Les Quatre Malfrats (The Hot Rock) Peter Yates - 1972
Quatre malfrats sont contactés par un ambassadeur africain afin de dérober dans un musée un précieux bijou...
The Hot Rock n'est sans doute pas le film de casse du siècle. Il y a néanmoins quelque chose dans sa structure qui surprend, puis qui séduit. Il ne faut pas s'attendre à de longues scènes de repérages du lieu où va avoir lieu le casse. Pas de scènes non plus d'élaboration du plan dans lesquelles le spectateur apprendrait déjà par le menu la stratégie imaginée par le cerveau de la bande. Tout cela, on le découvrira le moment venu et ce ne sera pas plus mal. Non, ce qui est surtout surprenant est le foirage systématique du plan qui éclate l'histoire en quatre tableaux dans lesquels ils s'agit à chaque fois d'essuyer les plâtres laissés par le précédent. D'une certaine manière, The Hot Rock annonce The Sting qui sortira l'année suivante dans lequel il s'agira là aussi d'escrocs et d'une histoire qui reprendra ce procédé des tableaux. Bref, au musée succédera le centre pénitencier, puis un poste de police, enfin une banque située au coeur de la ville. Le procédé pourrait paraître monotone à la longue mais le film, servi par la présence de Redford et une ambiance décontractée, tient très bien la longueur. On mettra juste un bémol au casting, sympathique, mais qui aurait pu faire mieux concernant les trois malfrats accompagnant Redford. Pour ce qui est du réalisme très, très approximatif, cela pourra plaire ou non. En ce qui me concerne, l'aspect ubuesque de certaines situations m'a fait penser à l'anime Lupin the 3rd et je me suis dit qu'avec l'ajout d'une coéquipière sexy, on tenait peut-être là l'adaptation ultime du célèbre manga de Monkey Punch. 7,5/10
La Descente infernale (Downhill Racer) Michael Ritchie - 1969
A l'origine, ce devait être Polanski, grand amateur de ski, qui aurait dû réaliser ce film. Et puis, comme il était accaparé par Rosemary's Baby, le projet a échoué dans les mains de Michael Ritchie, comblant les voeux de Redford à l'idée d'apparaître tout schuss sur grand écran, l'acteur étant lui aussi un adepte de la glisse sur poudreuse. En soi, le projet intrigue et paraîtrait même alléchant, n'eussent été ce nom de Ritchie à la place de Polanski, ainsi que d'autres tentatives hollywoodiennes foireuses d'essayer d'associer sports de vitesse et grands noms hollywoodiens (Le Mans avec McQueen et Virages avec Newman). Peut-être Redford s'est-il dit qu'il allait habilement tirer son épingle du jeu en optant pour le ski alpin au lieu d'un énième film sur les courses automobiles. Las ! le résultat est loin d'être à la hauteur des espérances. Si le rendu des descentes n'est pas vilain, et même parfois impressionnant avec cette caméra filmant au niveau des jambes, il faut bien reconnaître que les compétitions ont tendance à devenir à la longue monotones, peu aidées par une musique jazzy pas terrible que l'on aurait plus acceptée dans un polar que dans un film sur le sport. Surtout, Redford est très décevant. Pour ceux qui se disent que dans ce genre de film, l'essentiel est d'avoir une star sur laquelle se raccrocher, pas de bol, Bob apparaît atrocement plat. On nous le présente comme un champion qui a sur la neige la passion de la vitesse mais à aucun moment on n'a l'impression de sentir justement cette passion. Pourtant coaché par un entraîneur incarné par Gene Hackman, on se dit que la relation entre les deux va générer des étincelles mais en fait non, le coach y va de ses prudentes remontrances tandis que son poulain rétorque sans trop de hargne non plus. Et je passe sur la relation amoureuse avec le personnage de Camilla Sparv, juste là pour compléter la panoplie de séducteur de Redford. Un film qui aurait pu être pas mal avec Polanski. Là, on a juste un film mou du genou, un comble pour un sport dans lequel les appuis doivent être fermes.