[Scalp] Mes critiques en Quarantaine

[Scalp]

5/10

Sunday in the Country de John Trent - 1974

Sur le papier c'ests plutôt intriguant, un trio de braqueurs sans pitié se retrouve perdu dans la campagne et va se retrouver chez ce bon vieux Ernest Borgnine (parfait comme à son habitude, il joue pas vraiment, il est juste là et ça suffit) qui habite avec sa petite fille, on est chez du pur redneck religieux. Alors quand on lit ça on se dit on va avoir un rape and revenge ou un home invasion avec le vieux Borgnine qui va se défendre et après la présentation de rigueur plutôt efficace on voit que Borgnine se prépare pour la venue du trio, et il se prépare bien le bougre. Le trio est sur le pas de la porte depuis 10 secondes que Borgnine shoot un mec sans sommation et capture les 2 autres et donc là on a un tout autre film que prévu avec ce bon vieux Ernest qui va un peu torturé les 2 braqueurs, enfin il les tient en laisse et lâche ses chiens dessus. Du coup on aura pas vraiment de rebondissement et l'intérêt sera le conflit entre la fille et son grand père, la fille ne comprenant pas pourquoi il agit comme ça et ne veut pas appeler la police, sauf que c'est pas très passionnant ça. Du coup on a pas d'aspect bis que ce genre de péloche propose et la dramatisation est du osef complet mais heureusement ça dépasse à peine 1h15 (cedi dit j'ai ptet vu une version tronqué car le blu ray annonce 1h29) du coup on va très rapidement à l'essentiel et l'essentiel c'est le vétéran de Peckinpah qui va dessouder les truands le tout salopette et le sourire aux lèvres, ce petit évènement lui permettant de faire sortir tout ses pulsions, pulsions qui pourraient nous interroger sur l'empathie qu'on a pour le personnage mais non ça nous interroge pas des masses on est plus dans du kill em all et avec sadisme, y a pas clairement pas l'ambiguité que le réal voulait surement apporter à son récit avec cet homme paisible qui se transforme en tueur sans pitié. Le reste c'est pas ouf, déjà le casting à part Ernest est guère convaincant, le pire étant le mec qui bosse à la ferme avec lui mais le trio de braqueur est assez fade surtout quand en face on a un monstre de charisme, la réal est très sage, trop sage, dans ce genre de décors et de redneck Peckinpah a tué le game avec son Straw Dogs.
Petite curiosité pas désagréable mais complètement oubliable.

[Scalp]

5/10

Angel Terminators de Tony Liu- 1992

Une suite qui n'en n'est pas une puisque le titre a même changé. Ca reste moyen, en fait pour avoir un film dans la ligné d'un Sens du Devoir ou Tiger Cage, faudrait mixer le 1 et le 2. On prend l'action et le rythme du premier avec le casting (on a ce bon vieux Lo Lieh ici notamment) et la mise en scène du 2. Car ici on fait vraiment un bond qualitatif pour la réal, l'image fait pas prise à l'arrache, y a un vrai montage, y a des idées de mises en scène et les chorégraphies sont plus développées (enfin pour le climax final où on a des enchainements bien plus long que pour le premier film).
Dans le premier on avait une histoire prétexte qui servait à caler des scènes d'actions et on se faisait pas chier une seconde (bon y a bien le petit passage relou capture drogue mais ça allait encore) ici on a une histoire prétexte (y a des flics, y a des triades, y a des méchants sans pitié, on bute du perso principale sans aucun remord) mais c'est très radin en action pourtant l'intro est bien in your face et on se dit qu'on va avoir un must see du genre et puis non en fait après cette intro badass on a des petites escarmouches loin d'être mémorable et c'est pas parce que le film regroupe toutes les meufs badass de l'époque (enfin quand je dis toutes c'est 3 quoi c'est Expendables le truc) que ça change grand chose car si elles se tapent pas l'intérêt est limité. Et puis c'est dommage de sous exploiter comme ça Yukari Oshima qui avait le meilleur perso des 3 (mais elle a droit à la meilleure scène du film, un bon moment de grâce bien bourrine et sanglante), à la place on se tape Sibelle Hu qui est ridicule dans le climax, elle est pas crédible avec ses fringues et son fusil 3 fois trop grand pour elle (on dirait l'affiche de Pinot simple flic ce passage) pourtant dans l'intro elle était bien mais là c'est chaud, alors en général la D.A de ce genre de film je m'en fous mais là entre Sibelle et les 2 meufs en pyjama c'est pas possible, déjà que c'est cheap mais alors là ça en rajoute une couche, j'ai vu des roumains mieux habillés. Heureusement Moon Lee sauve ce climax en étalant tout son talent pour kicker, après clairement on est pas devant du Corey Yuen (je mets pas la barre haute en citant Yuen, qui est un réal chorégraphe efficace mais y a nettement meilleur évidemment)
Au final les 2 Angel Terminators ça passe le temps mais on est à des années lumières des meilleurs films du genre (à l'époque j'avais découvert coup sur coup Above the Law et She Shoots Straight donc autante dire que c'est pas la même découverte là) et ça reste des choix d'éditions pas forcément judicieux quand on sait ce qu'il y a encore d'inédits chez nous.

[Jed_Trigado]

Sibelle Hu qui est ridicule dans le climax, elle est pas crédible avec ses fringues et son fusil 3 fois trop grand pour elle (on dirait l'affiche de Pinot simple flic ce passage)

[pabelbaba]

C'est complètement ça.

[Scalp]

Ils ont craqué sur ce passage, jusque là y avait rien de choquant mais alors la casquette, le déguisement leader price de flic et le fusil de 3 mètres c'est un sacré combo.

[Scalp]

5.5/10

Paradise Beach de Xavier Durringer - 2019

Film complètement bazardé à sa sortie, bon en même temps c'était vendu sur son casting de rappeur et c'est pas forcément l'idée du siècle car le même film avec un casting "normal" aurait certainement mieux marché et été moins basher (4 de moyenne sur sens critique (site qui met 7 minimum à tout les Truffaut je rappelle). Première surprise quand j'ai lancé le film c'est le nom de Durringer, un nom oublié mais un nom à qui on doit un super polar sorti il y a bientôt 25 ans et depuis quasiment invisible et introuvable : J'irais au paradis car l'enfer est ici, bon il a fait Chok Dee aussi ça relativise mais de base en lançant le film je partais avec un apriori plutôt positif et ça se laisse regarder. Alors c'est clairement pas un grand film et on a des clichés à la pelle (le défaut que les parisiens découvrent depuis qu'ils ont vu Emily in Paris et qu'ils ont l'aire de gros con) mais bon c'est pas gênant en soi que toutes les Thai soient des putes et que tous les policiers soient corrompus mais l'histoire se laisse suivre avec plaisir. C'est donc Sami Bouajila, qui sera toujours un acteur que j'apprécie et en vieillissant il est devenu vraiment charismatique, par contre il a une scène dans le film où il est en surjeu et qui sonne vraiment faux à un moment ça m'a vraiment frappé alors que d'habitude il est plutôt juste, il sort de 15 ans de prison pour braquages et ses 5 potes se sont barrés avec la thune en Thaïlande pour refaire leur vie, il vient chercher sa part mais tout va pas se passer comme prévu. Le trailer laissait présager un truc beaucoup plus ghetto et bas du front mais finalement c'est plus un film noir avec un décorum hood avec un casting de rappeur qui fait plutôt le taf bon Seth Gueko c'est son physique qui fait le taf car acteur c'est pas son métier et ça se voit un peu par contre Kool Shen est parfait dans son rôle de connard, Nessbel et Dosseh en mec de la tess c'est forcément crédible. On suit donc Bouajila qui va se démener pour récupérer son fric et pour ça il va y avoir des cadavres avec une guerre des gangs dans un Phuket qui ressemble plus au 9.3 avec des palmiers qu'a un endroit paradisiaque, et du kidnapping, pour le coup je m'attendais à plus de cadavres d'ailleurs, et là on se retrouve devant le gros problème du film tout les personnages du film sont des faire valoir au perso de Bouajila et ça amoindrit forcément l'aspect dramatique de l'ensemble (les morts des persos c'est un bon gros osef) et les interactions ne marchent pas vraiment (le perso au dent en je sais pas quoi il est insupportable et on sait très bien comment il va finir) seul le perso de Hubert Koundé (qu'on est content de revoir) a un peu un truc à défendre (parce que Kool Shen à part que c'est un gros con on peut rien dire d'autre sur son perso) du coup on croit pas vraiment à cette amitié entre les 5 persos (ce qui amoindrit donc comme j'ai dis la mort de certains). En fait avec cette histoire on pouvait avoir un truc bien meilleur, tout ce qui tourne autour du kidnapping, on change l'issue et on a un truc vraiment noir et ça rendrait la fin nettement plus puissante, enfin la fin est quand même bien ici et j'aime bien la scène qui fait pas dans l'esbroufe. La réal est d'ailleurs sans chichi (y a le gimmick de la photo mais ça va ça marche).
C'est pas déplaisant mais complètement oubliable dans l'instant, par contre ça donne envie de revoir Kool Shen et Nesbeal dans ce genre de rôle.

[Scalp]

8/10

Autostop Rosso Sangue de Pasquale Festa Campanile - 1977

Réalisateur spécialisé dans les comédies, Campanile signe ici son seul film de genre et il y va à fond avec un film au croisement de plusieurs genres : le road movie, le survival et le rape and revenge (un genre tout pété ou presque), Wes Craven a vraiment été une source d'inspiration à l'époque avec ses 2 films fauchés (et pourris). Ici on a donc un couple au bord de la rupture joué par Franco Nero (parfait comme toujours) et Corinne Cléry(que je découvre ici et qui est vraiment une bonne actrice), en général quand un couple rencontre ce genre de preuve ça a tendance à le ressouder, ici on en est vraiment loin. Nero joue un journaliste raté et alcoolique qui viole sa femme (oui le mot là est clairement violer), sa femme qui ne l'aime plus. Ce couple va croiser la route d'un mec en panne sur la route qui va bien entendu s'avérer être un tueur, impeccable David Hess dans ce rôle patibulaire mais presque attachant, il va prendre le couple en otage et on aura donc un long huis clos dans la voiture, un huis clos qui va vite s'avérer surprenant puisque les 2 hommes vont presque sympathiser en "s'alliant" contre la femme considérée comme de la marchandise par les 2 hommes, on est pas trop dans du cinéma inclusif là et encore moins dans la scène de viol qui n'est pas s'en rappeler Straw Dogs et son ambiguité totale et qui évite totalement le raccolage qu'on pouvait avoir dans ce genre de scène à l'époque. Sur le fond on est vraiment au dessus de la moyenne du genre où les persos sont souvent le facteur faible du film ici le trio marche à fond et Nero au début on pouvait presque le trouver drôle et sympathique mais plus le film avance plus il va se révéler veule et cynique alors que sa femme va s'affirmer, c'est elle le perso fort du film, celle pour laquelle l'empathie est totale. Mais 1h30 dans une voiture c'est difficilement jouable donc on a d'autres péripéties et certaines pas forcément attendues d'ailleurs et ça fait du bien de voir un film et de se laisser surprendre par les évènements (on peut vraiment pas tout prévoir), d'ailleurs à la base je voulais mettre 7 mais la fin me fait réhausser le tout, c'est le genre de fin qui fait gagner des points à un film, une fin bien burnée quand même.
La réal est plutôt soignée dans l'ensemble (bon y a des faux raccords qui m'ont piqués les yeux par moment) avec des bonnes idées, des jolis plans (le viol est assez esthétique notamment) des passages bien énergique (la course poursuite à la Duel) et surtout une gestion de la tension assez admirable bien aidé par le score méconnu mais génial de Morricone.
Un mélange d'influence qui donne vraiment un bon petit film dont le refus évident de manichéisme le rend immédiatement attachant et qui n'est pas sans rappeler Hitcher.

[angel.heart]

Bah putain, t'arrives encore à lâcher du 8/10 pour du bis rital !

Mon Blu Ray remonte sur la pile de films à voir en priorité !

[pabelbaba]

[osorojo]

Il est bien malsain celui-là et assez surprenant, j'avais beaucoup aimé aussi ^^

[Scalp]

On m'a dit de changer de passion pourtant.

[Jed_Trigado]

Alors là je suis sur le cul, claquer une note aussi haute a un truc italien que j'ai trouvé nul a sa découverte, ça me donnerait presque envie de le revoir.

[Scalp]

Dans ce genre bien pété on est pourtant dans le haut du panier là.

[Mr Jack]

On m'a dit de changer de passion pourtant.

Fais un screen au cas où la team premier degré revient te péter les noix.

[Alegas]

C'est pas ça qui nous empêchera de le dire quand même.