[Alegas] Mes Critiques en 2019

[Dunandan]

Grosse différence, du coup, entre l'édition DC et l'édition Ultimate ?

[Alegas]

Pas vraiment non, la différence est quasiment invisible, en témoigne ce comparatif.
La seule chose inédite qu'apporte l'édition Ultimate, c'est la version Roadshow, avec une Ouverture et une Intermission en cours de film.
Si tu as déjà le BR dont tu as posté la cover, le rachat est inutile.

[lvri]

De mémoire, ce changement de couleur avait lieu dans la même scène (dans la forêt). Je me le remate ce soir, je verrais bien si j'ai rêvé ou pas

Bon, visiblement, j'avais rêvé. La photo reste bleutée tout le long de cette scène.... Peut-être que mon ancienne télé étaient mal réglées... ou j'étais bourré

[Alegas]

Ou les deux.

[Alegas]

Sweeney Todd : The demon barber of Fleet Street (Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street) de Tim Burton
(2007)

Revision à la baisse pour celui-là, que j’avais adoré en salle au point de penser que c’était un des meilleurs Burton, alors qu’au final c’est sympathique mais vraiment sans plus . A la revoyure, c’est vraiment tout l’aspect musical qui gêne : non seulement le fait d’avoir Sondheim dans le projet fait que Burton n’arrive pas vraiment à s’approprier complètement le projet, mais surtout je pense que le film aurait pu avoir une toute autre gueule en allant plus dans la direction gothique assumée à 100% de Sleepy Hollow. Je gardais un bon souvenir de la BO, et autant certaines chansons font encore mouche (j’aime bien celle qui va aboutir sur l’idée des tourtes à la chair humaine, ou celle où Helena Bonham Carter s’imagine son futur idéal), autant le reste c’est quand même pas spécialement agréable à écouter. C’est du style Sondheim quoi, c’est clairement pas mon délire, et j’aurais largement préféré un projet où Danny Elfman revisite à sa façon les chansons d’origine (on aurait certainement gagné au change, autant du côté de la composition que de l'écriture des paroles).

Visuellement, c’est un des Burton récents qui est le plus travaillé, c’est sombre à souhait (globalement le film va loin dans la noirceur, faut voir le dernier acte qui est une hécatombe surprenante pour un aussi gros film) et il y a même par moment des beaux plans, par contre ça abuse clairement des effets numériques, chose que Burton n’a jamais réussi à bien gérer, et là dès le générique ça se voit (déjà à la sortie c'était pas très beau, mais là dix ans plus tard ça brûle les yeux). Encore une fois, le même film avec le Burton des 90’s ça aurait eu sûrement bien plus de gueule. Côté casting, je me souviens que tout le monde avait encensé Depp à l’époque, alors qu’en fait il ne fait que chanter et faire la gueule , et pour le coup je trouve que c’est vraiment Helena Bonham Carter qui tire son épingle du jeu avec un rôle bien tordu comme il faut. Le reste des têtes connues, entre Rickman, Spall et Cohen, en font des tonnes, mais ils le font bien. Par contre les gamins et ados sont insupportables. Bon j’ai l’impression de pas mal cracher sur le film mais ça reste vraiment regardable pour peu qu’on adhère au concept de base, mais dans les Burton de ce début de siècle mon préféré restera clairement Big Fish (je dis ça mais je l’ai pas revu depuis un bail, une revision va devoir s’imposer ).

6/10

[Alegas]

Matchstick Men (Les Associés) de Ridley Scott
(2003)

En voilà un Ridley Scott quasiment oublié, la faute sûrement au fait qu’il s’intègre chronologiquement entre deux grosses productions du bonhomme, et c’est quand même bien dommage car même si c’est clairement pas un grand film, c’est quand même un projet sur lequel on sent que Scott a pris du plaisir, et que ce dernier se communique grandement au spectateur. Sur une base de film d’arnaque, Scott va livrer ce qui s’apparente surtout à un film de personnages, tendance comédie familiale un brin tordue, le tout drivé par un Nicolas Cage dans un registre qu’il maîtrise bien. On va donc suivre un arnaqueur hors-pair qui essaye de mener sa vie tranquillement malgré des tocs sacrément envahissants, et dont la vie va peu à peu changer à la rencontre de sa fille, résultat d’une liaison arrêtée une quinzaine d’années plus tôt.

A partir de là, on est embarqué dans un récit vraiment plaisant, à mi-chemin entre le con artist movie et le drame familial léger, et il faut avouer que le mélange prend plutôt bien, d’une part parce que les acteurs sont impliqués (c’est facilement un des meilleurs rôles de Cage des années 2000) mais aussi parce qu’on sent que Scott prend avec ce film une véritable pause, lui qui n’avait jamais tourné un film aussi minimaliste jusque là (en terme d’ambition, pas de budget). Sans éclats, mais sans déceptions non plus, le film tient en haleine sur toute la durée, et se paye même le luxe de sacrément étonner lors de son dernier acte en détournant quasiment tout ce qu’il avait pu raconter jusqu’ici. Bref, un petit film récréationnel qui fait du bien, avec un Nicolas Cage au top de sa forme, ça fait plaisir.

6,5/10

[Mr Jack]

Comment je le kiffe, celui-là. La VF est très drôle, aussi.

[Alegas]

Ah bah si c'est avec le doubleur habituel de Cage, ça ne m'étonne pas. Il a toujours super bien retranscrit le côté foufou de l'acteur (les VF de Rock et Volte/Face ).

[Mark Chopper]

C'est vrai qu'il est particulièrement bien doublé.

(c’est facilement un des meilleurs rôles de Cage des années 2000)

On reste loin, pour rester dans cette seule décennie, de Windtalkers, Adaptation, Lord of War et surtout Bad Lieutenant.

[Alegas]

Pour le Niccol ok, le Jonze je ne l'ai pas vu, mais par contre Windtalkers je le trouve un peu en dessous quand même en terme de prestation.
Et pour le Herzog franchement j'ai beaucoup de mal à juger sa prestation, c'est à mi-chemin entre le génial et le WTF le plus complet.

[Alegas]

Zatôichi abare-himatsuri (Zatoichi : Le Shogun de l'ombre) de Kenji Misumi
(1970)

Au risque de décevoir Mark Chopper qui attendait depuis des lustres que je mate ce film, je me retrouve un peu mitigé en fin de visionnage. Ce n’est pas faute pourtant d’adhérer déjà plus à cette vision de Zatoichi qu’à celle de Takeshi Kitano (seul autre film Zatoichi que j’ai pu voir jusqu’ici), que ce soit dans la forme ou dans les intentions, mais pour le coup j’ai été constamment amené d’un extrême à l’autre en cours de film, passant de séquences jouissives à des passages qui m’ont carrément ennuyés. Dans les bons points, on va déjà évoquer la réalisation : c’est le premier film de Misumi que je découvre, et clairement il y a un gros boulot de mise en scène. On a beau deviner une production qui fait avec ce qu’elle a, ça reste bourré de très jolis plans et d’un bon sens du montage dès qu’il s’agit de faire parler l’action. Le rythme est loin d’être parfait, mais à côté de ça Misumi fait l’effort de livrer des séquences assez dingues par moment, que ce soit un climax final tout en retenue ou encore une scène mémorable dans des bains où tous les combattants sont à poil en train de se battre, et où la caméra de Misumi doit, en plus de rendre l’action lisible, faire en sorte de cacher la nudité avec les moindres artifices possibles (je ne sais pas si Zemeckis a vu le film, mais ça m’a fait penser à une scène similaire de son Beowulf ).

Globalement, l’histoire est intéressante malgré le rythme perfectible déjà évoqué (gênant sur un film aussi court). La grande force du récit tient surtout en deux personnages : un bad-guy intéressant dans le sens où il s’impose comme une sorte de némésis du héros (un aveugle qui trompe son monde, bon en apparence mais manipulateur derrière le masque, d’ailleurs j’aime bien la scène muette du vote où on se rend compte de qui il est vraiment) et un homme motivé par la vengeance incarné par Tatsuya Nakadaï. Ce dernier est malheureusement sous-exploité au cours de l’histoire, et c’est d’autant plus gênant que le film va parfois se perdre dans quelques errances inutiles là où il pourrait étoffer bien plus le personnage de Nakadaï. Globalement, c’est tout l’humour du métrage que je ne comprend pas : il ne sert strictement à rien dans le récit, il est souvent gratuit et grossier (sérieux le couple de fermier qui se poussent à tour de rôle comment c’est naze… ) et au final il dessert un métrage qui aurait pu se distinguer par une absence de légèreté et pousser un peu plus loin des éléments prometteurs qui restent malheureusement en germe. Cet aspect du film aura eu finalement raison de ma captivation : d’une séquence comme celle des bains où j’étais scotché, je pouvais passer ensuite à plusieurs scènes provoquant un facepalm, me laissant donc plus que partagé sur l’ensemble.

5,5/10

[Mark Chopper]

Et pour le Herzog franchement j'ai beaucoup de mal à juger sa prestation, c'est à mi-chemin entre le génial et le WTF le plus complet.

C'est ça



Cage pour moi est un grand acteur expressionniste, ce qui passe assez mal à notre époque. Très peu de cinéastes sont capables de canaliser ça., mais Herzog en est un (comme les Coen, Lynch ou encore Mike Figgis avaient su "gérer" la folie de Cage à une époque).

EDIT : Miracle, la critique de Zato

(je laisse les fans de Misumi régler ton cas)

[pabelbaba]

C'est de l'or en barre ce film. Peut être qu'il n'aurait pas fallu commencer par celui-là, mais je ne le pense pas.

A vrai dire, plus ça va, moins je comprends ce qui t'intéresse dans un film.

[Mark Chopper]

C'est le premier que j'ai vu et ça m'a donné envie d'acheter le coffret (à Jed).

Mon préféré avec La Blessure.

A défaut d'en voir d'autres, Alegas, je te conseille de tenter d'autres films de Misumi, le peu que j'ai vu tue toujours formellement. Grosse préférence pour Le Sabre (auquel j'ai beaucoup pensé ces derniers mois en (re)lisant Mishima).

[pabelbaba]

Le Sabre est fantastique, la scène où l'on ne voit que les jambes des bretteurs m'est toujours restée en tête. Comme la première scène de Tuer.