Non coupable de Henri Decoin
(1947)
(1947)
Je n'avais jamais entendu parler de celui là avant de lire que Christophe Gans avait un temps souhaité faire un remake avec Dupontel (dommage que ça ne ce soit pas fait, ça aurait pu être vraiment bien), et c'est pas plus mal car la direction du récit est tellement surprenante que je pense qu'il faut en savoir le moins possible pour apprécier le métrage (du coup, ne lisez pas à partir d'ici si vous ne voulez rien savoir). On est complètement dans une énième histoire sur la question du crime parfait, sauf qu'ici l'originalité vient du fait qu'on suit un docteur de campagne qui découvre par accident qu'il est capable d'en faire sans réelle difficulté, et vu qu'il est généralement source de moqueries dans son village son ego va prendre le dessus et il va se mettre en tête qu'il est un génie du mal et jouer avec ça. Sur la première demi-heure, on sait pas trop où ça nous entraîne, Decoin fait en sorte de jouer sur les informations données au spectateur : le coup du garagiste par exemple on sait que le personnage avait un mobile, mais vu qu'on ne nous montre pas le meurtre il y a toujours cette petite interrogation de es-ce qu'il l'a vraiment fait ou pas, et ça sert plutôt bien la suite car du coup ça rend d'autant plus crédible le fait que personne ne puisse suspecter le docteur ivrogne.
Et c'est là à mon sens le gros coup de génie du film : passé le moment où le doute n'est plus permis, on entre dans une réflexion vraiment intéressante sur est-ce que ça vaut le coup de commettre le crime parfait si personne ne sait jamais à quel point il est parfait. Pour le coup, c'est vraiment bien senti, ça marche complètement avec le personnage torturé joué par Simon qui ne cherche finalement qu'une reconnaissance, et le propos rejoint forcément beaucoup l’œuvre hitchcockienne (bien que Hitchcock parlait surtout de la faisabilité ou non du crime parfait, et pas vraiment de ses effets secondaires sur la psychologique du tueur). Michel Simon dans ce genre de rôle, il assure bien, et là son interprétation c'est à mes yeux sa meilleure juste derrière Panique. La mise en scène de Decoin est pas spécialement extraordinaire visuellement parlant, mais toute la qualité du travail vient surtout de ce qui est choisi d'être montré ou non, de ce côté là difficile de faire la fine bouche tellement c'est bien exécuté. Sinon, je suis surpris du manque de réputation de ce film, quand il s'agit de citer le travail de Decoin on a tendance à évoquer plus souvent ses collaborations avec Gabin, mais pas trop celui-là j'ai l'impression. Sûrement un problème de visibilité.
Et c'est là à mon sens le gros coup de génie du film : passé le moment où le doute n'est plus permis, on entre dans une réflexion vraiment intéressante sur est-ce que ça vaut le coup de commettre le crime parfait si personne ne sait jamais à quel point il est parfait. Pour le coup, c'est vraiment bien senti, ça marche complètement avec le personnage torturé joué par Simon qui ne cherche finalement qu'une reconnaissance, et le propos rejoint forcément beaucoup l’œuvre hitchcockienne (bien que Hitchcock parlait surtout de la faisabilité ou non du crime parfait, et pas vraiment de ses effets secondaires sur la psychologique du tueur). Michel Simon dans ce genre de rôle, il assure bien, et là son interprétation c'est à mes yeux sa meilleure juste derrière Panique. La mise en scène de Decoin est pas spécialement extraordinaire visuellement parlant, mais toute la qualité du travail vient surtout de ce qui est choisi d'être montré ou non, de ce côté là difficile de faire la fine bouche tellement c'est bien exécuté. Sinon, je suis surpris du manque de réputation de ce film, quand il s'agit de citer le travail de Decoin on a tendance à évoquer plus souvent ses collaborations avec Gabin, mais pas trop celui-là j'ai l'impression. Sûrement un problème de visibilité.
7,5/10