A la base, c’est un film que j’aime bien, mais vraiment sans plus. Quand je l’avais découvert il y a une quinzaine d’années, j’avais été un peu déçu de ne pas avoir un film de guerre romancé, et du coup les plus de deux heures de combats ininterrompus m’avaient laissé le souvenir d’un métrage assez redondant. Aujourd’hui donc, c’est une revision à la hausse qui s’opère, car non seulement le film vient se ranger aisément parmi les plus belles réussites de Ridley Scott, mais en plus ça devient à mon sens l’un des grands films de guerre de ce début de siècle. C’est marrant car j’en gardais aussi le souvenir d’un métrage très pro-américain, et quand bien même le film prend clairement le parti des forces armées américaines, on est quand même bien loin d’un délire propagandiste. Ainsi, non seulement on assiste à une succession de déconvenues qui aboutiront sur une défaite stratégique et logistique (sur la fin, ce n’est même plus du film de guerre, mais du film de sauvetage) mais en plus Scott se veut finalement très terre à terre, avec une caméra qui va toujours rester à hauteur d’hommes.
L’autre point étonnant de l’œuvre, c’est évidemment son côté film choral. Chez beaucoup, avec le grand nombre de soldats et d’escouades à l’écran, ça aurait pu donner un résultat bordélique à souhait, mais là, pour peu qu’on reconnaisse un minimum les acteurs (chose encore plus aisée aujourd’hui vu que la plupart des inconnus de l’époque sont désormais devenus connus), le résultat fait qu’on assiste à quelque chose de toujours lisible et compréhensible, autant dans les relations de personnages que dans l’action et les positions géographiques. Gros boulot de montage donc, le film n’avait pas volé son Oscar à l’époque. Scott avait tourné pas mal de films avant celui-là, mais c’est vraiment avec
Black Hawk Down qu’on se rend compte de sa grande capacité à gérer des projets complexes avec efficacité. Car bon, quand on voit le résultat, on peine à croire que ça a été tourné en trois mois, surtout vu le nombre de passages qui ont dû être un sacré challenge à tourner. Pour le reste, le film est vraiment captivant à suivre, on a toujours un personnage à qui s’attacher en cours de route, et puis dès qu’il s’agit de faire parler l’action Scott livre quelques unes des meilleures scènes de sa carrière (et quand on compare avec le climax de
G.I. Jane, on a vraiment du mal à croire que ça vient de la même personne
).
La cerise sur le gâteau, c’est évidemment le super casting, et encore plus aujourd’hui car comme dit précédemment, plusieurs têtes sont devenues très populaires, et donc là, dans le même film on a Eric Bana, Ewan McGregor, Tom Hardy, Sam Shepard, Tom Sizemore, Orlando Bloom, Jason Isaacs, William Fichtner, Josh Hartnett, Spud et Jaime Lannister
r. Bref, on a déjà vu bien plus dégueu en terme de casting. Un super film de guerre qui s’impose à mon sens comme un classique du genre, vu comment il a redéfini la guérilla urbaine au cinéma. Et puis un film qui se conclut sur une chanson en breton, c’est forcément un film pour les gens de très bon goût
.