[lvri] Mes blablas 2019

[lvri]

L’EMPEREUR DE PARIS

Le duo Richet / Cassel revient après l’aventure Mesrine (ils ont également collaboré sur Un Moment d’Egarement), et sur le papier, ça donne clairement envie. Le film nous plonge dans le Paris du XIXe siècle, afin de suivre une partie de la vie d’Eugène-François Vidocq. Après une énième évasion, Vidocq essaie de vivre incognito, mais se fait vite rattrapé. Il se met alors au service de la Brigade de Sûreté afin d’obtenir sa grâce. Il réussit, à l’aide d’un petit groupe de marginaux, à faire arrêter de nombreux criminels. Son compagnon d’évasion, devenu le chef de la pègre locale, met alors sa tête à prix.

Visuellement, L’Empereur de Paris est une vraie réussite, et c’est vraiment dommage de ne pas voir ce genre de film plus souvent en France ! Est—ce un manque de passion des cinéastes Français pour notre Histoire, ou un manque d’ambition ? Dans tous les cas, on a les moyens de reconstituer une époque, et une ambiance, et ça fait plaisir à voir.

L’Empereur de Paris n’est pas parfait, loin de là même. Le casting est réussi, mais les personnages manquent, pour certains, de consistances. Leur existence même dans le récit peut sembler inutile. D’autres disparaissent en deux secondes, alors même qu’ils semblaient centraux dans le récit. A cela s’ajoute un vrai souci de rythme. Le film est inégal, offrant d’un côté des scènes vraiment prenantes, autant en terme d’action que d’émotion, et de l’autre, des moments plus lent et inutile. Le film aurait sûrement gagné à être raccourci (il ne dure pourtant que deux heures …).

Malgré ces défauts, il se dégage de L’Empereur de Paris une belle ambiance qui reste en tête après la fin. Des regrets évidemment, tant le film n’est pas à la mesure de ses ambitions, mais aucun rejet. Cassel fait du Cassel, mais il le fait bien. Et le casting autour de lui fait du très bon boulot (à quelques détails près). Quant à Richet, sa mise en scène est efficace. Un bon film français qui, j’espère, ouvrira la voie à d’autres productions de ce genre !

6,5/10

[lvri]

LA PORTE DU PARADIS

La porte du Paradis, un des plus gros fours de l’histoire du cinéma … sur le papier, ça ne fait pas rêver, surtout si on ajoute sa durée de près de 4h. Les critiques sont diverses et variées, allant du film chiant, interminable, … à une merveille absolue. Bref, autant se faire une idée directement sans se laisser influencer, d’autant plus que ça fait des plombes que le bluray traine au milieu des autres.
Techniquement, le film est clairement inattaquable. Cimino nous offre une Amérique fin XIXe plus vraie que nature. La reconstitution est impressionnante, et la mise en scène de Cimino fait des merveilles. On est plongé dans cette période, au milieu de la poussière et des grands espaces.
Le film se déroule sous nos yeux de façon linéaire. Après une longue ouverture se déroulant à Harvard (où Cimino nous fera tourner la tête au rythme d’une valse), on se retrouve, 20 ans plus tard, dans un train en direction du Comté de Johnson dans le Wyoming où se déroulera le cœur de l’histoire. C’est durant ces trois bonnes heures que nous suivrons le destin d’un triangle amoureux sur fond d’une « guerre » opposant les riches éleveurs de bétails et les pauvres venant de l’Europe de l’Est. Une page sombre de l’histoire des Etats-Unis (parmi d’autres …) où les plus riches dresseront une liste noire d’hommes à abattre qu’ils considèrent comme des voleurs de bétail et des anarchistes.
Honnêtement, on a beau être happé par la beauté du film, il y a beaucoup de longueurs. Cimino semble oublier certains personnages (John Hurt est sous exploité, pour ne pas dire complètement oublié), voire même se concentre beaucoup trop sur ce triangle amoureux un peu plombé par une Isabelle Huppert pas complètement à la hauteur. Cette histoire d’amour permet néanmoins d’avoir affaire au personnage le plus intéressant du film, à savoir celui de Christopher Walken.
La durée permet néanmoins de faire monter doucement la tension. Une fois l’histoire ancrée dans le comté de Johnson, on commence à voir grandir les tensions entre les classes. D’abord via quelques personnes, puis au fur et à mesure à plusieurs centaines. Deux ambiances opposées dans ce lieu appelé « La Porte du Paradis » résume plutôt cette montée en tension. On passe d’une scène musicale et joyeuse où les habitants font du patin à roulette à une sorte de réunion de crise où chacun apprend que sa tête est mise à prix. L’espoir d’une vie nouvelle laisse place à la colère, l’incompréhension, la tristesse …
La Porte du Paradis aurait clairement mérité de connaitre le succès. Alors oui, le film a des défauts, notamment son rythme. Certains personnages ou situations auraient mérités plus de place, là où d’autres auraient pu être zappées. Mais voilà, le film nous emporte complètement, et reste en tête pendant plusieurs jours …

8/10

[pabelbaba]

Difficile de blâmer Huppert, son accent paraît être un défaut pour nous, alors que son rôle l'exigeait.

[lvri]

C'est pas son accent qui m'a gêné pour le coup... Je ne la trouve pas toujours très juste pendant le film.

[pabelbaba]

Pourtant il pique fort.

[Alegas]

AMERICAN BEAUTY

Dès les premières secondes, et malgré le fait que ce soit une découverte (et oui !), j’ai une impression de déjà vu, d’une ambiance familière, connue … Bref, une sensation qui va me poursuivre pendant tout le film.
American Beauty est un film assez incroyable. On suit la vie d’une famille et de quelques voisins dans ce quartier typiquement américain où toutes les maisons sont parfaitement alignées et jardins magnifiquement entretenus. Une famille qui va se déchirer alors même qu’elle semble définir l’idéal. Une mère carriériste, un père dominé, une fille mal dans sa peau … Bref, ça ne donne pas envie !
Sans rentrer dans les détails, on assiste à une avalanche de situation qui va faire exploser cette famille. Des situations embarrassantes, pathétiques, flippantes, détestables … jusqu’à un épilogue qui glace le sang.
Le casting est remarquable. Mais c’est surtout Kevin Spacey qui s’impose à chacune de ses scènes. Et que dire du charme de Mena Suvari !
Sam Mendes nous offre un superbe film, et c’est lorsque les crédits commencent à s’afficher que je comprends pourquoi cette ambiance me semblait si familière : Alan Ball et Thomas Newman …

8,5/10