The 15:17 to Paris: 1/10
Hallucinant, une déroute totale. Dès la première scène avec la dispute entre les mères des gamins et leur prof, et un "Mon Dieu est plus grand que vos médicaments" balancé le plus sérieusement du monde, j'ai senti que ça allait être très difficile, et ça l'a été. Je me suis senti embarrassé tout le long (et par moments, j'ai franchement ri malheureusement), voilà un film qui n'a rien à raconter et qui s'en cache à peine. Eastwood meuble pendant 1h30 avec l'histoire de la vie de ces trois personnages (enfin, surtout un) qui est au fond une vie assez banale et peu intéressante.
On débute avec des scènes d'enfance clichés voire ahurissantes qui semblent vouloir être des commentaires sur la religion ("Comment osez-vous me dire que mon enfant devrait être élevé par son père?" - "Eh bien, nous nous sommes entretenus avec Dieu!") avant de longues scènes inintéressantes où l'on suit l'un des héros essayer de devenir soldat pour aller sauver des vies et devenir quelqu'un de bien. Et quand on voit Steve Urkel et Buster de "Arrested Development" dans des petits rôles de profs, peut-être qu'on devrait déjà réaliser qu'on est dans une comédie. Mais Clint a gardé le meilleur pour la deuxième partie: une bonne demi-heure à suivre le trio en voyage en Europe avant l'attaque dans le train. Des city-trip passionnants à Rome, Venise, Berlin, Amsterdam où l'on enchaine réellement des scènes de visite des villes ("wow, t'as vu ça?", "c'est vraiment beau"), où on voit les types boire des bières, faire la fête en boite, etc... A ce stade, le film n'essaye même plus de raconter quelque chose, juste incroyable.
JAMAIS je n'ai eu l'impression de regarder un film de Clint Eastwood. J'en ai vu des mauvais films de sa part, mais au moins on voyait toujours sa patte, ses thèmes, même si c'était raté. Ici, rien, le vide. Et comment croire que c'est le réalisateur de
Mémoires de nos pères qui a réalisé ce film?
Au final, s'il fallait retenir une surprise "positive", c'est que les trois héros se débrouillent franchement pas si mal en tant qu'acteurs. Et la scène de l'attaque du train est bien (et elle dure cinq minutes comme prévu).
Bon allez, on oublie ça, et on passe à son prochain film, en espérant qu'il jouera bien dedans
"Attends, je vais prendre un selfie"