Les Bronzés font du ski de Patrice Leconte - 1979
En ces temps bien pourris où l'avenir ressemble à un roman de Barjavel pitché par Camus, on se divertit comme on peut et plutôt que de lancer une comédie Netflix pas drôle, on se rabat sur un gros classique qui tâche.
On l'avait revu il y a déjà 5 ans, mais même pas peur, ce film est un fucking classique. A force on connait toutes les répliques par cœur et on se marre à l'avance, du coup, c'est n'est pas facile d'avoir les idées claires. Cependant, une chose est sûre, il est écrit comme un bon paquet de comédies mal branlées, à savoir, pas d'histoire, pleins de sketchs et un finish avec un semblant d'intrigue un peu maigre. Généralement, ça se loupe sévère avec une telle structure, mais pas là.
En premier lieu, parce que la cascade de gags dans les 40-50 premières minutes déboîte un max. Les persos ont changé depuis le premier volet et ça tire dans tous les sens. On se paye de rapides tranches de vie au ski avec un turn over élevé, aidé par le nombre de persos qui se rencontrent au gré des besoins des gags. Comme les travers de chacun sont grossis 10x, ça fait très mal et pousse la satire du français en vacance très loin! Jugnot et Balasko sont dépeints en sacrés connards (le Scrabble me tue à chaque fois
), Lhermitte nique tout ce qui bouge et est con comme un ballon, Clavier s'étouffe dans sa vanité et Blanc enchaîne les plans foireux. Sans parler des persos satellites comme Lavanant ou Moynot, qui ajoutent au délire et permettent de multiplier les situations sans redite. D'autant que chacun joue sa partition à la perfection. Ca a donné des scènes mythiques comme le télésiège arrêté, le planté de bâton, Copain comme cochon,
je t'expliquerai..., le ski dans le parebrise. Sans surprise, cette partie à un rythme dingue.
Ensuite, tout aurait pu s'effondrer avec la balade en hors piste où quasi tous les persos se retrouvent. Les gags ne peuvent plus s'enchaîner aussi vite puisqu'on a changé de formule, néanmoins ça y va! Entre les ritals fornicateurs dans le gîte, les soins apportés à Balasko ou la gourmette en or, on se marre plutôt bien. Enfin terminer sur cela, ça aurait été léger. Heureusement pour nous, les zozos nous offrent une fin en apothéose avec cette dégustation de fromage et d'alcool nawakissime et tordante. On dirait la version dégénérée de la scène de la cuisine dans
Les Tontons Flingueurs, avec le double effet Kiss Cool permis par l'arrivée en deux temps des persos. Mais sur cette scène, c'est plus le jeu des acteurs que l'écriture qui nous plie en deux. Les réactions de chacun aux mixtures locales démoulent à un point rarement atteint. Perso, Blanc qui se colle la tartine sur la tronche, c'est des barres rien que d'y penser.
Après, on peut critiquer la durée relativement courte, l'absence d'intrigue consistante, la réalisation super plate, mais c'est tellement du détail qu'on s'en fout largement. Trop de comédies ne font pas rire plus de 2 fois et là on est plié du début à la fin et ça constitue pour moi le meilleur film de l'équipe du Splendid et celui qui vieillit le mieux. Ceci dit, je n'ai pas vu le 3.
8,5/10