Joker - Todd Phillips (2019)
Alors c'est donc ça le choc de 2019 !
Effectivement, voir le Joker en teubé victime virant vigilante et gilet jaune malgré lui, y a de quoi être choqué.
Car on passe ici totalement à côté de ce personnage, acteur du chaos qui faisait des merveilles dans les pages de certains comics ou dans le film de Nolan (malgré ses défauts, on ne peut pas lui enlever qu'il avait totalement cerné le personnage, sa dangerosité et son aura insaisissable), le fait d'en faire une victime de son environnement constament rabaissé/persécuté lui enlève toute sa substance, son côté unique, car, dans de telles conditions, n'importe-qui aurait pu virer Joker.
Et si ça n'est clairement pas un bon film sur le Joker, ça n'est pas non plus un bon film sur la folie. On survole le pourquoi, en surlignant le comment, Joaquin Phoenix n'était pourtant pas un choix de cast délirant, mais le pauvre n'a vraiment rien à défendre.
Au rayon facepalm on notera que c'est également bien à la ramasse dans la façon de rattacher les wagons avec la famille Wayne, le père étant quand-même pas loin d'être présenté comme un gros batard et le comportement du fils fleurte gentiment avec l'autisme.
Après ouais, le cachet 70's a de la gueule et ça n'est pas minable dans la forme, mais une jolie photo des des cadrages appliqués ne remplaceront jamais une mise en scène qui véhicule du sens, un réel point de vue.
Les rares qualités citées et le fait de ne pas m'être ennuyé m'empêche de l'âcher le 0 de la défaite, mais on est pas passé loin, tant le film m'a particulièrement enervé. Je n'aime pas parler d'hallu collective pour ce qui concerne une oeuvre majoritairement appréciée que je n'ai pas aimée, car cela sous-entend que je vaux mieux que la masse et que je suis dans la lumière quand le commun des mortels se perd dans l'obscurité, mais là balek, s'en est bien une. Et une belle, gros !
3/10