[Jed_Trigado] Mes critiques en 2020

[Jed_Trigado]

J'aime bien le mec et sa personnalité mais pas forcément ses films, en fait a part Cry-Baby et celui-là qui m'ont fait bonne impression, je suis pas certain de vouloir continuer en découvrir d'autres. J'avais essayé ses trucs indés comme Pink Flamingos, là ça partait trop en couilles pour moi.

[Scalp]

Evidemment j'en aime aucun.

[pabelbaba]

J'avais vu A Dirty Shame au ciné, au Brady d'ailleurs, et c'était barré mais assez fun.

[Jed_Trigado]

Wolf Creek 2 - Greg McLean (2013)

Une suite bien sympa qui se permet de surpasser sans trop de difficultés son prédécesseur, pour une raison toute simple : c'est désormais le tueur le héros du film !

Il est quasiment de tous les plans cette fois, plus besoin de le filmer dans l'ombre puisqu'on nous l'a déjà présenté et il a franchement évolué d'un film a l'autre, il est passé du plouc pas très futé mais chattard comme c'est pas permis a celui d'être omniscient (et aussi adepte de la bonne vanne, il m'a bien fait rigoler ce con, l'acteur y est pour beaucoup ) et là dessus, le film n'y va pas de main morte au point que le rythme est soutenu de ouf. Puis surtout Wolf Creek 2 sort de la routine slasher/torture porn quelque peu opportuniste du premier pour aller vers des influences a la Hitcher où ça met la gomme sur les passages en bagnole avec des idées bien fendardes (le passage des kangourous ) pendant la première heure avant de s'alourdir juste comme il faut dans la dernière partie.

Puis j'y ai vu une nette amélioration visuellement parlant, que ce soit au niveau de la photo (toute la partie dans l'antre de Mick est super classe ) et même les courses poursuites sont franchement bien gérées, il y a pas mal de ficelles reprises au premier Mad Max d'ailleurs comme les plans rase-bitume. Pour conclure, je m'attaquerais au seul point qui m'a vraiment chagriné, c'est la conclusion qui n'a plus du tout la puissance ironique du premier film

(il aurait buté l'anglais qui a tout fait pour s'en sortir, ça aurait été juste parfait, mais là aucune raison de le laisser volontairement s'échapper).

7/10

[Jed_Trigado]

Le Traitre - Milutin Kosovac (1971)

Pouah ce film de l'austérité.

Faut dire que la seule chose qui m'a motivé a m'infliger cette horreur, c'est le duo Gainsbourg/Birkin qui font les acteurs, mais la donnée qui annonce d'emblée le fun qu'on va avoir, c'est une production a 99% yougoslave et là on se moque souvent de la pauvreté des pays de l'Est mais ça confirme aisément ce cliché tellement c'est vide en termes de décors et de péripéties. Le pire c'est que la jaquette du dvd survend de ouf le truc en parlant d'oeuvre sombre et réaliste, eh ben j'ai jamais fait la guerre mais je pense pas que ce sont les termes les plus appropriés pour parler de ce truc.

Le Traitre (qui s'appelle Balade a Sarajevo dans le générique d'ouverture, c'est déjà plus honnête par rapport a ce qu'on va voir) c'est en fait une randonnée pépère sur les massifs des Balkans (seul et unique décor du film) qu'on nous vend comme une chasse a l'homme où des résistants sont poursuivis par les nazis les plus relax du monde, ils prennent des pauses régulièrement, c'est limite s'ils arrêteraient pas pour prendre le thé ou pique-niquer, mais le comble c'est que tout le monde s'est donné le mot pour jouer sous lexomil et se demande en permanence ce qu'ils foutent là (mis a part Gainsbourg et Birkin qui eux étonnement surclassent l'ensemble, surtout qu'ils semblent conscients de jouer dans une merde, faut voir Gainsbarre au bord du fou rire a la fin de chacune de ses répliques ). Pendant cinquante minutes, on se farcit des dialogues complètement débiles renforcés par une VF assez marrante par instants (Jane Birkin est notamment doublée par une nana qui ose très mal imiter son accent anglais, d'autant qu'elle le perd parfois d'une phrase a l'autre ), mais le mieux ça reste le festival de faux raccords et d'actions débiles en tout genre, déjà on ne comprend absolument rien a l'action, les plans s'enchainent sans aucune logique, les nazis se téléportent n'importe où ou se multiplient/divisent a l'envie (on dirait Invasion USA par instants).

Sinon je parlais des acteurs sous lexomil, mais il y a un détail sur lequel ils se sont lâchés, c'est sur le surjeu de morts, vas-y que je fais des cabrioles ou des roulades bien abusées a l'écran juste pour avoir une seconde de plus au montage et même Gainsbarre s'y met avec ce qui annonce la mort de Cotillard dans Dark Knight Rises, rien que ça.

Au final, c'est un truc complètement autre, plus fauché que jamais, qui arriverait a redéfinir la notion de cinéma amateur tellement on frise le summum dans la pauvreté.

0/10

[pabelbaba]

Wiki annonce 19 Filles et un Marin comme titre.

[Jed_Trigado]

En parlant de wiki, je me rappelle que je possède aussi en stock le film suivant du couple, Roman d'un Voleur de Chevaux, va falloir que je le retrouve dans mes étagères. Y'a Eli Wallach et Yul Brynner quand même.

[Jed_Trigado]

Amityville 2 : Le Possédé - Damiano Damiani (1982)

Je suis très loin de porter la franchise Amityville dans mon cœur, tout ce qui porte au paranormal en général c'est pas trop mon délire, mais j'ai toujours gardé un très bon souvenir de cette suite, la seule a mon sens qui vaille le coup d'être vu car elle possède un double degré de lecture plutôt interessant ma foi. On a entendu plein de conneries autour de cette soi-disante maison hantée, mais le script va brouiller assez bien la frontière entre ce qui est un réel fait divers glauque et les motifs surnaturels qu'il y a derrière.

Déjà, c'est une bonne chose d'avoir Damiani aux commandes, c'est certes pas son domaine de prédilection, le bonhomme s'adapte pourtant bien au genre avec une mise en scène efficace avec cette bâtisse filmée sous tous les angles et surtout un traitement de la cellule familiale assez couillu. On voit au départ une gentille petite famille ricaine, mais sans oublier que le ver est déjà dans le fruit : le conflit entre le fils ainé et le père, la relation entre ce même fils avec sa soeur (j'avais oublié que ça partait aussi loin), la mère qui se réfugie dans la religion pour mieux oublier la violence de son mari, franchement on pourrait enlever les jump scares et apparitions fantomatiques, on y perdrait pas au change. Ça manque juste d'un poil de subtilité dans le basculement psychique du fils mais on comprend aisément que ça ne peut que partir en couilles. D'ailleurs, j'avais oublié que la "grande" scène du film ne situait pas a la fin et c'est là, où je trouve que le film perd de sa puissance, car le dernier acte tombe dans un opportunisme grossier en nous refaisant une copie low-cost de l'Exorciste quasiement a la séquence près (il manquait plus que le fils possédé s'enfonce un crucifix dans le cul en disant "Jésus me baise !" ) avec des maquillages bien dégueulasses. Ce sera le seul vrai point noir.

Ceci dit quand on voit le niveau des autres épisodes, on surclasse le pur téléfilm mou du genou et ça c'est pas rien, puis le score de Schifrin est vraiment bon.

6,5/10

[angel.heart]

Il est vraiment sympa, celui-là, avec une ambiance bien malsaine. Mais ouais, le dernier acte plombe le truc.

[Jed_Trigado]

Rapid Fire - Dwight H Little (1992)

Un petit actionner 90's, ça faisait une paye tiens et avec le fils de Petit Dragon encore plus ! C'est d'ailleurs celui de sa filmo que j'ai le moins vu pourtant j'en ai gardé de très bons souvenirs, notamment la mongolitude de certaines scènes d'action (le resto italien qui possède un armement digne d'une guerre, comme la tourelle anti-char pour exploser une camionnette de flics ) et ben ça passe toujours.

D'ailleurs, on voit que les scénaristes s'en foutaient royalement de la cohérence : Lee joue un étudiant des Beaux Arts, mais le gars a une maitrise parfaite des arts martiaux (mais genre vraiment, avec des belles techniques de chacal, on en a mal pour les mafieux) et aussi des armes à feu (ben oui, ça peut toujours servir), un gros parrain trouve rien de mieux que tuer un dealer en plein milieu d'un vernissage avec 15000 témoins, mais il veut juste se débarrasser de Lee, il a quinze mille occasions de le faire tuer mais il lui laisse des occasions de sauver sa peau (sinon le film il aurait duré 30 minutes, pas cool). Bref, ce genre de conneries m'ont bien amusé, surtout que l'ensemble est assez bien rythmé, mis en boite de façon correcte sur les gunfights, nettement moins quand il s'agit des combats a mains nues, pourtant les chorés sont pas dégueues (Lee s'est chargé lui-même des combats, on sent qu'il a tenu a rester dans un style très asiatique, le gars est félin dans ses déplacements, là où c'était un peu plus brut de décoffrage a l'époque comme chez Seagal), Little montre ses limites de technicien mais compense ses tares par une authentique générosité et une absence de complèxes (les mecs sont toujours surarmés ).

Pas le meilleur film de Brandon Lee donc, je lui préfère L'Héritier de la Violence et même Dans les Griffes du Dragon Rouge.

6,5/10

[Jed_Trigado]

Perversion Story - Lucio Fulci (1969)

C'est encore le tâtonnement de Fulci dans le cinéma de genre pur et dur, donc j'y allais pas forcément la fleur au fusil, mais j'avais le pressentiment de tomber sur un truc moyen voire pire, avec un titre pareil malgré l'époque, on était en droit d'avoir un film réellement pervers, ce qu'il ne sera jamais : honnêtement des bourgeois qui vont sagement coucher a droite et a gauche, j'ai vu mieux dans le genre.

Mais c'est surtout l'influence hitchockienne qui met d'emblée en bride le style Fulci, il s'amuse avec la caméra parfois un peu trop pour mettre en sourdine un script de machination absolument pété (bien avant De Palma, on avait déjà quelqu'un qui faisait joujou avec le split-screen et la double focale) , ça tourne a vide pendant une bonne heure avec des persos transparents et quand ça balance le "twist", là j'ai carrément décroché, ça tient pas un seul instant (le tort de n'en avoir pas fait un giallo pur et dur en fait), ça s'étire en longueur et la finalité façon "tout bien mal acquis ne profite jamais" tombe en sucette. On sent un certain savoir faire visuel, sauf que rien n'y fait, le réal a beau insister sur les vues aériennes pour montrer qu'il a bien tourné a Frisco et l'érotisme, on reste devant un truc trop pépère pour vraiment convaincre.

4,5/10

[Jed_Trigado]

The Hit - Stephen Frears (1984)

J'ai voulu donner une seconde chance a ce film assez réputé, qui s'apparente moins a un polar qu'un a road movie boiteux, mais mon avis n'a guère changé via un dvd pirate qui ne proposait que la VF, même dans des conditions correctes désormais, l'application de Frears a exploiter le paysage espagnol ne gomme en rien un script qui aurait mérité de l'épure jusqu'au bout.

Sincèrement, il y a tout pour en faire une claque, l'idée de la balance exilée qui se fait détecter après plusieurs années par ses complices revanchards et qui passera une bonne partie a s'amuser de son funeste sort, ce duo de tueurs très différents venus faire la basse besogne dans un pays dont ils ne comprennent pas le moindre mot, hélas il y a beaucoup trop de scories a mon goût pour tenir, la première reste l'incorporation du perso féminin qui alourdit le récit pour strictement rien, Fernando Rey en enquêteur fantomatique qui arrive toujours sur les bons lieux du crime a chaque fois sans pratiquement déballer un mot et enfin des moments assez lourdingues pour de tenter caractériser les persos (la main mordue de Hurt ou la baston débile dans la paillote avec Roth qui nous déballe son attirail fait maison.)

Je vois clairement les intentions et les envies de Frears, mais il ne me semble pas aussi formaliste et atmosphérique qu'un Johnnie To pour citer un exemple parmi d'autres.

6/10

[pabelbaba]

J'avais beaucoup aimé celui-là. L'ambiance était dingue avec une chaleur palpable.

[Jed_Trigado]

The Big Heat - Johnnie To, Andrew Kam, David Wu & Tsui Hark (1988)

Hé oui, vous ne rêvez pas, il y a pas moins de quatre réalisateurs qui se sont succédés sur ce polar HK au mini-culte qui tient encore la route et pour cause, c'est l'un des plus sadiques en termes de violence graphique : headshots en pagaille, corps démembrés, victimes innocentes, franchement même Ringo Lam passe pour un pied tendre en comparaison. D'ailleurs, c''est ce qui lui donne une vraie singularité a toujours vouloir mettre la barre toujours plus haut sur ce point (le summum reste le long passage dans l'hopital), car autrement le pitch n'est pas sans rappeller un peu celui de Gunmen sorti l'année d'avant avec une bande de flics parias et incorruptibles qui vont se frotter a un homme d'affaires sanguinaire n'hésitant pas a éliminer ceux qui gênent son business.

Mais ici le résultat est nettement plus schizophrène, avec autant de personnalités différentes aux commandes (merci Tsui et sa manie de changer d'avis comme de chemise sur la moindre chose qu'il produisait a cette époque), c'était a prévoir. Johnnie To n'était pas encore le cinéaste affirmé qu'il sera des années plus tard mais on voit un peu dans quelle direction il voulait mener le récit, avec ce flic joué par Waise Lee, blessé a la main et donc inapte a se servir d'une arme, s'interrogeant sur le fait ou pas de continuer sa carrière. Hélas cette donnée (la main handicapée) va assez vite s'envoler pour revenir sur une base de polar bourrin plus classique, néanmoins c'est un mal pour un bien car cela permet a The Big Heat d'enquiller très régulièrement des scènes d'action bien sèches et on en oublie assez rapidement les différences de style mis a part la storyline avec le rookie et Joey Wong qui n'est que pur remplissage pour le coup.

Niveau cast, on souffle le chaud et le froid, Waise Lee en gentil, je sais pas ça passe pas trop même s'il n'est pas mauvais, par contre Philip Kwok et Paul Chu sont parfaits dans leur registre. Au final, je retiens vraiment l'aspect over the top de la violence qui passerait difficilement ailleurs et surtout a une autre époque (la mort du second bad guy, a mi-chemin entre le génie et le nanar pur).

7,5/10

[pabelbaba]

Faudrait que je le remate, je n'en ai plus aucun souvenir.