[Alegas] Mes Critiques en 2021

[Mark Chopper]

Et les contre-exemples côté japonais ?

Le seul moyen de ne plus parler des notes, c'est de les supprimer.

[Alegas]

Et les contre-exemples côté japonais ?

On a chacun nos cinéma qui nous parlent moins, en cherchant bien je pense qu'on peut facilement trouver un pays dans lequel tu n'as pas non plus beaucoup d'affinités. Chacun son truc.

Mais sinon, côté japonais : Harakiri, un paquet de Miyazaki, Summer Wars, Les enfants loups, Perfect Blue, etc... c'est pas comme si j'aimais rien de ce qui se fait au Japon, loin de là.

[pabelbaba]

Ben justement là les notes ont leur importance, on voit bien que coup sur coup tu n'es pas particulièrement touché par deux films dont la technique n'a rien de folle, mais où l'humain est vraiment mis en valeur et de façon assez originale.

Ouais enfin c'est ridicule de s'en tenir à deux films.
Je met 9 à Il était une fois le Bronx où la technique n'a rien d'extraordinaire non plus, mais où l'histoire me touche particulièrement, et je pourrais citer un paquet d'exemples comme ça. Chacun à ses films qu'il adore malgré le fait qu'ils ne soient pas parfaits.
Again, j'ai beaucoup aimé Fitzcarraldo, mais c'est un film qui ne m'a pas fait l'effet d'une illumination au point de mettre de côté les quelques défauts qu'il possède.

C’est intéressant comme exemple parce que ça me fait comprendre que je me suis trompé sur le terme "humain”. Mon propos c’est plutôt de se réjouir de trouver de l’humanité dans quelque chose de plus impromptu ou étrange. C’est pas un jugement de valeur, mais je pense que c’est ce qui fait la différence entre nos goûts. Là où la plupart ici aiment cela et vont kiffer ces propositions parfois bancales, tu vas préférer des propositions plus carrées de ce point de vue, comme le film de de Niro, que j’aime aussi, mais pas autant que les deux autres, justement pour leur singularité.

Je ne pense pas que ce soit une question de pays ou de genre, d’ailleurs pour les films d’animation que tu cites, on a clairement des propositions visuelles qui sont sont à mille lieues de Kitano et d’Herzog et qui prennent le pas sur le reste.

Encore une fois, c’est pas une question de savoir qui a les meilleurs goûts, je cherche à comprendre les grandes différences. Et ce n’est pas basé que sur ces 2 films qui sont juste symptomatiques de ce que je constate ici depuis... 10 ans!

Maintenant on peut me dire on s’en fout, les goûts/les couleurs, nia nia nia...

[Mr Jack]

Le seul moyen de ne plus parler des notes, c'est de les supprimer.

Très bonne idée.

[pabelbaba]

Je me permets d’en rajouter une petite couche et de prouver que j’ai bien lu ta critique, le point où tu envisages une autre fin, qui te plairait davantage, va dans ce sens, dans la mesure où tu appelles une fin en phase avec une morale occidentale où l’on expie ses fautes, sa vanité ou ses péchés, alors que Kinski, malgré le mal qu’il a pu faire autour de lui, ressort avec le sourire et le cigare aux lèvres, comme s’il avait vaincu et en ressortait grandi.

[francesco34]

Tiens ça me fait penser, ça hésite pas à souvent chambrer Polanski et d'autres ici (je parle du forum en général, pas de ton topic Alegas), mais jamais un mot sur Kinski un des pires pervers violeurs pedophiles de toute la bande?
A part ça j'ai jamais essayé ce Fitzcaraldo, faudrait quand même que je le tente un jour...

[pabelbaba]

Kinski est mort, on s’en fout.

Comme Burroughs et tant d’autres.

[Alegas]

Je me permets d’en rajouter une petite couche et de prouver que j’ai bien lu ta critique, le point où tu envisages une autre fin, qui te plairait davantage, va dans ce sens, dans la mesure où tu appelles une fin en phase avec une morale occidentale où l’on expie ses fautes, sa vanité ou ses péchés, alors que Kinski, malgré le mal qu’il a pu faire autour de lui, ressort avec le sourire et le cigare aux lèvres, comme s’il avait vaincu et en ressortait grandi.

Pour le coup je ne prend pas du tout la fin comme ça : il n'en ressort pas grandi vu qu'il garde son obsession de l'opéra à tout prix, et ce sans prendre en compte le fait qu'il a taxé beaucoup d'argent à Cardinale mais qu'il n'aura jamais l'occasion de lui rembourser.
Alors ouais, il fait plaisir à la population locale de façon temporaire en faisant découvrir l'opéra, mais derrière ça il restera le minable à grande gueule qu'il était au début du film.

J'ai rien contre cette fin, après tout pourquoi pas, et elle colle complètement au personnage (et à Herzog puisque j'ai l'impression qu'il parle de lui à travers cette histoire), mais de mon côté le film aurait eu une plus grande puissance avec quelque chose de plus pessimiste, cathartique.

Kinski est mort, on s’en fout.

Je pense que même quand Polanski sera mort il y aura toujours des gens pour faire chier quand ses films passeront à la TV.

[pabelbaba]

Au regard de la filmo d’Herzog, ça aurait fait double emploi avec Aguire.

[Alegas]

Je t'avoue que j'ai zéro souvenir d'Aguirre si ce n'est le fait que je me suis fait grave fait chier devant.

[pabelbaba]

Kinski n’en ressort pas avec le sourire et le cigare aux lèvres.

[Alegas]

Un Condé de Yves Boisset
(1970)

Je tombe un peu de haut avec celui-là, j’étais bien chauffé par ce que j’avais pu en lire, mais au final c’est même pas que j’ai été déçu vis à vis de mes attentes : c’est que je trouve le film, malgré quelques qualités, assez mauvais en fait. Pour le coup, je ne comprend pas les avis assez élogieux sur le forum, car au-delà de l’image polar hardcore que le film se donne, Un Condé n’a, à mes yeux, pas grand chose pour lui, et très franchement sans Boisset au générique j’aurais sûrement pris comme ça comme un petit polar de bas étage amateur. Déjà, à l’exception de Michel Constantin, Rufus et Bernard Fresson, c’est la foire au mauvais jeu d’acteur. La palme revenant à Michel Bouquet jamais convaincant dans son rôle de flic jusqu’au boutiste alors qu’il est censé porter le film sur ses épaules. Il tire la même gueule tout le long du film, parle toujours sans conviction, on a vraiment peine à croire que la mort de son collègue le touche, bref il donne constamment l’impression d’être un sacré miscast, et je pense qu’on aurait clairement gagné au change en switchant avec Fresson.

Côté script, le film a pour moi deux gros défauts : d’une part c’est pas spécialement bien écrit dans sa globalité, tout le début du film a d’ailleurs pas mal de défauts de structure avec plusieurs points de vue à suivre qui ne servent pas à grand chose, et je ne parle même pas des personnages qui ne font que remplir des fonctions tant leur écriture est minimaliste (ça peut être une qualité parfois, mais là clairement pas, le personnage de Françoise Fabian pose bien le niveau). Il n’y a que Constantin qui m’a plu parmi les personnages, sûrement parce qu’il donne l’impression de sortir d’un film de Melville. L’autre souci, c’est que ça assène son propos avec la grâce et la subtilité d’un marteau-piqueur. Je veux bien comprendre que le film soit un pur produit post-Mai 68, mais là sérieux le discours anti-flic primaire est assez puant, même le policier le plus sympathique se révèle être un homme hyper limite dans la façon dont il appréhende la loi. Alors oui, ça apporte quelques scènes réussies, notamment le passage à tabac de Rufus qui se conclut sur l’arrivée du gamin, mais le reste est vraiment gênant à mon sens tant ça n’apporte aucun nuance à son propos.

Et puis côté réal, en plus de trouver ça quelconque j’ai surtout trouvé que c’était limite techniquement. La première scène avec le tabassage d’un mec dans une ruelle m’a fait peur avec son montage à la truelle et sa mise en scène qui montre bien les coups qui ne portent pas ou qui font mous, je me suis dit que ça allait peut-être s’améliorer par la suite, mais en fait pas vraiment. Il y a bien quelques exceptions comme le meurtre de l’ascenseur, mais sinon on voit bien que Boisset montre vite ses limites dès qu’il s’agit de faire parler l’action (le passage avec les truands qui cassent tout dans la boîte, c’est chaud tellement c’est ridicule ), et du coup ses deux meilleures scènes s’avèrent être des séquences dialoguées où ça bouge très peu (Bouquet qui retrouve Beausourire, et la dernière scène de Constantin). Bref, c’est un film qui me donne l’impression que son côté hard-boiled tendance vigilante fait pardonner ici ses énormes défauts, alors que bon, au final, ça ressemble plus à Ne réveillez pas un flic qui dort qu’à Dirty Harry.

4/10

[Mark Chopper]

Je pense avoir posté un jour un avis très mitigé.

[Alegas]

Effectivement, j'ai retrouvé ça dans le topic pano polar français :

Pas terrible... Faut dire que j'ai du mal avec Michel Bouquet, dès que je le vois j'ai envie de dormir. Une histoire de vengeance menée par un flic qui s'affranchit des règles, pas très palpitante, emballée comme un téléfilm, gros bof.

Du coup ça m'a permis aussi de me rendre compte que Logan trouvait aussi le film tout pété. Je me sens moins seul désormais.

[pabelbaba]

Boisset est assez limité techniquement, ça fait un bout de temps que j'ai vu celui-là mais ça sautait aux yeux dans La Femme Flic.

En tout cas j'avais beaucoup aimé Un Condé et trouvé que le choix de Bouquet donnait au perso à caractère vraiment différent, justement pas dans la lignée de Dirty Harry ou même chez nous de Gabin dans Le Pacha, mais un truc à part, moins grand spectacle et punchlines, plus "flic". Un côté franchouille que je rapprocherais de Piccoli dans l'Inception de Claude Sautet.

Je le mets sur ma wishlist de revision