[Alegas] Mes Critiques en 2020

Modérateur: Dunandan

Police Story 3 : Supercop - 7/10

Messagepar Alegas » Mar 21 Avr 2020, 17:59

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Jing cha gu shi III: Chao ji jing cha (Police Story 3 : Supercop) de Stanley Tong
(1992)


Troisième épisode étonnamment sympathique, alors que ça aurait pu être aisément l'épisode de trop. Pour le coup, on évite pas mal la redite avec les précédents épisodes : non seulement le film s'axe autour de l'infiltration d'un trafic de drogue par Jackie Chan, mais en plus on a une véritable nouvelle dynamique apportée avec la présence de Michelle Yeoh. Deux apports intéressants qui permettent donc d'avoir à nouveau un divertissement bien cool, et même si je le classerais juste derrière le second volet ça se joue franchement à peu de choses : ce qu'on perd en combats à mains nues, on le gagne en rythme. Car clairement, il y a peu de temps morts dans celui-là, le côté agent double jouant forcément sur cet aspect puisque même les passages propices à des ventres mous deviennent des moments bien fendarts où Jackie redouble d'inventivité pour garder son identité secrète. Bref, il y a moins ce côté "passages dialogués pour meubler jusqu'à la prochaine scène d'action", et ça c'est plutôt appréciable.

Néanmoins, ça se fait au détriment de l'action, puisqu'elle s'avère moins présente, mais au moins le film a la qualité de ne pas se foutre de nous quand elle arrive, car contrairement à ce que pourrait laisser penser le nom du réal, ce n'est pas réalisé avec les pieds. Que ce soit la séquence d'évasion, le gunfight dans la jungle avec les actions du tandem Chan/Yeoh, et enfin et surtout le gros climax en bagnole/hélicoptère/train, il n'y a bien que le court combat dans le village qui soit décevant pour le coup. Le climax final, c'est bien simple, c'est du niveau de la scène du bidonville dans le premier : ça ne s'arrête jamais, c'est inventif dans les situations, et surtout on se demande comment ils ont pu avoir les couilles de filmer ça. Sérieux le saut en moto sur le train en marche, l'hélicoptère sur le train, c'est vraiment spectaculaire à voir, et forcément le générique final avec les rushes des prises loupées n'en devient que plus fascinant à regarder :shock: . Un troisième volet carrément recommandable donc, dommage qu'il n'a pas d'édition vidéo en France.


7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar pabelbaba » Mar 21 Avr 2020, 18:06

Mon dieu, il a osé... :eheh:

Sinon je viens de lire le passage sur le tournage de celui-ci dans le bouquin d'Arnaud Lanuque et ça n'a pas été une partie de plaisir, notamment les désaccords entre Philip Kwok, chorégraphe, qui voulait lâcher la purée sur la tatane et Jackie qui voulait surtout de l'action à l'américaine avec des explosions et des poursuites. Kwok a dégagé et les scènes retournées avec Ken Lo à sa place, vu qu'il était aussi acteur.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Jed_Trigado » Mar 21 Avr 2020, 18:12

Alegas a écrit:car contrairement à ce que pourrait laisser penser le nom du réal, ce n'est pas réalisé avec les pieds.

Avec Chan dans cette époque du moins faut éviter ce genre de raccourcis. Il a eu la même précaution que Stallone avant en déléguant surtout le taf a des mecs dociles tout en ayant un œil derrière le combo, et ça se voit grave, c'est quasi-impossible de différencier un Chan mid-80's, mid-90's de l'autre en termes de réalisation.

Edit : Tiens, c'est marrant en matant les bonus de Jiang Hu, Lanuque évoque aussi brièvement que Kwok a eu des problèmes avec Ronny Yu. :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Alegas » Mar 21 Avr 2020, 18:17

A vrai dire, c'était surtout pour le jeu de mot cette phrase. :mrgreen: Après la vision de Crime Story j'ai cherché à en savoir plus sur Chan et les réals, et ouais de ce que j'ai pu lire un peu partout ça confirme ce que tu dis.
C'est con car j'ai l'impression que ça l'a privé automatiquement de bosser avec des réals hyper réputés de HK, mais bon peut-être qu'il n'y a jamais eu l'envie de son côté.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar pabelbaba » Mar 21 Avr 2020, 18:40

Jed_Trigado a écrit:Edit : Tiens, c'est marrant en matant les bonus de Jiang Hu, Lanuque évoque aussi brièvement que Kwok a eu des problèmes avec Ronny Yu. :chut:

Ca ne m'étonnerait pas que le bonhomme n'était pas formaté pour le ciné des 90s, avec sa discipline et ses idées, ça devait être combat au sol ou rien. :mrgreen:
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Beau-père - 8/10

Messagepar Alegas » Mer 22 Avr 2020, 14:33

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Beau-père de Bertrand Blier
(1981)


Clairement le film que je préfère de Blier jusqu'ici, et pourtant c'était loin d'être l'un de ceux qui me tentaient le plus. Avec ce film, Blier s'engouffre dans une porte qu'il avait déjà ouverte dans la seconde moitié de Préparez vos mouchoirs, à savoir la relation amoureuse entre un adulte et un enfant, mais autant dans le film d'avant c'était traité avec une certaine légèreté, autant là ça se veut très sérieux sur le sujet. Du coup, j'avais peur d'un truc glauque à souhait, mais heureusement dès le début du récit Blier pose les bases de son film, avec notamment toute une poésie mélancolique qui va être véhiculée soit par la musique (superbe composition de Philippe Sarde), soit par le jeu de Patrick Dewaere (la poésie qui se dégage de ces monologues au spectateur, ça met direct dans l'ambiance). C'est toute la réussite du film à mon sens : arriver à rester constamment sur l'équilibre parfait entre premier degré du sujet et traitement qui permette de faire passer la pilule, et ce pendant deux heures, pour le coup je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi réussi. Surtout qu'on y croit à fond à cette histoire, et on s'attache à des personnages qui n'ont désormais que faire des règles morales imposées par le monde qui les entoure.

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Blier a le mérite de ne pas porter de jugement sur les actions du duo : c'est juste un homme et une femme qui s'aime, et qui ont la malchance de ne pas avoir le même âge pour jouir pleinement de cet amour. En revanche, Blier a l'air assez fataliste sur l'avenir de cette relation, et autant le final donne l'impression à un moment que ça va se finir sur une bonne note, autant le dernier plan plombe tout de suite l'ambiance (ça laisse en plus peu de doutes sur ce qui va se passer ensuite). Formellement, c'est sans doute aussi le Blier que je préfère : c'est assez formaliste pour rendre l'ensemble agréable à regarder sans être vide de sens, mais ça ne prend jamais le pas sur le récit qu'on nous raconte. Et puis impossible de ne pas parler de Dewaere, dont je serais tenté de dire qu'il livre là sa meilleure prestation avec celle de Série Noire. La gamine, dont la carrière ciné aura été très courte, n'est pas toujours parfaite mais reste globalement remarquable pour un rôle aussi difficile à gérer (tant sur le plan physique que psychologique). Un très beau film qui me confirme que j'aime bien quand Blier délaisse l'absurde à tout prix pour se concentrer sur des choses plus sérieuses.


8/10
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Clair de femme - 3/10

Messagepar Alegas » Jeu 23 Avr 2020, 18:32

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Clair de femme de Costa-Gavras
(1979)


Il aura donc fallu attendre le septième film pour que la filmographie, jusqu'ici impeccable, de Costa-Gavras stoppe sa constance qualitative. Pourtant, sur le papier, tout les voyants sont au vert : Yves Montand et Romy Schneider en tête d'affiche, une histoire d'amour torturée dans Paris le temps d'une longue nuit où se croisent des personnages hauts en couleur. Bref, même si cela peut surprendre de voir Costa-Gavras sur un tel sujet, on se dit why not, le bonhomme peut certainement gérer ça sans problème. Le truc, et je dis ça de façon purement hypothétique puisque je n'ai pas lu le bouquin d'origine, c'est que j'ai l'impression que le réalisateur a tellement aimé le livre qu'il a décidé de le modifier le moins possible, et de le retranscrire au maximum mot pour mot. Le résultat est un film littéraire dans le sens péjoratif du terme : c'est bavard à souhait, sans aucun rythme, les scènes s'enchaînent sans marquer, et le film a beau durer moins de deux heures on a l'impression que ça en fait le double.

Surtout que le bouquin doit pas être facile à lire si c'est comme dans le film : les dialogues sont une succession de WTF. Un personnage parle, l'autre lui répond à côté de la plaque, souvent pour balancer une grande phrase philosophique sur l'amour ou la vie. Ces dialogues, c'est un mix étrange entre le non-sens d'un Blier qui irait trop loin dans l'absurde pas drôle, et le Cormac McCarthy sur The Counselor : sur les premières minutes on se dit ok c'est bizarre, après vingt minutes on a juste envie que ça s'arrête, au bout d'une heure et demie c'est limite si on a pas envie de se tailler les veines :mrgreen: . Le pinacle du spectacle étant un long moment où on oppose Montand face à un homme qui n'a plus toute sa tête, et où les dialogues deviennent littéralement une suite aléatoire de mots. A ce moment là, j'étais au bord du rire nerveux tellement j'avais l'impression que le film avouait qu'il n'avait rien à raconter. Alors heureusement, la toute fin vient remonter le niveau, mais ça ne suffit clairement pas à faire oublier le calvaire qu'il y a eu avant. Reste Montand et Schneider, bons sans plus, et la curiosité de voir Roberto Benigni et Jean Reno dans leurs débuts au cinéma. Pour le reste, c'est vraiment une grosse déception, surtout de la part d'un réalisateur qui signait jusque là un sans faute.


3/10
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Jamais plus jamais - 5,5/10

Messagepar Alegas » Ven 24 Avr 2020, 12:09

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Never say never again (Jamais plus jamais) de Irvin Kershner
(1983)


Cela faisait des lustres que le film était sur ma watchlist, et pour cause : c'est le dernier film James Bond qu'il me restait à voir (je n'inclus pas, de façon volontaire, la première version de Casino Royale qui est plus une parodie qu'autre chose). Un James Bond un peu spécial puisqu'il n'est jamais inclus dans le listing officiel des films, puisqu'il est le résultat d'un long litige des droits entre Ian Fleming et un scénariste non-crédité de la nouvelle Thunderball, et donc produit hors de la société EON. Never say never again est donc un projet assez étrange, puisque remake de Thunderball, déjà adapté à l'écran auparavant, et sur lequel on reprend Sean Connery dans le rôle de Bond, plus de dix ans après son dernier opus. Mais la curiosité prend le dessus lorsqu'on regarde les noms attachés au projet : Irvin Kershner à la réal, Douglas Slocombe à la photo, Max Von Sydow en Blofeld, bref il y a de quoi espérer une sympathique alternative aux James Bond canons.

Néanmoins, le résultat a beau se laisser regarder sans problème, avec ses hauts et ses bas, il faut quand même avouer que la comparaison avec le véritable Thunderball lui fait du mal. Alors autant sur le script il n'y a pas non plus énormément de changements dans la trame, à quelques exceptions près (notamment une exploitation de l'âge de Connery, avec Bond qui se retrouve dans une clinique pour le remettre en forme physiquement, sur ordre de M), autant le film aurait gagné à raccourcir certains éléments. Tout ce qui tourne autour de Rowan Atkinson (oui oui, Mr Bean dans un James Bond :eheh: ) ne sert à rien, le rapprochement avec Largo par Bond dure trois plombes (et donne des scènes un peu autres comme le coup du jeu vidéo au casino), et à côté de ça on peine à croire à l'intérêt que peut trouver Kim Basinger chez un vieil espion qui débarque de nulle part. A cela s'ajoute une réal un peu trop pépère de Kershner, très limitée dans l'action, et qui donne lieu à des moments assez rigolos à regarder aujourd'hui (le saut avec le cheval depuis les murailles notamment, qui m'a fait échapper un rire nerveux :mrgreen: ).

Mais le film a quand même ses bons côtés : le fait d'utiliser l'âge de Bond dans la première partie du film est plutôt intelligent, et globalement ce qui touche aux bad-guys est pas trop mal géré, entre Von Sydow en Blofeld (dommage qu'on ne le voit pas plus), une alternative sympathique de Largo, ou encore une nana complètement perchée et aux goûts vestimentaires plus que discutables qui a une mort plutôt cool (et l'actrice est plutôt mignonne en plus :oops: ). Autre gros défaut du film : sa bande-son. Non seulement la chanson-titre est à chier, mais en plus la musique de Michel Legrand ne sonne jamais Bond, grosse déception de ce côté là. Un James Bond sympathique par moment, mais qui est surtout à réserver aux curieux et aux fans.


5,5/10
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Cyrano de Bergerac - 8/10

Messagepar Alegas » Ven 24 Avr 2020, 18:10

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Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau
(1990)


J'ai beau avoir un rapport particulier avec la pièce Cyrano de Bergerac (première pièce que j'ai vu, à l'âge de neuf ans, avec un seul acteur qui interprétait la totalité des personnages par cœur, autant dire que ça marque), et on a eu beau me conseiller ce film pendant des années, j'ai toujours repoussé la vision jusqu'ici. Je n'aurais pas dû : c'est vachement bien. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on est très très loin du théâtre filmé que je craignais. Rappeneau a beau reprendre le texte d'origine quasi intégralement, il y a une ambition dans le mise en scène et la reconstitution que je trouve vraiment admirable de la part d'un cinéma français qui, dans ce genre de cas, va souvent faire appel au minimalisme. Ici, on n'hésite pas à faire jouer la folie des grandeurs : dès le début dans le théâtre, ça en fout plein les yeux. Gros boulot sur les décors, les costumes, et puis surtout il y a une façon de mettre en scène la pièce, de la mettre en mouvement, que je trouve assez dingue. C'est pas juste des mecs qui récitent un texte, c'est vraiment le texte de Rostand qui prend vie à l'écran, et ça j'imagine que c'est un résultat loin d'être facile à obtenir. Formellement, mon seul bémol irait au choix du format d'image, ça aurait sûrement eu plus de gueule en scope, mais c'est vite oublié tant Rappeneau fait tout son possible pour éviter un côté télévisuel au métrage. Les combats, les duels verbaux, la mort de Cyrano avec ces longs travellings, c'est vraiment du grand art.

Et puis Depardieu quoi. S'il faut bien une raison pour voir le film, c'est bien lui. J'avais toujours des doutes quand je lisais ou entendais des personnes clamer que c'est son meilleur rôle, mais pour le coup je suis pas loin de le penser aussi. Le mec a une présence, un charisme absolu, la capacité de retranscrire toute la complexité du personnage juste avec sa façon de dire le texte. Pas étonnant qu'il ait chopé la majorité des prix à l'époque, c'était clairement mérité. Et puis le texte aide bien : la moitié des répliques, on a envie de les retenir pour les balancer dans la vraie vie. Rien que le début, c'est du caviar, c'est punchline sur punchline. Un mot sur la compo de Jean-Claude Petit, très belle, mais par contre le coup du plagiat sur Batman, plagiat que je ne connaissais pas avant vision du film et qui m'a choqué lorsque je l'ai entendu sur la scène en question :eheh: . C'est assez dingue, d'autant qu'apparemment Petit a gagné le procès que lui a intenté Danny Elfman. Comme quoi le problème de la temp track, ça ne date pas d'hier. Un superbe film qui me donne carrément envie de découvrir d'autres Rappeneau, ça tombe bien j'ai Bon voyage en stock :D .


8/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Scalp » Ven 24 Avr 2020, 18:26

Putain j'avais mis 4, j'étais gentil en 2010.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Mr Jack » Ven 24 Avr 2020, 18:37

Découvert il y a peu, je l'ai trouvé beau, ce film. Depardieu vole la vedette, évidemment.
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Femme de mon pote (La) - 6/10

Messagepar Alegas » Sam 25 Avr 2020, 16:38

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La femme de mon pote de Bertrand Blier
(1983)


Dans la carrière de Blier, et surtout après Beau-père, La femme de mon pote fait figure de film mineur. Et si au premier abord c'est une comédie sympathique mais sans plus, je pense qu'il faut vraiment l'aborder dans un certain contexte pour saisir ce qu'il y a de caché dans le film. A la base, Patrick Dewaere est censé interpréter le personnage incarné finalement par Thierry Lhermitte. Problème : l'acteur met fin à ses jours avant le tournage, ce qui oblige Blier à repenser son casting. Un casting qui n'était pas choisi au hasard : Miou-Miou, actrice principale voulue à la base, a eu une liaison avec Dewaere par le passé, et surtout Coluche vit désormais avec l'ex-femme de Dewaere, qui l'a quitté pour l'occasion. Bref, il y avait clairement une intention de Blier derrière ce script et de choix de casting, et peut-être que le film souhaité à la base aurait eu plus de force que ce qu'il y a à l'arrivée.

La force du film, c'est clairement le seul acteur prévu qui est resté, Coluche donc, dans son premier rôle à tendance dramatique. Car oui, derrière la comédie apparente, on sent clairement le bonhomme hanté par la perte récente de son copain dans la vraie vie, et dont il se sentait probablement coupable pour le même sujet qu'aborde le métrage. Le tournage, on le sent à travers son visage fatigué, n'a pas dû être une étape facile, et c'est pourtant ce qui arrive à donner corps à ce personnage, le tout dans une ambiance à la Blier où la limite entre le réel et l'absurde est difficilement décelable (les réactions du personnage de Lhermitte où on ne sait jamais vraiment si il est complètement idiot, si il est aveuglé par la confiance envers son pote, ou si il fait exprès de ne rien voir, voire un peu des trois :mrgreen: ). Le film, bien qu'inégal dans ses péripéties ou son acting (Lhermitte, qui n'a clairement pas les épaules de Dewaere, a toujours ce côté Splendid qui lui colle à la peau), a tout de même beaucoup de charme. D'une part c'est souvent drôle, mention spéciale à la scène où Coluche gueule sur les skieurs qui lui souhaitent bon appétit :eheh: , c'est soutenu par des dialogues toujours aussi bons de Blier (la tirade sur le fait d'être un salaud ou non), mais ça a aussi de beaux moments, à l'image de cette fin où les personnages constatent que les copains, c'est important, mais que les femmes le sont aussi.


6/10
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Belle noiseuse (La) - 2/10

Messagepar Alegas » Dim 26 Avr 2020, 19:33

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La Belle Noiseuse de Jacques Rivette
(1991)


Le film est disponible depuis quelques jours sur le site d'ARTE, et je n'avais jamais vu jusqu'ici un film de Rivette, c'était donc l'occasion. Mais ce serait me voiler la face si je ne disais pas que j'ai surtout vu le film pour Emmanuelle Béart, étant donné qu'il est de notoriété publique qu'elle est à poil la plupart du temps dans ce film, et vu que c'était à l'époque où elle était physiquement l'équivalent de la perfection féminine, je me suis dit que c'était toujours ça de gagné si le film était à chier. J'irais pas jusqu'à qualifier le film de mauvais, c'est juste pour le coup que c'est un cinéma qui me parle pas du tout. J'avais des a-priori sur ce Rivette, m'imaginant que c'était la quintessence du film d'auteur chiant à la française, et manque de bol c'était tout à fait ça. On va donc suivre une jeune fille un peu paumée qui se retrouve, à cause de son mec, modèle pour un tableau de nu, tableau qui est peint par un artiste qui cherche à accomplir son chef-d’œuvre qui n'avait pas réussi à faire des années auparavant avec sa propre femme comme modèle. Mais autant le pitch, on se dit why not, autant le traitement, notamment formel, pose direct l'ambiance. Que Rivette veuille faire quelque chose le plus naturel possible, pourquoi pas, mais faut voir la pauvreté de la mise en scène et du montage. Les moments où ça peint, c'est toujours le même enchaînement de plans : un plan sur Béart à poil, un plan sur Piccolli, un gros plan du tableau avec la main qu'on essaye de faire passer pour Piccolli, et voilà on recommence :shock: .

Et autant je serais pas méchant sur ce point si ça ne durait pas longtemps, mais voilà : le film dure quatre heures :eheh: . Quatre heures pour se faire raconter une histoire qui pourrait tenir sur une heure et demie, quatre heures où on se tape des minutes interminables d'une main qui peint. Le seul réconfort dans tout ça, c'est que du coup on doit avoir au moins une bonne heure de Béart nue, mais ça n'excuse pas tout. C'est con car je serais méchant si je ne reconnaissais pas que le film a des aspects intéressants, notamment dans son développement de la relation entre l'artiste et le modèle, mais encore une fois jamais ça ne justifie de passer autant de temps dessus. Si on ajoute à cela la présence d'une Jane Birkin qui m'insupporte, autant dans son jeu que dans son rôle, et ça m'a fait une séance bien pénible dans l'ensemble. Reste donc Béart et ses multiples poses, qui aurait néanmoins mérité d'être magnifié encore plus via un réalisateur avec un sens de la belle image. La bonne nouvelle dans tout ça, c'est que ça m'a vacciné de mater d'autres films de Rivette (celui qui dure douze heures y'a sûrement moyen de mourir devant).


2/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar pabelbaba » Dim 26 Avr 2020, 19:38

Paris nous appartient m'a vacciné de Rivette. Même Béart à oilpé, ça suffira pas pour replonger. :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Mark Chopper » Dim 26 Avr 2020, 19:43

T'es fou, j'ai maté le montage de 2h à l'époque de la VHS.

Sinon c'est adapté d'une nouvelle géniale de Balzac... de 30 pages :eheh:
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