réaliste possible (on a beau avoir du surjeu de la part de quelques acteurs, tout fait très vrai), Vinterberg met en scène ce qui est sûrement la fête de famille la plus étrange et malaisante de l’histoire du cinéma, et même si c’est parfois inégal sur la longueur (le film aurait mérité de durer dix à quinze minutes de moins pour éviter les répétitions) il faut avouer que dans l’ensemble ça marche fort. Le résultat est là : un film singulier, efficace et souvent étonnant, et qui est probablement ce que le Dogme95 de fait de mieux depuis le début de son existence.


6,5/10
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Note: 6/10
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Sans un bruit 2 - 5,5/10

Messagepar Alegas » Mar 13 Juil 2021, 11:48

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A Quiet Place Part II (Sans un bruit 2) de John Krasinski
(2021)


Le premier opus avait fait l’effet d’une bonne surprise malgré quelques défauts, mais on sentait que c’était un film concept qui méritait de rester sans suite. Ce second film a tendance a plutôt confirmer mes craintes, car même si Krasinski arrive à poursuivre l’histoire en multipliant les lieux et personnages tout en arrivant à garder le maximum de la simplicité de l’original, on sent très vite les limites de l’exercice. On a donc une suite qui va répéter énormément des situations vues précédemment, avec les mêmes dangers, les mêmes sources de tension (le gamin gaffeur, la gamine sourde, le bébé qui ne doit pas crier), et même si le côté post-apo est plus poussé vu qu’on visite plus d’environnements différents c’est pas suffisant pour renouveler complètement l’expérience. Mais ce qui est vraiment regrettable, c’est de constater que côté écriture ça se limite au strict minimum. C’était justifié dans le premier car il y avait juste la famille, mais là vu qu’on a de nouveaux survivants ainsi qu’un Cillian Murphy qui reprend le flambeau laissé par le père, c’est quand même dommage de se contenter d’un “c’est juste un mec qui a perdu son fils et qui veut plus s’attacher mais il va quand même le faire”.

Krasinski emballe ça plutôt bien, mais par contre se foire pas mal quand il veut donner de l’ampleur à sa mise en scène, notamment dès qu’il s’agit de faire du montage alterné entre deux groupes qui subissent chacun une menace différente (le passage sur le port notamment a beaucoup de mal à fonctionner). Et autant la fin abrupte du premier passait bien car elle était symbolique (on venait de trouver la façon de tuer la menace, donc on pouvait laisser là Emily Blunt et ses gosses) autant là c’est juste n’importe quoi, on se fait couper en plein climax alors que les personnages sont séparés les uns des autres, pour le coup on sent que c’est fait juste pour amener un troisième opus. Ça reste un divertissement sympa sur le moment, mais clairement le premier film était un bon cran au-dessus parce qu’il se suffisait à lui-même.


5,5/10
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Petit lieutenant (Le) - 6/10

Messagepar Alegas » Mer 14 Juil 2021, 12:12

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Le petit lieutenant de Xavier Beauvois
(2005)


De la part d’un Beauvois je m’attendais à tout vu qu’il est capable du meilleur (Des hommes et des dieux) comme du pire (La rançon de la gloire), mais là heureusement ça se regarde même si clairement ça souffre de la comparaison avec un certain L.627. C’est simple : quand on a vu le film de Tavernier, impossible de ne pas se dire que Beauvois a essayé de faire sa version avec la police des années 2000. On y retrouve plus ou moins le même pitch (un jeune flic arrive dans une brigade parisienne, et on va suivre son quotidien) ainsi que le même traitement (peu d’enjeux, réalisme mis en avant, il y a une enquête mais c’est pas l’intérêt du film qui ne se veut jamais être un polar) et du coup c’est compliqué de ne pas comparer sans cesse les deux. Du coup, ça joue un peu en défaveur du film de Beauvois, qui est un film sympathique au demeurant mais qui n’a jamais des personnages aussi attachants que ceux de Tavernier.

On pourrait dire que c’est un problème d’écriture, et ce serait sans doute en partie vrai (tout le traitement de Baye alcoolique est pas génial), mais ça vient aussi à mon sens des prestations que je trouve pas dingues, alors que le film a été de mémoire beaucoup vendu sur ça (Baye avait reçu un César à l’époque, que je ne trouve vraiment pas mérité pour le coup). Il y a bien Perrin, Zem et Chappey que je trouve justes, mais malheureusement ils tiennent des rôles secondaires, et il faut donc se reposer en grande partie sur Baye et Lespert. Il y a aussi Beauvois qui se donne un petit rôle, et c’est une très mauvaise idée car dès la première scène on voit bien que ce n’est pas du tout son truc. La première heure se suit très bien même si on n’évite pas le côté scénettes qui s’enchaînent, mais par contre une fois passé le retournement de situation de milieu de film (très surprenant pour le coup) le métrage est nettement moins passionnant. Bref, c’est pas L.627, mais c’est pas Polisse non plus, qualitativement c’est un juste entre-deux, pas désagréable à voir mais qui manque clairement d’un truc en plus pour s’imposer comme une référence.


6/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar pabelbaba » Mer 14 Juil 2021, 12:27

Je savais pas que j'avais vu un fimm de Beauvois...

C'est effectivement très moyen avec des acteurs aux fraises.
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Teddy - 8/10

Messagepar Alegas » Mar 20 Juil 2021, 15:04

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Teddy de Ludovic & Zoran Boukherma
(2021)


Grosse surprise pour le coup, j’ai l’impression qu’on parle beaucoup de La Nuée ces derniers temps mais finalement très peu de celui-là, et c’est bien dommage car c’est bien meilleur sur tous les points. J’ai eu la chance de ne rien voir et lire sur le film avant la séance, et tant mieux car pour le coup l’effet de surprise a énormément joué : autant je me doutais rapidement que ça allait partir dans une revisite du mythe du loup-garou, autant je ne m’attendais vraiment pas à un tel traitement. C’est vraiment comme ça que je m’imagine le cinéma de genre français tel qu’il devrait idéalement être : ça ne cherche jamais à copier ce qui se fait ailleurs, et ça exploite pleinement le fait que ça se déroule en France, avec ici un petit village au milieu des Pyrénées, un maire peu finaud, des flics pas très compétents, un oncle teubé sur les bords, un salon de massage à la propriétaire assez particulière. Ca donne l’impression de voir un film fantastique chauvin, mais dans le bon sens du terme, et surtout ça gère admirablement bien le dosage du fantastique, qui se fait progressivement avant d’exploser sur le dernier acte. Un dernier acte super bien géré, car c’est généralement sur ce passage que les films de genre français se foirent à vouloir faire du spectaculaire sans en avoir ni les moyens ni le talent, mais ici ça utilise à bon escient le hors-champ, et ça donne quelque chose de sacrément marquant, à mi-chemin entre l’hommage à Carrie et les réminiscences des images du Bataclan.

Même les ultimes dernières minutes du film sont très réussies, arrivant à donner une orientation très tragique à un film qui était la majorité du temps avec un ton plutôt léger. D’ailleurs, l’humour est à mon sens un des gros points forts du métrage, ça commence fort avec le passage du monument aux morts, et ça continue à distiller par petites touches des gags ou des idées qui rendent le récit très agréable à suivre (le coup du t-shirt unique, le tonton, la masseuse jouée par Lvovsky :mrgreen: , etc…) et en plus c'est très bien dialogué (les discussions avec les flics :eheh: , les scènes dans le salon de massage). Tout le monde joue bien, en particulier le jeune premier rôle qui s’approprie complètement un personnage toujours en équilibre entre quelque chose de sérieux et de ridicule sans jamais tomber dans un extrême. Et puis formellement c’est super bien torché, ça utilise avec intelligence les focales courtes pour donner une image particulière à l’ensemble du film, et il y a un paquet de moments bien marquants (cette unique apparition de la créature risque d’être un de mes plans préférés de l’année). Bref, c’est vachement bien et ça mérite clairement d’être supporté par une vision en salle, dommage que le film ne bénéficie pas d’une exposition médiatique à la hauteur de ses qualités.


8/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Val » Mar 20 Juil 2021, 16:01

Bien content d'avoir pu le découvrir lors de Gerardmer car il ne passe pas vers chez moi. :?

Hâte de voir ce qu'ils vont faire avec leur film de requin.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Mar 20 Juil 2021, 16:20

Si ils conservent ce niveau d'écriture et cet équilibre dans les tons, ça peut donner quelque chose de vraiment bien.

Très curieux aussi de découvrir leur premier long.
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Espion ordinaire (Un) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mar 20 Juil 2021, 16:24

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The Courier (Un espion ordinaire) de Dominic Cooke
(2021)


J’en ressors globalement agréablement surpris : je m’attendais à du film d’espionnage très basique et au final, sans aller jusqu’à être une référence du genre, ça se pose quand même comme une valeur sûre à mon sens. Déjà, il faut accepter le fait que c’est un film qui ne va pas jouer sur la tension ou sur des artifices de mise en scène, ça aurait pu pourtant vu le sujet hyper intéressant (la liaison entre un homme d’affaire anglais et un espion qui permettra à l’Ouest de connaître l’existence des missiles nucléaires à Cuba) mais au final le script préfère se concentrer sur l’aspect humain de cette histoire et ce n’est pas plus mal. D’une part, ça permet au métrage de ne pas péter plus haut que son cul et de ne pas se mesurer à des références évidentes, mais surtout ça permet d’avoir à l’arrivée un film sympathique dont on retient surtout la relation qui se crée entre les deux personnages principaux, relation fort bien écrite pour le coup (la storyline avec la femme est moins réussie, mais a tout de même ses qualités). Si en plus, comme moi, on ne sait rien du destin des protagonistes, ça permet d’avoir une dernière demi-heure très étonnante (naïvement, je pensais que le film se finirait bien, alors qu’au final on a quand même quelque chose de doux-amer :| ), et qui permet d’avoir la meilleure scène du métrage (le dernier face à face entre les deux, c’est fort, j’aime bien aussi la représentation du Lac des Cygnes qui est lourde de sens).

Clairement, il ne faut pas trop se concentrer sur la partie espionnage : à part quelques aspects bien sentis, on a l’impression de voir un film où tout se passe comme sur des roulettes (je veux bien que l’informateur soit haut placé, mais il prend en photo des documents sensibles un peu trop facilement), mais à côté de ça, c’est justement cette facilité qui rend le dernier acte plus fort car complètement en contradiction avec ce qui a précédé, donc j’aurais tendance à dire que c’est autant une qualité qu’un défaut. Formellement, ça fait le strict minimum, et ça possède des gimmicks un peu trop omniprésents (filmer l’URSS à base de gris, c’est clairement pas l’idée la plus originale qui soit :mrgreen: ), bref c’est vraiment pas de ce côté là que le métrage se distingue même si ce n'est pas honteux non plus. Cumberbatch est bon, comme à son habitude, surtout dans ce genre de registre qu’il maîtrise bien, mais c’est clairement Merab Ninidze, dans le rôle de l’espion russe, qui vole chaque scène où il apparaît. Un film sympathique donc, on a clairement vu mieux récemment dans le genre (Bridge of Spies évidemment) mais ça ne démérite pas pour autant.


6,5/10
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1900 - 5,5/10

Messagepar Alegas » Mar 20 Juil 2021, 17:26

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Novecento (1900) de Bernardo Bertolucci
(1976)


J’aurais aimé y voir un grand film, surtout avec un casting pareil (Depardieu, De Niro, Sutherland, Lancaster, Hayden, excusez du peu :o ), une équipe technique talentueuse (Storaro, Morricone) et une ambition démesurée (plus de cinq heures pour évoquer presque cinquante ans d’histoire de l’Italie), mais malheureusement ça a eu du mal à me convaincre, surtout sur la durée. Jamais le récit n’a réussi à me captiver au point de ne plus me lâcher, et pour cause : j’ai toujours eu l’impression de voir un film conçu uniquement dans le but de marteler un discours, et non plus un film qui va faire en sorte qu’on s’attache aux personnages. Le fait est que chaque protagoniste ou antagoniste du film sert ici uniquement comme fonction : le riche, le pauvre, le fasciste, le communiste, etc… et en plus pour couronner le tout c’est particulièrement manichéen avec un Depardieu qui restera toujours un mec sympathique pendant qu’un Sutherland est présenté comme la pire des ordures et conservera ce statut jusqu'à la fin. Et puis paye ton dernier acte en mode pub pour le parti communiste sans aucune once de subtilité, on te met un bon gros drapeau rouge pour bien souligner, et si jamais ça ne suffit pas, il y a Depardieu par expliquer face caméra que les patrons c’est pas bien et que le prolétariat vaincra :shock: , dans le genre pénible ça se pose là.

C’est con car malgré son côté très inégal (notamment en termes de rythme ou on peut passer de moments très bien à des longs passages très chiants), le film a quand même beaucoup de choses à revendre : une première heure très sympathique, un joli score de Morricone, une sublime photo de Storaro, des prestations solides (même si en grande partie foirées par l’habituel doublage italien d’époque :x ), des mouvements de caméra inspirés, une analyse intéressante de la montée du fascisme, autant de choses qui suffiraient probablement sur un film d’une durée normale, mais qui n’arrivent pas à effacer l’ennui ponctuel ressenti sur l’ensemble de l’oeuvre. Il aurait clairement fallu un script plus orienté sur les personnages et l’émotion plutôt que sur le discours et le propos, et on aurait sûrement eu une des plus grandes fresques de l’histoire du cinéma façon Leone, mais là, en l’état, j’ai plus eu l’impression de voir un caprice de cinéaste qui veut afficher ses opinions politiques, avec quelques fulgurances de cinéma à l’appui.


5,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar ril » Mar 20 Juil 2021, 20:14

Tu penses mettre une critique pour Benedetta ?
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