Aussi surprenant que cela puisse paraître, je n’avais jamais vu
Gremlins jusqu’ici. Pourtant je me souviens avoir vu la suite dans mon enfance, mais le film original, hormis la célèbre séquence de Blanche-Neige et les sept nains, m’avait échappé jusqu’ici. Du coup, devant un tel film emblématique de l’enfance 80’s, j’avais quelques craintes sur le fait de le découvrir aussi tard, un peu comme
Les Goonies dont le succès m’échappe encore aujourd’hui. Et au final, contrairement au film de Richard Donner, celui-là passe vraiment très bien, même sur le tard, preuve assez forte que le métrage possède de réelles qualités (que n’a pas
Les Goonies donc, qui est un film qui aveugle par sa nostalgie
). Dans le genre films de Noël,
Gremlins possède une place assez particulière puisque le récit a beau se dérouler dans cette période de l’année, il ne va jamais dans son sens, contrairement donc par exemple à
That’s a wonderful life de Capra qui est ouvertement cité dans le film. On est donc étrangement face à un film anti-Noël, où les salopards en tout genre, qu’ils soient gremlins ou humains (la vieille peau qui veut tuer un chien de ses propres mains) peuplent toute une ville, on sème la destruction dans un joyeux bordel, et surtout on hésite pas à devenir bien violents par moment (la mort via le siège électrique ça va quand même loin, c’est pas aujourd’hui qu’on verrait ce genre de scènes dans un film pour gosses
).
Joe Dante s’éclate et ça se voit, non seulement parce que
Gremlins lui permet de libérer pleinement son cinéma référentiel, mais aussi parce que ça lui permet de livrer un portrait assez équivoque sur l’american way of life. Je ne connais pas encore très bien le cinéma de Dante, mais visuellement ça a clairement de la gueule, et ça se lâche bien sur certaines scènes comme celle de la cuisine qui a peut-être bien inspiré quelques passages du
Braindead de Peter Jackson (le gremlins dans le mixer
). J’irais pas jusqu’à parler de grande mise en scène mais ça se tient très bien. Par contre, côté effets visuels, le film me paraît être un vrai tour de force : à quelques plans près où on sent de la stop-motion, les gremlins et Gizmo (adorable, encore et toujours) sont plus vrais que nature, comme quoi les trucages en dur c’est vraiment la base. Le décor de la place de la ville est le même que celui de
Back to the future, et ça c’est cool (le genre de trucs à la con que seuls les cinéphiles remarquent
). La musique de Goldsmith avec le thème mémorable fonctionne vraiment bien. Un film de Noël réalisé par un sale gosse : pas étonnant que
Gremlins soit devenu un classique des fêtes de fin d'année.