Showgirls |
De Paul Verhoeven |
3/10 |
Synopsis
Sans famille, sans amis et sans argent, Nomi Malone débarque à Las Vegas pour réaliser son rêve : devenir danseuse. A peine arrivée, elle se fait voler sa valise par l'homme qui l'a prise en stop. Perdue dans la ville, Nomi doit son salut à Molly Abrams, costumière au «Cheetah», un cabaret réputé de la ville.
Découvert il y a très longtemps, il me semblait que c'était passable. Ici, j'ai du le visionner en plusieurs fois tellement c'est aussi intéressant qu'un sopa opéra et kitschissime.
Ayant revu Basic Instinct, Elizabeth Berkley a certainement une plastique parfaite sculpturale mais aucun magnétisme Stonien. Ensuite, elle n'est vraiment pas aidée par le stylisme bariolé que ce soit coté ville ou coté scène mais sa fabuleuse silhouette en fait un porte manteau idéal. D'ailleurs, elle se paye de luxe de ne pas avoir un gramme de graisse malgré le nombre de burgers ingurgités.
La pauvre héroïne subit humiliation sur humiliation, traitée comme au salon de l'agriculure. Puis, elle se rend compte que les vrai(e)s ami(e)s dans ce milieu sont quasi inexistants et que pour exister il se faire désirer et faire des coups de pute au sens propre comme au figuré. L'actrice n'a plus fait de projet majeur depuis, on se demande pourquoi...
Kyle MacLachlan tient ici l'un de ses pires rôles, avec le mode endive activé mais il a du apprécier le tournage.
Globalement aucun membre du cast ne dégage d'intérêt narratif, tous similaires et corrompus sans remord , aucune profondeur scénaristique que de l'insipide ou du vulgaire. Nudité gratuite ou nécessaire, à la fin on ne fait même plus de différence.
Mais avec autant de mixité hommes-femmes, il y a un peu d'amour ou de séduction dans tout ça....bah, non. Du viol, des humiliations, , des trahisons, du teasing lesbien ou straight mais zéro sentiment.
Verhoeven se fait plaisir avec de nombreuses scènes très suggestives. On atteint le somment du ridicule avec un accouplement dans la piscine où Elizabeth Berkley qui frétille énergiquement poisson hors de l'eau. Là aussi, il ne joue jamais la carte du mystère ou du sous entendu avec des "danses" de stripteaseuses, de "cabaret" qui font évoluer ses comédiens très dénudés mais ce sont plus des gesticulations ou danses tik tok qu'autre chose. Certains mouvements chorégraphies sont plutôt dignes de la tectonique qu'autre chose avec passages de bras au dessus de la tète entrecoupés de corps à corps; le pompon venant du show avec le chorégraphe black. Mais j'oubliais le truc de la mamie avec sa robe customisée, quelle classe ! Showgirls essaye de nous faire avaler qu'une danseuse castée dans la matinée peut assurée l'entièreté d'un show le soir même.
Au lieu de montrer les coulisses avec des meneuses de revue non grimées, on ne les voit jamais sans make-up, sans leurs attributs de scène alors que le contraste saisissant et les contraintes de ces métamorphoses quotidiennes auraient pu apporter un peu d'empathie et de souligner leurs efforts. Ici, on assiste aux multiples crépages de chignon dans les coulisses de chez Michou.
Le film se tient à Las Vegas, au lieu d'exploiter le fourmillement d'ambiance de cette cité, Verhoeven ne nous propose que des allers et retours similaires sans explorer les autres aspects extravagants et contradictoires de Vegas.
Une valse de personnages obnubilés par leur image, leur ascension. Triste cirque outrancier où la danseuse quitte Las Vegas pour Los Angeles pour poursuivre son rêve américain et certainement continuer à rencontrer de bonnes personnes.