Garden State de Zach Braff - 2004
Alors que
Scrubs se met à cartonner doucement et deux ans avant que
Little Miss Sunshine mette un coup de projecteur sur ce genre de ciné US, Zach Braff réalise une comédie romantique introspective sans trop de prétention.
Le film m'avait bien plu en salle, mébon, je découvrais alors les romcoms un peu décalées et c'était cool. Depuis, le temps a passé et surtout j'ai vu défiler un bon paquet de films du genre. Sans parler de la suite de Scrubs qui nous a offert de chouettes moments alliant loufoquerie et émotion. C'est donc avec une fraîcheur en berne que j'ai décidé de le revoir.
Et ça n'a pas loupé, si le film a évidemment des qualités, notamment un casting qui tient la route avec Ian Holm en père déboussolé, Natalie Portmann en copine semi-zinzin, Peter Sarsgaard en poto mi-sympa mi-connard et des apparitions assez funs de Sheldon Cooper ou de Method Man, le film souffre de raccourcis et de relations qui s'installent un peu trop vite. C'est criant avec Portmann, mais c'est limite pire avec Sarsgaard, qui fait comme s'ils s'étaient quittés peu de temps auparavant alors que ça fait près de 10 ans, qu'ils n'avaient que 16 ans à l'époque et que Zach Braff devait être un zombie à l'école.
Ces faiblesses d'écriture sont malgré tout adoucies par l'interprétation générale de tout le casting qui assure vraiment bien. Ils permettent d'ailleurs de faire passer une partie des moments "weird" et servant de respiration marrante. Le coup de la chemise en tapisserie, le frangin noir de Portmann, le hamster, les flèches enflammées, la partie dans les couloirs sombres de l'hôtel, sont autant de passages
scrubsiens qui font rire sans peine. Mais tout n'est pas toujours rose et certains moments ont l'air forcés comme celui dans l'arche de Noé improvisée ou le magasin de bricolage.
Enfin, la réalisation, sans faire amateur, ne fait pas non plus d'étincelles. On sent l'envie de faire quelques propositions avec des cadres étonnants (les diplômes du doc), de se lâcher sur un bon gros plan de grue à l'enterrement du hamster ou encore d'épater la galerie avec un accéléré autour d'un perso statique, mais ça c'était passé de mode très vite.
En résumé, on n'a pas affaire à un bon film, mais il a quelques arguments pour en faire un feel good movie sympathique, notamment avec ce
New Slang de The Shins dans la BO.
6/10