Bac Nord |
De Cédric Jimenez avec Gilles Lellouche, Karim Leklou, François Civil fr Genre : policier Durée : 01h44min 2021 |
7/10 |
Synopsis2012. Les quartiers Nord de Marseille détiennent un triste record : la zone au taux de criminalité le plus élevé de France. Poussée par sa hiérarchie, la BAC Nord, brigade de terrain, cherche sans cesse à améliorer ses résultats. Dans un secteur à haut risque, les flics adaptent leurs méthodes, franchissant parfois la ligne jaune. Jusqu'au jour où le système judiciaire se retourne contre eux…
Un film qui fait polémique avec cette version des ripoux 2.0. sauf que du temps de Noiret, les voyous étaient le menu fretin de nos jours.
Comme dans Police, on assiste au quotidien des forces de l'ordre en manque de moyens, de soutien et qui doivent parfois basculer dans l'illégalité pour faire avancer les choses, tellement le système est en décalage avec les trafiquants contemporains qui savent se jouer des lois, de l'omerta et de ne jamais laisser retomber la peur envers eux.
Métrage très testostéroné, où les personnes féminins sont quasi inexistants. Adèle Exarchopoulos n'est qu'une jolie plante qui ne sert pas à grand chose et dont on célèbre l' accouchement en boite de nuit et l'indique est un garçon manqué avec une patate dans la bouche qui combiné avec son accent n'aide pas à comprendre ce qu'elle baragouine.
Un triste portrait de la banlieue vampirisée par ces dealers qui contrôlent tout. Un réseau bien rodé où quand une tete saute, elle est remplacée immédiatement. Bac Nord ne souhaite pas vraiment donner de visage aux délinquants, même s'ils sont très nombreux à l'écran, Jimenez ne donne jamais de nom à une cible précise, quand ils apparaissent c'est bien souvent masqués, une anecdotique, ou bien par centaines. Bac Nord ne tente pas de décrypter leurs ambitions, leurs relations familiales etc... Le public qui n'a pas vécu en banlieue ne peut qu'imaginer leurs motivations, l'organisation, sans jamais avoir d'empathie pour eux. Les habitants honnêtes aux aussi sont balayés de la pellicule, comme s'ils étaient en voie de disparition; ne permettant jamais de contrebalancer cette image banlieusarde. Ces grands oubliés n'ont même pas droit de témoigner eux aussi de leur enfer quotidien de ne pas pourvoir évoluer librement chez eux.
Pourtant on aimerait y trouver un brin d'espoir, une porte de sortie mais l'actualité nous donne tord. Darmanin se félicitant que le nombre de tués à baissé de moitié par rapport à l'année d'avant.
Des zones de non droits qui semblent être tirées de Fast 5 où tout le monde, quelque soit son âge est armé jusqu'aux dents et prêt à en découdre.
D'un autre coté, quand tu vois tes parents trimer en respectant les lois, et certains ne pas pouvoir en profiter alors qu'un petit trafiquant se fait des milliers d'euros en quelques jours net de taxes, on ne se pose pas de question. A l'heure des réseaux, où tout le monde expose sa vie de rêve, comment ne pas envie, jalouser de ne pas pouvoir se payer ou payer à des proches de belles choses utiles ou futiles.
La aussi, les conséquences des usages de drogues avec la vie plus ou moins ravagée des addicts n'est pas du tout abordée. On parle juste d'une weed récréative avec grande banalité.
Meme si Bac Nord ne balaye pas Marseille dans son entièreté, le projet a peu de temps morts, ne s'appesantit pas sur des présentations mais a un style direct et peu subtil. Bac Nord détient certainement le record du monde des "fils de pute" au compteur, avec des dialogues plutôt limités. La psychologie du film fonctionne pourtant et on partage facilement la souffrance des flics face à leur impuissance quotidienne, la pression des supérieurs à faire du chiffre sans aucune logique (comme dans le système hospitalier d'ailleurs), leurs pétages de plomb...
Grosse séquence de descente dans un immeuble (qui ressemble un peu à celle de Shorta ou des misérables) avec des affrontements de toute part, maitrisée de A à Z (petite déception sur un point:
. Un climat anxiogène latent mêlant provocations verbales et violence physique. Un bon équilibre dans son trio de policiers, qui ne sont pas les plus futés du monde, ni les plus malveillants, ils veulent juste faire le bien, sans s'y prendre forcément comme il faudrait.
Un seconde partie carcérale, beaucoup moins bien maitrisée.
Jimenez se défend que son film soit en lien avec des faits réels mais se prend les pieds dans le tapis en insérant des vraies images et JT et en "inventant" des avenirs aux flics en clôture qui fait très "faites entrer l'accusé" ou "basé sur des faits réels".