Terminator : Dark Fate de Tim Miller
(2019)
Bon là clairement faut espérer que ce soit le dernier film de la franchise, car même si Cameron au script et à la prod se plante dans les grandes largeurs, c'est que c'est peine perdue (même si on pouvait clairement le deviner depuis un vingtaine d'années). Alors déjà, on va dire qu'il y a du mieux sur un point : ce film est meilleur que le précédent. Mais vu qu'on partait d'un niveau de nullité hallucinant, c'était quand même pas bien difficile. Mais le pire, c'est de constater qu'après avoir annoncé qu'il ferait table rase de la totalité des films sortis depuis T2, ça décide finalement de répéter énormément des erreurs faites par ces mêmes films. Et autant certaines sont peut-être un peu mieux gérées qu'avant, autant le coup du Terminator ayant continué à vivre de son côté, et ayant fondé une famille après avoir développé une conscience humaine, c'est au moins aussi con que celui qui faisait de la maçonnerie dans Genisys pour patienter.
C'est con car les toutes premières minutes du film sont vraiment pas mal : l'idée de reprendre tout juste derrière T2 marche bien, et vu le fantastique boulot de rajeunissement sur Schwarzy, Hamilton et Furlong, je me suis mis à rêver d'un film alternatif où on aurait suivi Sarah Connor pourchassant le meurtrier de son fils tout en faisant difficilement son deuil, le tout en mode road-movie avec un ton semblable à celui de Logan. Mais non, on préfère aligner les idées à la con pour le reste du métrage, et même pour un fan des deux premiers films c'est franchement compliqué à avaler. Le côté girl-power, on sent que c'est plus pour surfer sur une tendance qu'autre chose, et surtout le fait de dire fuck à Skynet et de développer un nouveau futur, avec une nouvelle menace, des humains améliorés et un nouveau sauveur de l'humanité (puis vlà la gueule du sauveur, au moins John Connor en un plan c'était une icône absolue, là c'est juste une mexicaine qui tire la tronche), ça pour le coup je l'ai bien senti passé, et ça me surprend vraiment de la part d'un Cameron dont j'espérais un minimum de respect sur l'héritage de ses deux opus (même si apparemment le script a pas mal été réécrit sans lui, je suppose quand même que la base était déjà là).
A la limite, dans tout ça, je sauverais quand même le nouveau Terminator. Non pas que l'acteur qui l'incarne soit plus qu'une huître en terme de charisme, mais j'aime bien le délire du dédoublement (en gros c'est le Terminator du troisième opus, mais en réussi sur le concept) et le fait qu'il puisse infiltrer les technologies contemporaines pour les utiliser. Mais ouais sinon à côté de ça le reste du film c'est assez chaud. Et puis Cameron a vraisemblablement oublié que si ses Terminator marchait bien, c'est parce que ça restait fait en dur et que ça restait dans le limite du raisonnable en terme de spectacle, mais là non fuck it, faisons des combats dans un avion en plein vol, puis faisons le crasher sur un barrage. Enfin, le retour de Sarah Connor c'est une grosse blague. Jamais on ne croit à son personnage, et on a toujours l'impression d'avoir une caricature de celui de T2, entre les punchlines forcées et le délire des paquets de chips. Enfin, concernant la réalisation de Tim Miller, je m'étais dit à la base, sur le souvenir de quelques scènes (la poursuite en voiture et le combat dans le barrage) que j'allais être pas trop méchant, mais je me suis ensuite souvenu de l'horrible scène en apesanteur dans l'avion avec son bullet-time ridicule. Du coup, c'est comme le premier Deadpool : ça a beau être lisible, ça reste complètement impersonnel et sans idées. Voilà, maintenant faut vraiment espérer que plus personne ne touche à cette licence, car maintenant on sait que Terminator, ça restera pour toujours deux grands films et puis c'est tout.
2/10