
The Straight Story (Une histoire vraie) de David Lynch
(1999)
(1999)
Une jolie surprise, d’autant plus inattendue que Lynch et moi, c’est vraiment du 50/50, et encore plus parce qu’en terme de forme, de narration ou de sujet, on est quand même face à un film assez particulier dans la filmographie du réalisateur. A première vue d’ailleurs, ça n’a rien d’un David Lynch, si ce n’est le regard tendre sur une Amérique profonde qui renvoie à certains aspects de Twin Peaks, et formellement on est bien plus proche du Malick des touts débuts (notamment Badlands, avec qui il partage une actrice commune, ce n’est peut-être pas anodin), posé et sage, plutôt que de l’expérimentation tour à tour contemplative et violente du Lynch des années 90. Un film singulier pour son auteur donc, sur lequel il ne collabore pas au script (en tout cas pas officiellement) et qui pourtant s’avère à mon sens l’une de ses oeuvres les plus fascinantes, et pour cause : avec un métrage au storytelling simple, Lynch est capable d’égaler l’ampleur évocative de ses films plus labyrinthiques.
Certes, au premier abord on a quelque chose d’assez simple et très hollywoodien dans l’âme, à savoir une histoire vraie (sympathique titre français) d’un vieil homme qui va prendre sa tondeuse à gazon pour parcourir durant plusieurs semaines la distance qui le sépare de son grand frère mourant, mais sur le fond Lynch est loin de délivrer le petit film tout sage qui ne va raconter rien d’autre que son histoire. En deux heures, on questionne un mode de vie, la relation entre l’homme et la nature, la condition familiale, l’importance d’avoir toujours un foyer quelque part pour y retourner, le rapport entre les êtres ou encore la place de l’homme dans l’univers, et tout ça en filmant un vieux sur une tondeuse. Pour le coup, je trouve ça vraiment très fort de la part de Lynch, qui livre donc un film faussement simple, et certainement son histoire la plus forte émotionnellement, là où généralement ses propositions plus complexes et WTF ont tendance à me rebuter du côté des émotions (Mulholland Drive étant l’exception qui confirme la règle).
Et puis autant Lynch se calme sur la forme, autant il est en très grande forme sur sa direction d’acteurs, que ce soit avec Richard Farnsworth évidemment, ou encore Sissy Spacek (hyper touchante pour finalement peu d’apparitions à l’écran, le passage où on découvre son trauma c’est un déchirement du coeur
), mais aussi et surtout la totalité des inconnus qui parsèment le film et qui sont tous au diapason. Cerise sur le gâteau : le score de Badalamenti est magnifique, et rend le film d’autant plus touchant. Un bien beau film qui, malheureusement, reste encore l’oeuvre la plus méconnue et la moins mise en avant de son réalisateur.
Certes, au premier abord on a quelque chose d’assez simple et très hollywoodien dans l’âme, à savoir une histoire vraie (sympathique titre français) d’un vieil homme qui va prendre sa tondeuse à gazon pour parcourir durant plusieurs semaines la distance qui le sépare de son grand frère mourant, mais sur le fond Lynch est loin de délivrer le petit film tout sage qui ne va raconter rien d’autre que son histoire. En deux heures, on questionne un mode de vie, la relation entre l’homme et la nature, la condition familiale, l’importance d’avoir toujours un foyer quelque part pour y retourner, le rapport entre les êtres ou encore la place de l’homme dans l’univers, et tout ça en filmant un vieux sur une tondeuse. Pour le coup, je trouve ça vraiment très fort de la part de Lynch, qui livre donc un film faussement simple, et certainement son histoire la plus forte émotionnellement, là où généralement ses propositions plus complexes et WTF ont tendance à me rebuter du côté des émotions (Mulholland Drive étant l’exception qui confirme la règle).
Et puis autant Lynch se calme sur la forme, autant il est en très grande forme sur sa direction d’acteurs, que ce soit avec Richard Farnsworth évidemment, ou encore Sissy Spacek (hyper touchante pour finalement peu d’apparitions à l’écran, le passage où on découvre son trauma c’est un déchirement du coeur

8/10